COLLOQUE DE LÕACADƒMIE DES SCIENCES

Ē LՃVOLUTION HUMAINE : DES GéNES Ė LA CULTURE Č

 

Mardi 12 mai et mercredi 13 mai 2015

Fondation Simone et Cino del Duca

10 rue Alfred de Vigny, 75009 Paris (MŽtro Courcelles)

ComitŽ scientifique

Philippe TAQUET, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur ŽmŽrite au MusŽum national d'histoire naturelle (MNHN)

Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

Jean-Pierre CHANGEUX, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur honoraire au Collge de France et ˆ l'Institut Pasteur

Yves COPPENS, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur honoraire au Collge de France et au MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN)

Organisation

AcadŽmie des sciences Sandrine Chermet

sandrine.chermet@academie-sciences.fr http://www.academie-sciences.fr/activite/conf.htm

 

Mardi 12 mai 2015

Fondation Simone et Cino del Duca 10 rue Alfred de Vigny, 75009 Paris

9h45 : Accueil cafŽ

10h : Ouverture du colloque

Philippe TAQUET, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur ŽmŽrite au MusŽum national d'histoire naturelle (MNHN).

10h10 : Introduction

Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

10h30 : Session 1 – Neurologie

PrŽsident : Philippe TAQUET, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur ŽmŽrite au MusŽum national d'histoire naturelle (MNHN).

Zone de texte: 10h30 : 11h00 : 	Anthropologie gŽnŽtique Evelyne HEYER, Professeur dÕanthropologie gŽnŽtique au MusŽum national dÕhistoire naturelle Discussion 
11h10 : 11h40 : 	NuclŽides Viviane SLON, Leipzig School of Human Origins, Allemagne Discussion 
11h50 : 	Fin de session

14h15 : Session 2 – Processus cognitifs

PrŽsident : Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

Zone de texte: 14h15 : 14h45 : 	LÕArt et la pensŽe dans lՎvolution humaine Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique Discussion 
14h55 : 15h25 : 	SŽpultures Jean-Pierre MOHEN, Conservateur honoraire des MusŽes de France, MusŽe de lÕHomme, Paris Discussion 
15h35 : 	Pause 
15h50 : 16h20 : 	TechnicitŽ Jacques PELEGRIN, Directeur de recherche au CNRS, UMR 7055 PrŽhistoire et Technologie, Maison ArchŽologie Ethnologie, UniversitŽ Paris Ouest-Nanterre Discussion 
16h35 : 17h05 : 	ReligiositŽ Pierre NOIRET, ChargŽ de cours ˆ l'UniversitŽ de Lige, Belgique Discussion 
17h15 : 	Fin de session

Mercredi 13 mai 2015

Fondation Simone et Cino del Duca 10 rue Alfred de Vigny, 75009 Paris

9h30 : Session 3 – ƒvolution anatomique

PrŽsident :    Yves COPPENS, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, Professeur honoraire au Collge de France et au MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN)

9h30 :            Introduction Yves COPPENS, Membre de lÕAcadŽmie des sciences, professeur honoraire au Collge de France et au MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN)

9h35 : Sahelanthropus tchadensis, 7 000 000 d'annŽes Jean-Jacques JAEGER, Professeur ŽmŽrite ˆ lÕuniversitŽ de Poitiers 10h05 : Discussion

10h15 :          Australopithecus afarensis, 3 ˆ 4 000 000 d'annŽes Donald JOHANSON, Director of the Institute of Human Origins, San Francisco, USA

10h45 :          Discussion

10h55 :          Pause

11h10 :          Les derniers PrŽhumains et les premiers Humains Yves COPPENS, Professeur honoraire au Collge de France et au MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN)

11h40 :          Discussion

11h50 : Homo neanderthalensis, 500 000 ans Jean-Jacques HUBLIN, Directeur au Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Leipzig, Allemagne 12h20 : Discussion

12h30 :          Fin de session

14h15 : Session 4 – IntŽgration ˆ lÕenvironnement

PrŽsidente : Marylne PATOU-MATHIS, directrice de recherche au CNRS, DŽpartement PrŽhistoire du MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN).

Zone de texte: 14h15 : 	Introduction Marylne PATOU-MATHIS, directrice de recherche au CNRS, DŽpartement PrŽhistoire du MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN) 
14h35 : 15h05 : 	LÕimpact de lÕenvironnement sur lՎvolution biologique et culturelle dans les pŽriodes de transition en PrŽhistoire : PalŽolithique ancien-moyen et le PalŽolithique moyen-supŽrieur Janusz KOZLOWSKI, Institute of Archaeology, Cracovie, Pologne Discussion 
15h15 : 	Pause 
15h30 : 16h00 : 	LÕart prŽhistorique : une appropriation symbolique des milieux naturels Denis VIALOU, Professeur ŽmŽrite au MusŽum national dÕhistoire naturelle Discussion 
16h10 : 16h40 : 	Anthropisation de l'environnement Jean-Denis VIGNE, Directeur de recherches au CNRS et directeur de lÕUMR 5197, ArchŽozoologie, histoire des sociŽtŽs humaines et des peuplements animaux du MusŽum national dÕhistoire naturelle (MNHN) Discussion

16h50 : Conclusions gŽnŽrales

Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

17h30 : Cl™ture du colloque 10h10 : Introduction

Mardi 12 mai 2015

Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

Cette rencontre sÕest donnŽ pour objectif de saisir la nature humaine via ses diverses composantes, souvent trop sŽparŽes. Conna”tre lÕhomme implique en effet autant lÕapproche de sa biologie que de sa culture. Peu de rencontres y ont donnŽ lieu (1), ˆ lÕinverse des savoureux dŽbats humanistes fleurissant au dix-huitime sicle. Une nŽcessitŽ documentaire impose peut-tre ce cloisonnement. Mais une perspective transversale y apporte tout autre chose.

Le rapport entre la culture et lÕanatomie nÕest plus ˆ dŽmontrer, lÕune se libre de lÕautre selon un processus rŽtroactif amplement illustrŽ (2). Il reste ˆ en dŽfinir les mŽcanismes articulŽs au fil de lՎvolution et selon des informations largement renouvelŽes rŽcemment. Les bases neuronales propres ˆ notre espce se laissent dŽcoder de jour en jour mais leur relation avec les activitŽs psychiques tracŽes dans la matire sÕimpose de faon aigŸe. LՎquilibre entretenu entre le cadre naturel et le comportement fournit une des clefs essentielles pour interprŽter les aptitudes disponibles ˆ lÕesprit humain dans les divers dialogues de la culture avec la nature.

Toutefois, notre ambition ne se limite pas ˆ conna”tre lÕhomme dans sa plŽnitude actuelle, elle cherche ˆ aussi ˆ saisir les lignes de force qui ont rŽgi son dŽploiement depuis ses origines, et ainsi expliquer le prŽsent par sa gense. LÕapproche de cette trajectoire trs particulire parmi les autres formes de vie permet de dessiner sa projection future, elle nous place devant de nouvelles responsabilitŽs. Conna”tre lÕhomme impose de garder les yeux ouverts, sans ciller, car dŽsormais nous possŽdons les clefs de notre propre destin, nous en sommes devenus les seuls ma”tres. La science est ˆ ce prix, elle fait basculer la qute de la connaissance sur le versant de lՎthique. Commentaires et dŽbats lÕillustreront ; lՎdition de ces Actes se trouve programmŽe par lÕAcadŽmie.

(1) Edgar Morin et Massimo Piatelli-Palmarini (dir.), LÕunitŽ de lÕhomme. Invariants biologiques et universaux culturels, Seuil, 1974.

(2) AndrŽ Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, Albin Michel, 1964.

 

14h15 : Session 2 – Processus cognitifs

Arts et PensŽe dans lՎvolution humaine

Marcel OTTE, Professeur de PrŽhistoire, UniversitŽ de Lige, Belgique

LՎquilibre installŽ entre la luciditŽ et lՎmotion entretient une dynamique propre ˆ lՎvolution humaine, au fil de laquelle lÕintelligence se trouve hantŽe par lÕinconnaissable, tel son vŽritable dŽfi. Entre les deux, surgissent les crŽations artistiques, issues de ce trouble, mais aussit™t actives au titre de guides, de balises, de repres dans une aventure spirituelle en constant cheminement vers lÕautonomie par rapport ˆ ses contraintes biologiques. En toute situation, la pensŽe humaine se voit contrebalancŽe par ses rves, dont les fondements lui Žchappent constamment. Sur le long terme, il est mme permis de considŽrer une dynamique selon laquelle la pensŽe agirait afin de structurer ce qui lui Žchappe, telles les Žmotions, les illusions et lÕimagination. LÕappel vers lÕinconnu constitue le plus puissant moteur ˆ toute rŽflexion ˆ vocation cohŽrente : elle cherche ˆ ordonner lÕapparent chaos, lÕart y pourvoie. LÕivresse, le dŽcalage entre pensŽe et Žmotion se situent ˆ la fois aux sources des audaces intellectuelles et des tentatives esthŽtiques, chacune compense lÕautre selon leur voie propre. Les Ē dŽcouvertes Č, dans lÕespace comme dans la matire, tirent leur principe de ce dŽpassement, symŽtriquement ˆ celles fondŽes sur la compensation Žmotionnelle. DŽpourvue dÕun stimulus mŽtaphysique, toute science tombe dans la technicitŽ sans ‰me, autant que les arts dictŽs par lÕidŽologie basculent dans les rgles dÕun discours dŽsacralisŽ, o ils Žchappent ˆ leur raison dՐtre. Ainsi, si les mŽcanismes aux origines de la pensŽe humaine peuvent tre clairement observŽs au travers du dŽveloppement comportemental, la composante Žmotionnelle sÕy trouve contenue et comme dissimulŽe par leur prŽsence nŽgative car toute conqute matŽrielle implique dÕabord un trouble dans lÕimaginaire.

En ce sens par exemple, le feu fut dÕabord un dŽfi, tout comme lÕoutil, la chasse, lÕhabitat : il sÕagit de rver un monde, puis de le rendre rŽel, tangible, humanisŽ, extŽrieur aux forces naturelles, enfin de se libŽrer de ce nouveau statut devenu contrainte lui-mme. Toute crŽation artistique est de cette nature : faire reculer le rŽel, et donner ˆ sa nouvelle forme les contours de notre inconscient, de nos attentes, de nos illusions. Une vision rŽtrospective jetŽe sur ce jaillissement donne ˆ voir comme une spirale lumineuse dont les idŽes paraissent aussi belles que les formes. Mais dont chaque ŽlŽment prŽsente cette double face : il incarne le produit dÕune tendance et il fermente une autre.

Cette dualitŽ sÕaxe sur le dŽroulement linŽaire du temps : il ma”trise cette rŽtroaction jusquՈ dŽterminer nos pensŽes et nos valeurs actuelles, elles-mmes ŽphŽmres et fŽcondantes. Devant la stupŽfiante harmonie des arts plastiques, des musiques reconstituŽes, des danses imaginŽes, des Žchos de rires ou de frayeurs au sein des grottes profondes, toute tentative explicative sÕeffondre : seule lՎmotion subsiste ˆ travers les millŽnaires dÕaventure spirituelle. En contre-point, lÕabstraction conue par une pensŽe prŽdictive sÕincarne dÕemblŽe dans les encha”nements techniques sans fin. ƒtalŽes sur des dizaines de millŽnaires, de telles inversions compensatrices, entre beautŽ logique et beautŽ plastique, prŽsentent toujours la mme harmonie, la mme dynamique alternative. FondŽe sur un matŽriau biologique, lui-mme en constante transformation et dÕune extrme complexitŽ, lÕaventure humaine se prolonge par celle de lÕesprit qui semble vouloir guider les lois naturelles. LÕinterprŽtation cohŽrente des mŽcanismes dÕune telle universalitŽ ouvre sur lÕintelligence de notre pleine nature, elle nous rend responsable de notre destinŽe.

TechnicitŽ

Jacques PELEGRIN, Directeur de recherche au CNRS, UMR 7055 PrŽhistoire et Technologie, Maison ArchŽologie Ethnologie, UniversitŽ Paris Ouest-Nanterre

Le fait que les anctres de lÕHomme moderne nÕaient cessŽ de produire des outils de pierre depuis 3 millions dÕannŽes reprŽsente une opportunitŽ extraordinaire pour apprŽcier le dŽveloppement des capacitŽs psychiques au cours de lÕhumanisation. On prŽsentera ici quelques stades marquants de lՎvolution de la technologie lithique prŽhistorique, en analysant les Ē ingrŽdients Č mentaux dont ils tŽmoignent. Ds les plus anciennes industries, des Archanthropiens mal connus ont mis en jeu la fracture concho•dale pour dŽtacher des Žclats, surpassant nettement le cassage des noix par les chimpanzŽs, qui, lui, est assimilable ˆ la fracture Ē en split Č beaucoup plus simple. Ds avant les 2 millions dÕannŽes, des Homo habilis (?) ont ŽtŽ capables de mener des dŽbitages de plusieurs dizaines dՎclats sans martelage et selon une mŽthode systŽmatisŽe, incluant parfois une correction prŽventive du plan de frappe. Les bifaces rŽguliers et standardisŽs de lÕAcheulŽen avancŽ (autour de 700 000 ans), par des Homo erectus ŽvoluŽs, dŽmontrent quÕils sont le rŽsultat non pas dÕun processus alŽatoire de rŽduction, mais de la conceptualisation de leur forme.

Les dŽbitages Levallois du PalŽolithique moyen, par les NŽandertaliens et les PrŽ-sapiens, engagent une vŽritable planification par objectifs. Les actions ŽlŽmentaires sont souplement subordonnŽes ˆ des intentions prŽcisŽment spŽcifiŽes : contour et galbe du nuclŽus, plan de frappe en Ē chapeau de gendarme Č parfaitement ajustŽ. La ma”trise de la taille est alors complte, assurŽe par un Ē suivi critique Č lucide qui tire parti de lÕexpŽrience, et la capacitŽ dÕimaginer des suites dÕactions ˆ la fois rŽalisables et souhaitables. On peut y voir une capacitŽ de temporalisation des images mentales, de mme que le principe du raisonnement propositionnel (si ..., alors É), lui-mme racine de la relation de causalitŽ. Ainsi, ˆ nos yeux, lÕessentiel est dŽjˆ atteint au cours du PalŽolithique moyen : les rŽalisations ultŽrieures des Hommes modernes ne renverront, ˆ tel moment et dans telle rŽgion, quՈ une diversification des performances, permise par lÕaccumulation culturelle des connaissances et des innovations. Un autre trait ˆ priori moderne appara”t encore ds les plus Ē beaux Č bifaces acheulŽens : lՎvidence dÕune Žmulation entre tailleurs (ou du tailleur avec lui-mme ?), qui sÕappliquent ˆ faire preuve du meilleur dÕeux-mmes, comme ˆ se faire plaisir. Il y a du ludens dans lÕhomo faber, ce qui est aussi une facette de la technicitŽ.

Mercredi 13 mai 2015

9h30 : Session 3 – ƒvolution anatomique

Sahelanthropus tchadensis, 7 000 000 d'annŽes

Jean-Jacques JAEGER, Professeur ŽmŽrite ˆ lÕuniversitŽ de Poitiers

Sahelanthropus tchadiensis, surnommŽ Touma•, dŽcouvert en Afrique Centrale, reprŽsente un fossile clef pour la comprŽhension de lՎmergence et de lÕhistoire de lÕhumanitŽ. Avec deux autres taxons Est-Africains du Miocne terminal, Orrorin et Ardipithecus, dՉge plus rŽcent, ces fossiles constituent notre unique documentation concernant la nature et la diversitŽ des prŽaustralopithques en Afrique. Plusieurs des caractres anatomiques de Touma• soutiennent sa position phylogŽnŽtique de plus ancien hominidŽ, comme lÕabsence de facette aiguisoir, lÕusure horizontale de sa canine, sa face verticale et courte. Ce dernier caractre, qui est hŽritŽ de ses lointains anctres asiatiques, constitue un caractre primitif (et non dŽrivŽ) et de ce fait, lÕallongement de la face dans certaines lignŽes dÕhominidŽs constitue un caractre spŽcialisŽ et sans doute irrŽversible. La position avancŽe du foramen occipital de Touma• indique une station bipde, comme le documentent Žgalement les ossements postcr‰niens des deux autres formes Est-Africaines. Sans prŽjuger de leur mode de locomotion, qui ne possŽdait sans doute pas dÕanalogue actuel, on peut en dŽduire que ces formes possŽdaient des membres dont certains caractres Žvoquent une locomotion bipde, sans quÕil soit possible de prouver lÕimportance de cette bipŽdie ! Reste le cas dÕArdipithecus, dont le pouce du pied opposable pose un vŽritable problme phylogŽnŽtique.

Deux approches rŽcentes viennent complŽter nos connaissances de ces formes et dÕautres sont en cours. LÕanalyse des isotopes stables du Carbone de leur Žmail dentaire indique que Touma• se nourrissait dans une gamme de ressources assez similaire ˆ celle des australopithques, tandis quÕArdipithecus utilisait davantage des ressources fournies par une fort tropicale humide. Venant sÕajouter ˆ son ‰ge rŽcent, par rapport aux plus anciens australopithques et ˆ son pouce du pied opposable, ce nouveau rŽsultat contribue ˆ Žloigner ce dernier des premiers australopithques et ˆ le considŽrer comme le reprŽsentant dÕun rameau spŽcialisŽ de ce groupe des prŽaustralopithques.

Les rŽcents progrs relatifs au calibrage de lÕhorloge molŽculaire viennent Žgalement modifier les interprŽtations. Une estimation de lՉge de la divergence Homme-ChimpanzŽ semblait exclure Touma• de la lignŽe humaine ˆ cause de son ‰ge trop ancien, la divergence H-C ayant alors ŽtŽ ŽvaluŽe comme remontant ˆ 5-6 millions dÕannŽes. Des rŽsultats rŽcents, basŽs sur des mesures directes du taux de mutation chez lÕhomme et sur des rŽŽvaluations de la durŽe de gŽnŽration des grands singes et de lÕhomme, remettent en cause ces donnŽes et proposent un ‰ge beaucoup plus ancien pour cette divergence, permettant ˆ Touma• de rŽintŽgrer sa position phylogŽnŽtique dÕanctre des hominidŽs tout en remettant en cause le principe mme de lÕhorloge molŽculaire .Enfin, de nouvelles mŽthodes en cours de dŽveloppement devraient permettre de reconstituer les niches Žcologiques potentielles de ces prŽaustralopithques afin de mieux comprendre leur rŽpartition gŽographique et leurs habitats.

14h15 : Session 4 – IntŽgration ˆ lÕenvironnement

LÕimpact de lÕenvironnement sur lՎvolution biologique et culturelle dans les pŽriodes de transition en PrŽhistoire : PalŽolithique ancien-moyen et le PalŽolithique moyen-supŽrieur

Janusz KOZLOWSKI, Institute of Archaeology, Cracovie, Pologne

Dans ce rapport, seront ŽtudiŽs les changements de lÕenvironnement dans deux pŽriodes dÕimportantes transitions biologiques et culturelles, notamment la transition palŽolithique ancien/moyen et palŽolithique moyen/supŽrieur. LՎtude de ces transitions sera limitŽe surtout ˆ lÕEurope Centre-orientale et nord-occidentale car les phŽnomnes de transgressions de lÕInlandsis ont dŽterminŽ les conditions palŽogŽographiques et palŽo-Žcologiques dans ces rŽgions. Un autre territoire examinŽ dans cette Žtude sera lÕEurope balkanique o les phases climatiques enregistrŽes dans lÕEurope septentrionale ont influencŽ les rythmes climatiques locaux et les changements du niveau global des ocŽans ont dŽterminŽ les lignes de rivages et, par consŽquent les possibilitŽs de contacts bilatŽraux entre lÕEurope et le Proche Orient.

La transition palŽolithique  infŽrieur/moyen correspond ˆ une pŽriode assez longue ˆ partir de la fin du stade MIS 9e (environ 300 Ky BP) jusquՈ la fin de stade MIS 8 (242 Ky BP). Par contre, la transition palŽolithique moyen/supŽrieur ˆ une pŽriode plus courte correspondant au stade isotopique 3, donc ˆ lÕinter-plŽni-glaciaire de la dernire glaciation (Vistulien).  CՎtait une pŽriode dÕinstabilitŽ climatique (dŽfinie par le rythme des oscillations climatiques mineures attribuŽes au ŅDansgaard-Oeschger eventsÓ DO 16-7/8), entre le refroidissement du stade isotopique MIS 4 et le dernier maximum glaciaire (MIS 2 – LGM). Cette transition date donc de la pŽriode  intermŽdiaire entre 60/50 Ky et 35/32 Ky.

Les deux ŅpŽriodes de transitionÓ: PalŽolithique ancien/moyen et moyen/supŽrieur analysŽes dans cette prŽsentation, diffrent du point de vue anthropologique: notamment dans la premire pŽriode nous observons une Žvolution locale des populations prŽ-nŽandertaliennes et nŽandertaliennes, par contre dans la deuxime pŽriode une extinction des nŽandertaliens et une migration du Proche Orient des populations modernes. Les changements palŽo­environnementaux observŽs dans les deux pŽriodes ont contribuŽ ˆ lÕaccŽlŽration de lՎvolution culturelle. Dans la premire pŽriode, lÕadaptation aux conditions pŽriglaciaires a facilitŽ lÕoccupation de la Plaine du Nord de lÕEurope. Dans la deuxime pŽriode, les oscillations froides de lÕinter-plŽniglaciaire ont contribuŽ ˆ lÕextinction des NŽandertaliens et au rythme accŽlŽrŽ des oscillations climatiques, contribuant ˆ  la formation de mosa•ques  environnementales. Elles avaient facilitŽ la diffusion des Hommes modernes. Le phŽnomne de mŽtissage des Hommes modernes avec les NŽandertaliens aurait contribuŽ ˆ lՎvolution ultŽrieure de certaines cultures du PalŽolithique moyen et ˆ leur meilleure adaptation  aux conditions pŽriglaciaires, aux confins septentrionaux de lÕEurasie (par ex. dans le cas du Sungirien).

10 rue Alfred de Vigny, 75008 Paris

MŽtro ligne 

-Courcelles

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