Le samedi 03 novembre
2001
Québec - Les 82
000 enseignants des écoles
publiques francophones et
anglophones du Québec
donneront un "congé
forcé" de devoirs et de
leçons aux
élèves de plus de
3000 écoles, à
compter de lundi.
Déterminés à
obtenir une entente sur
l'équité salariale,
les enseignants ne
prépareront pas de bulletins
et reporteront les rencontres
prévues avec les parents,
"au moins jusqu'au 21 novembre
prochain".
De plus, ils ne
feront pas d'enseignement pendant
deux demi-journées, les
vendredis 9 et 16 novembre, et
feront la grève durant une
demi-journée entre les 12 et
15 novembre.
Le ministre
de l'Éducation,
François Legault, est
responsable du durcissement de la
position des enseignants, a soutenu
hier à Québec la
présidente de la
Fédération des
syndicats de l'enseignement,
Johanne Fortier.
Le
ministre aurait
ébruité mercredi les
résultats d'une étude
menée par 50 directions
d'école qui établit
à moins de 35 heures la
semaine de travail d'un
enseignant.
"Une
enquête bidon", s'est
exclamée Mme Fortier, qui
estime qu'elle contredit celle
menée en 1996 et qui
établissait à plus de
40 heures par semaine le travail
des enseignants.
Ceux-ci
n'acceptent pas d'être
payés moins cher qu'un
ingénieur ou un arpenteur.
Ces derniers gagnent 62 000 $ par
année, comparativement
à 53 800 $ pour un
enseignant avec 15 ans
d'ancienneté.
Une
injustice, prétend Mme
Fortier, qui vient du fait que
l'enseignement est dominé
par les femmes. Pour corriger
l'écart, Québec
devrait débourser 500
millions. Cette facture pourrait
être étalée
dans le temps.
Le
gouvernement doit faire son lit
dans ce dossier le 21 novembre
prochain. Pourquoi donc lancer tout
de suite des moyens de pression?
"Pour influencer la décision
de la Commission sur
l'équité salariale.
On trouve ça tard, le 21
novembre. Ça fait neuf ans
qu'on attend", répond Mme
Fortier.
Le ministre
Legault a demandé au Conseil
des services essentiels de
"fouiller le cas" des
enseignants.
"Les enfants
doivent avoir des devoirs et des
leçons; les parents doivent
recevoir des bulletins quatre fois
par année. On va suivre
ça de très
près et, si c'est
nécessaire, on va intervenir
rapidement", a-t-il prévenu
hier.