redaction@ledevoir.com

Soumis Au Devoir le 14 juillet 2006

 

Message à M. Harper, l'ami du président Bush : disproportion et pro-israëlisme, attention.

Notre premier ministre fédéral canadien s'est exprimé de façon fort catégorique aujourd'hui même 14 juillet à bord de l'Airbus qui l'amenait à Londres, en approuvant sans réserve les opérations meurtrières d'Israël contre la Palestine et le Liban, où des terroristes ont enlevé un total de trois soldats israëliens et les détiennent en otages, alors qu'à peu près tous les pays ont recommandé à Israël la diplomatie et la modération.

Sans doute, toute prise d'otage est blâmable, mais celles-ci sont-elles le fait des autorités des pays ciblés par Israël? Et pour apprécier l'opportunité de la déclaration de M. Harper, la disproportion entre les forces en présence mérite qu'on la mette en évidence. Voilà un peu de ce que j'ai appris en explorant les ressources d'internet.

Le peuple palestinien est le plus dépendant de l’aide internationale sur la planète. La décision d’Israël, du Canada, des États-Unis et de l’Union européenne de suspendre leurs transferts de fonds à l’autorité palestinienne, depuis la formation d’un gouvernement du Hamas, a d’ores et déjà provoqué une crise humanitaire sans précédent.

En récoltant 42,2 % des suffrages lors des élections du 25 janvier dernier, le Hamas a acquis 74 des 132 sièges du Conseil législatif. Sitôt la création de son gouvernement annoncée, le Canada, suivi des États-Unis et de l’Union européenne, ont suspendu leur aide financière à l’Autorité palestinienne, tant et aussi longtemps que le Hamas ne reconnaît pas à Israël le droit d’exister, ne renonce à la violence et ne reconnaît le processus d’Oslo. Cet arrêt de l’aide internationale, s’ajoutant au gel du transfert des taxes perçues par l’État israélien, se traduit par un manque à gagner mensuel de 147 millions de dollars US pour l’Autorité palestinienne - soit 83 % de son budget régulier.

http://www.alternatives.ca/article2583.html

1er juin 2006

À mettre en parallèle. La Palestine reçoit-elle une quelconque aide militaire des États-Unis? Il semble que non et elle n'a pas une armée. Par contre, il est bien connu que les États-Unis apportent à Israël une aide considérable et en sont un allié indéfectible.

L'aide militaire américaine à Israël

27 avril 2002. Assawra

Israël a été depuis 1976 le principal bénéficiaire de l'aide étrangère annuelle des Etats-Unis et a été le pays ayant reçu l'assistance cumulée (où le militaire se taille la part du lion) la plus importante de Washington depuis la Seconde Guerre mondiale, selon un rapport publié ces jours-ci par le service de recherches du Congrès.

Pour l'année budgétaire en cours, l'administration du président George W. Bush a demandé 2,04 milliards de dollars en aide militaire, 720 millions en assistance économique et 60 millions pour l'installation des immigrants, précise le rapport. Rappelons que, par ailleurs, depuis un accord de 1983, les Etats-Unis et Israël collaborent dans différents secteurs militaires, avec des manoeuvres communes ou la mise au point d'armes.

Washington a ainsi fourni à Israël 625 millions de dollars pour développer et déployer le missile anti-missile Arrow ; 1,3 milliard pour la mise au point de l'avion Lavi ; 200 millions pour construire le char d'assaut Merkava ; 130 millions de dollars pour réaliser un système laser anti-missile.

Les Etats-Unis est également le premier partenaire économique d'Israël. En l'an 2000, les exportations américaines vers ce pays, outre le blé et l'automobile, ont principalement consisté en matériel électronique, pièces d'avions et autres équipements militaires.

http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=BRBA&langue=1&id=13336

Les relations particulières englobent des sujets économiques, politiques, stratégiques et diplomatiques d'un intérêt commun. Israël reçoit chaque année quelque 2,7 milliards de dollars au titre de l'aide militaire et économique, (l'aide économique sera réduite chaque année de 120 million de dollars et l'aide militaire de 60 millions de dollars, jusq'à l'année 2008 : Israël recevra ensuite une aide militaire totale de 2,4 milliards de dollars), et le commerce bilatéral a été intensifié par l'établissement d'une Zone de libre échange Israël-États-Unis (1985).

Site officiel d'Israël.

http://www.mfa.gov.il/MFAFR/Facts%20About%20Israel/ISRAEL%20PARMI%20LES%20NATIONS-%20L-amerique%20du%20nord,,, (2004)

Il n'est guère chevaleresque de courtiser le plus fort. En l'occurrence, il s'agit d'un côté de la puissance organisée la plus militarisée au monde après les États-Unis, ayant la pleine assistance de la super-puissance super militarisée que sont les États-Unis ; de l'autre côté, il s'agit, non pas d'une armée organisée, mais de groupes non officiels aux ressources minuscules obtenues subrepticement. C'est Goliath écrasant David.

Les excès d'Israël sont indignes d'un État moderne. Il n'est pas nécessaire d'être antisémite pour recommander la modération à Israël, suivant en cela l'exemple même des États-Unis.

Tirs de roquettes par le Hezbollah ou par des activistes palestiniens. Dans ses tirs de représailles généralisés, l'armée israëlienne, malgré ses équipements coûteux, est donc incapable de repérer ceux qui les lancent à mieux que quelques dizaines de kilomètres près?

Conclusion : M. Harper devrait tempérer ses propos matamoresques et s'occuper plutôt des intérêts des Canadiens d'abord, par exemple corriger le déséquilibre fiscal envers le Québec.

Pierre Demers, professeur honoraire.

c3410@er.uqam.ca

http://www.lisulf.quebec/--AccueilPierreDemers.html,