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La Cité du multimédia de Montréal

Par Jean-Sébastien Marsan

Un visionnaire nommé Sylvain Vaugeois

L'idée originale de la Cité revient à un individu haut en couleurs, un consultant dévoré par l'ambition de mettre Montréal sur la map. Sylvain Vaugeois réussit à convaincre le gouvernement du Québec d'investir dans un projet original de subventions d'emplois conjugué avec le multimédia. La venue d'une filiale de la Française Ubi Soft à Montréal, attirée par les faveurs promises par Sylvain Vaugeois, et la réaction défavorable du milieu québécois qui s'ensuivent, accélèrent le projet de Cité.

Mars 1997

Le budget du gouvernement du Québec annonce la création de trois Centres de développement des technologies de l'information (CDTI), à Montréal, Québec et Hull. Il s'agit d'établissements dont les locataires bénéficieront d'un congé fiscal d'une durée de cinq ans et de trois crédits d'impôts couvrant, pendant trois ans, 40% des salaires et du prix de certains équipements. Ces crédits d'impôts proviennent de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), d'un programme pour le développement scientifique et d'un autre pour l'amélioration des compétences en sciences et technologies. Seules de nouvelles entreprises qui promettent de créer aux moins dix emplois peuvent être hébergées dans un CDTI. Ce programme lie donc une mesure fiscale à un édifice. Il est inspiré du Plan Mercure de Sylvain Vaugeois.

Mars 1997

Discreet Logic inaugure les bureaux de sa filiale Behaviour, rue Duke, dans le Faubourg des Récollets. D'autres entreprises en multimédia (Intellia, par exemple) sont établies dans le secteur.

Avril 1997

Une filiale de l'entreprise française Ubi Soft s'installe rue Saint-Laurent à Montréal après avoir obtenu de généreux crédits d'impôts du gouvernement du Québec. Sylvain Vaugeois gagne son pari.

Tollé chez des producteurs multimédia québécois, qui dénoncent le traitement de faveur obtenu par une entreprise étrangère. Ces producteurs se regroupent afin de former l'Association des producteurs en multimédia du Québec (APMQ) et tentent d'élargir l'accès aux crédits d'impôts. Le ministre Bernard Landry déclare que le programme qui a attiré Ubi Soft sera étendu à toutes les entreprises québécoises du secteur.

Novembre 1997

Richard Szalwinski, président de Discreet Logic, évoque un projet de "Cité multimédia" dans le Vieux-Montréal. Il négocie avec des promoteurs immobiliers afin de s'y faire construire un nouvel immeuble de 200 000 pieds carrés, au coût de 20 millions$.