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Science et Francophonie
Mai 2004 No 86-----"L'actualité,
c'est nous"-----
Défense de la langue française
Géopolitique et avenir du Québec
Les éléments
Sauvons la recherche française
Société Royale du Canada
•
Marceau Déchamps, Louis de Kinder,
Pierre Demers, Gilles Paquet,
Camille Sandorfy, René-Marcel Sauvé,
Alain Trautman
Science et Francophonie
paraît 4 fois par année sous la responsabilité de la LISULF,
Ligue internationale des
scientifiques pour l’usage de la langue française.
1200, rue Latour
Saint-Laurent (Québec ) H4L 4S4
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c3410@er.uqam.ca Notre site : www.lisulf.qc.ca Le rédacteur en chef : Pierre
Demers Dépôt légal BNQ, BNC; France, Belgique. 2e trimestre 2004 INSN.0825.9879
Bureau
du Conseil : Pierre Charlebois, Gabrielle Cloutier, Louis de Kinder,
secrétaire-trésorier, Pierre Demers, président, Christian Pilote, René-Marcel
Sauvé. Paul Rémillard, trésorier sortant. Grammairienne : Gabrielle Cloutier.
Renseignements en
France: Prof. Alain Kreisler, Alain.Kreisler@supelec.fr 147, rue de Silly,
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l'ordre de la LISULF.
Ce numéro, daté de mai
2004, paraît en août 2004. Reproduction permise avec mention de l'origine.
Publication électronique : www.lisulf.qc.ca
Presses Universitaires de Montréal PUM 2004
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Science et Francophonie No 86
Mai 2004. Table des matières
• Bureau du Conseil...........................................................................2
• Éditorial 1. En France le
CNRS,...
par Pierre Demers.............
................................................................3
• Questions aux chercheurs.
par Marceau Déchamps.....................................................................9
• Éditorial 2. ...au Canada
la Société Royale
par Pierre Demers.............
..............................................................10
• Encore sur
François-Albert Angers
Extrait de l'Action
Nationale..........................................................11
• Géopolitique et Avenir du
Québec, livre de René-Marcel Sauvé
par Louis de Kinder.........................................................................12
• Système du Québécium. La
nouvelle classification des éléments, livre de Pierre Demers
par Camille Sandorfy......................................................................15
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Le 18 mars 2004, 1, place Ville-Marie, devant le Consulat de
France. Une joyeuse manifestation (en français), de solidarité avec les
grévistes du CNRS français. Ont-ils songé à réclamer que la recherche française
se fasse connaître par des publications en français?
http://www.scientifiques-francais-expatries.org/
Éditorial 1. En France le CNRS,...
par Pierre Demers
Photo en dernière page
La
grève du CNRS. Le confort et l'indifférence
La
France et la francophonie toute entière viennent de rater une occasion
éminemment politique de valoriser l'usage scientifique de la langue française.
Face à l'annonce de réductions budgétaires au CNRS Centre national de la
recherche scientifique, un mouvement de protestation a été amorcé et a réussi,
chose surprenante, à faire remplacer les réductions par des augmentations.
Le
Gouvernement a cédé et a annoncé la création d'un millier de postes nouveaux.
Il faut dire que le CNRS est l'organisme principal du financement public de la
recherche scientifique en France.
Désormais,
le confort régnera dans les laboratoires français.
Mais
la langue française règnera-t'elle davantage pour autant?
Les
ténors du mouvement de protestation n'ont pas dit un mot du statut d'infériorité
dans lequel les chercheurs français tiennent la langue française. Les milliers
de personnes qui ont appuyé ce mouvement, non plus, ni à Paris ni à Montréal.
Ce
mouvement a recueilli 75000 signatures, 200000 personnes l'ont approuvé dans
des assemblées publiques à la suite d'une large couverture médiatique. Le
récent congrès de l'ACFAS à l'UQAM, en mai 2004, a donné une tribune à Alain
Trautman, l'homme de cette coalition.
Des
réunions d'appui ont eu lieu jusqu'en Australie, en Belgique et au Québec même.
En avril 2004, cette affaire est venue à notre connaissance par un message de
Denis Turcotte que nous remercions.
Dans
tous ces appels à l'opinion publique, il n'y eut aucune voix pour réclamer que
la science française cesse de renier la langue française et de privilégier la
langue anglaise.
On
signale seulement une toute petite lettre à la Rédaction de Marceau Déchamps
parue dans le Figaro et qui n'eut aucun écho. Nous ajoutons nos présents
commentaires après les faits accomplis.
De
son côté, le Gouvernement français a manqué une occasion en or, peut-on dire,
de réclamer une contre-partie à son financement accrû : le simple respect de
ses lois linguistiques, qui sont bafouées au vu et su de tous sur le territoire
même de la France.
Devant
l'extraordinaire indifférence et des scientifiques et de la population
vis-à-vis de la question linguistique, en France comme ailleurs dans la
francophonie, le Gouvernement aussi est resté indifférent, ce qui est, sinon
justifié, du moins compréhensible! Il a ignoré les bien connues représentations
de la LISULF et revendications de l'ANSULF. Ces dernières, Pierre Routhier les
résumait ainsi dans notre numéro 85.
Aucun doute : l'ANSULF ne conteste pas la nécessité de publier de
temps en temps en anglais : elle ne combat que les excès, notamment les
colloques organisés en France, où la seule langue admise est l'anglais et
l'évaluation des chercheurs par un "citation index" vendu par une
société privée américaine !
Pierre
Routhier, S. et F. No 85, p. 4
La
Loi Toubon ou ce qui en est resté après les édulcorations commandées par les
socialistes, interdit explicitement que la langue française soit exclue des
colloques organisés en France aux frais de l'État. Quant à l'évaluation au
moyen du "citation index", elle requiert une soumission à la
nécessité pratique de publier en anglais. Voyez nos articles déjà anciens sur
la Loi Toubon et son refus par les scientifiques français dans nos numéros de
1992. Voyez les articles de Monière et de Durand dans nos numéros récents.
Les
scientifiques français dans leurs réclamations récentes n'ont donc pas soufflé
mot de ces aspects linguistiques et le Gouvernement s'est gardé d'en faire
mention pour des raisons démagogiques évidentes : ne pas déplaire aux électeurs
du CNRS.
Les
Québécois ont une excuse facile à dire : "C'est la faute du gouvernement
d'Ottawa et du ROC que nous devons respecter". Les Français semblent dire
qu'à propos de la langue française, c'est la faute (si on tient à parler d'une
faute) des Américains leurs sauveurs qu'il faut respecter à tout prix. Sur cet
autre terrain également glissant de la guerre en Iraq, la situation est
pourtant en quelque sorte inversée : c'est plutôt la diplomatie française qui
commande le respect des Américains et du président Bush.
Un
Québécois se sent humilié lorsqu'il est forcé de parler anglais; surtout avec
un autre Québécois. Voyez l'histoire des émigrés dans Trente arpents de Ringuet
ou dans Les Tisserands du pouvoir, racontant le sort des travailleurs des
filatures de la Nouvelle-Angleterre. Les Français imaginent se grandir
lorsqu'ils se parlent en anglais entre eux dans les colloques scientifiques,
prêts à affirmer qu'en dehors de la langue anglaise il n'y a pas d'expression
digne, valable et rentable de la pensée scientifique. "Notre première
appartenance," disent-ils volontiers, "est supra-nationale et elle a
une langue unique qui est l'anglais"! Quelle attitude anti-nationale,
quelle propagande au rebours pour la langue française et pour la France!
Un
coup d'oeil à ce qui se passe en Moyen-Orient démontre que la foi aveugle dans
la langue et la supposée sagesse que cette langue supporte alimente le chaos
social et le terrorisme quotidien.
Ceux
et celles qui, dans les universités du Québec, ont appuyé avec joie les
chercheurs français, n'ont manifestement pas songé à l'enjeu linguistique à la
disposition du gouvernement français. Donc de l'argent tout de suite, et le
français, quand est-ce que ce sera le temps d'y penser?
Dernière
heure (août 2004)
Lors
des manifestations de Montréal, le mouvement était Sauvons la recherche
française; il est maintenant abrégé en Sauvons la recherche. Son site sur
internet est multilingue, avec une part généreuse de la langue anglaise. Il
s'adresse aux scientifiques et non scientifiques du monde entier. Il est tenu à
jour avec des additions en juin 2004 et juillet 2004.
Il
est muni d'une force médiatique évidente et on peut l'imaginer, dès maintenant
et dans un avenir inévitable, comme un 3e intervenant dans la conduite des
affaires publiques concernant la recherche scientifique française, à côté du
Gouvernement et à côté des syndicats qu'il est en droit d'éclipser puisque ses
motivations sont en principe davantage désintéressées donc plus crédibles.
Avec
pratiquement la participation au pouvoir décisionnel, il ne pourra pas se
limiter à la critique et aux revendications : il devra penser et concourir aux
grandes orientations politiques de la France. Dans l'obligatoire sagesse qu'il
devra pratiquer, affirmera-t'il un intérêt envers la langue française, se
décidera-t'il à recommander le respect de la langue française dans la recherche
française?
L'aspect
démographique
L'INED
Institut national d'études démographiques a conacré le dernier numéro de son
bulletin aux aspects démographiques concernant l'avenir de la recherche
française. S'il ne fait pas mention de ¨Sauvons la recherche¨, il fait allusion
à ce mouvement, allusion évidente pour les initiés, dès ses premières lignes,
que voici.
Au cours du premier trimestre 2004, les laboratoires publics de
recherche français ont connu une effervescence sans précédent. À l'origine du
mouvement, on trouvait d'une part les coupes effectuées dans les budgets depuis
2002 et de l'autre, la transformation de 550 emplois statutaires en contrats à
durée déterminée...
Plus loin, on remarque ce
passage catégorique mais peu facile à comprendre : "La question
démographique se trouve donc au cœur des discussions."
Dans
cette étude très sérieuse comme tout ce qui sort de l'INED, on ne trouve aucun
jugement explicite sur le mouvement "Sauvons la recherche".
On
n'y trouve aucune remarque sur l'usage de la langue française.
Le
bulletin "Population et Sociétés" lui-même l'utilise et ne paraît pas
en traduction.
Références
1. Guillaume
Bourgault-Côté 2004,
Chercheur et frondeur.
Alain Trautman, l'homme de la coalition qui a fait plier Jean-Pierre Raffarin,
Le Devoir, A5, 15 mai
www.ledevoir.com
(NDLR. Les Trautman ne
sont pas des inconnus en politique. Catherine Trautman, ancienne mairesse de
Strasbourg , a été Ministre de la culture après André Malraux, Jacques Lang et
Jacques Toubon, avant Catherine Tasca et Renaud Donnedieu de Vabres nommé en
avril 2004).
2. Denis Turcotte
2004,
Communication
courriel, 14 mars,
"Monsieur Demers,
J'ai pensé que vous aimeriez prendre connaissance de ce communiqué•. Nous ne
sommes hélas pas au bout de nos peines avec la science en français. Salutations ".
Denis Turcotte,
directeur général, Québec dans le monde, 1001 route de l'Église, bureau 404 -
C.P. 8503, Sainte-Foy (Québec) G1V 4N5
Tél. (418) 659-5540
Fax : (418) 659-4143
info@quebecmonde.com http://www.quebecmonde.com
3. •Courriel
communiqué reçu via Denis Turcotte, 14 mars 2004
Article sur les
chercheurs INFORMATION Veuillez trouver en pièce jointe, au format PDF
(Acrobat reader), l'article que j'ai pu faire passer ce jour dans la rubrique
"courrier des lecteurs" du journal LE FIGARO. Je n'ignore pas que des
chercheurs (peu, hélas!) n'acceptent pas cette hégémonie de l'anglais et que
certains même luttent avec nous au sein des associations, mais il m'était
difficile, dans un article si court, d'introduire des nuances. Que ces
chercheurs francologues* veuillent bien me pardonner de ne pas les avoir
mentionnés dans ma critique. Cordialement. Marceau Déchamps
vice-président Défense de la langue française
* néologisme pour les
défenseurs de la langue française.
4. Marceau Déchamps
2004,
Le Figaro, 14 avril
2004.
Chercheurs
Chers
concitoyens de la recherche, qu'avez-vous fait contre la mort programmée de la
langue française dans le domaine des sciences (colloques, revues, communication
internationale) ? Au prétexte que l'anglais serait la langue de la communauté
internationale, vous avez décidé d'abandonner ... (L'auteur nous a communiqué
un texte complet qui suit).
5. Services Sciences
2004
Mobilisation générale
des chercheurs, en France et à l'étranger
Article publié le 20
Mars 2004
Par Service Sciences
Taille de l'article :
827 mots
Extrait : A l'appel de
Sauvons la recherche, qui a déjà enregistré 3 000 démissions de responsables de
laboratoire, des manifestations devaient avoir lieu à Paris et en province pour
protester contre la précarisation du métier et la faiblesse des budgets alloués
par le gouvernement. L'association SAUVONS LA RECHERCHE a appelé chercheurs et
universitaires à manifester vendredi 19 mars, deux jours avant les élections. À
Paris et dans les grandes villes de France, les organisateurs s'attendaient à
une mobilisation importante.
http://www.lemonde.fr/web/recherche_resumedoc/1,13-0,37-845390,0.html?message=redirection_article
6. Extrait de TV1fr
2004
La journée d'action
des chercheurs intervient dix jours après le coup d'éclat de plus de 2.200
directeurs de laboratoires et chefs d'équipes, qui avaient collectivement et
solennellement démissionné de leur fonctions administratives le 9 mars. Selon
les responsables du collectif vendredi, le nombre de démissions continue à
grossir vendredi, le nombre de démissions continue à grossir. Le mouvement, qui
a réuni pour sa pétition plus de 72.000 signatures dans le monde de la
recherche, cherche maintenant un relais du côté de l'université pour éviter
l'enlisement. Vendredi matin, une assemblée générale a réuni étudiants et
chercheurs à Jussieu (Paris VI). A cette occasion, le porte-parole du
collectif, Alain Trautman, a déclaré que le mouvement de protestation allait
s'inscrire "dans la durée".
http://news.tf1.fr/news/sciences/0,,2119149,00.html
http://www.scientifiques-francais-expatries.org/
6. Les points sur les
i (à propos du texte "Un milliard pour la recherche…") Le lundi 5
juillet 2004.
http://recherche-en-danger.apinc.org/article.php3?id_article=991
Patrick Allard, Henri
Audier, Yesekiel Ben-Ari, Bertrand Monthubert, Thierry Rabilloud et Alain
Trautmann
bernard.maigret@lctn.uhp-nancy.fr
7. Henri Leridon,
2004,
L'avenir de la
recherche en France : perspectives démographiques,
Population et société,
bulletin de l'INED, No403, 1-5, juillet-août,
http://www.ined.fr/publications/pop_et_soc/index.html,
http://www.ined.fr/bdd/projrech/admin/m_chercheur.php?idchercheur=083
,
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Questions aux chercheurs
par Marceau Déchamps
Vice-président de Défense de la langue
française
Le 11 mars 2004
Article, légèrement
modifié, paru dans LE FIGARO du 13/03/2004
Questions aux
chercheurs
Chers concitoyens de la
Recherche, qu’avez-vous fait contre la mort programmée de la langue française
dans le domaine des sciences, dans les colloques, dans les revues, dans la
communication internationale ? Au prétexte que l’anglais serait la langue de la
communauté scientifique internationale, à laquelle vous prétendez appartenir
d’abord, vous avez décidé d’abandonner notre langue au profit de celle des
puissants du jour. Aujourd’hui vous vous tournez vers l’État pour réclamer plus
de moyens et une plus grande considération. Votre demande est peut-être fondée.
Mais pourquoi bafouez-vous chaque jour les lois de la République (loi du
4/08/1994) qui tentent de maintenir une place à la langue française dans les
sciences? Quand vous aurez obtenu satisfaction, serez-vous reconnaissants à la
France et défendrez-vous enfin sa langue ou, tout du moins, cesserez-vous de
participer activement à son déclin ?
Marceau Déchamps
Vice-président de Défense de la langue française
http://www.langue-francaise.org/
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Éditorial 2. ... au Canada la Société
Royale
par Pierre Demers
La
Société Royale du Canada se pose des questions
Science
et Francophonie a fait écho aux délibérations pan-canadiennes tendant à créer
au Canada une réplique de l'organisation des Académies américaines
centralisées, où la SRC apparaissait comme une partie seulement d'un tout au
service du gouvernement fédéral, à côté d'Académies dites
"nationales" de médecine et de génie.
Ces
plans, qui seraient fort coûteux, étaient radicalement opposés au principes de
la constitution canadienne qui réserve aux gouvernements des provinces la
compétence en matière d'éducation. Ils s'accordent avec les persistants
desseins centralisateurs du gouvernement d'Ottawa, qui ne manque pas une
occasion d'empiéter sur les compétences des provinces à coups de millions et
milliards de dollars, que ce soit en matière de santé, de réglementation
profesionnelle ou d'affaires municipales, tout en maintenant un déséquilibre
fiscal séculaire au désavantage des provinces. Ces intrusions affectent surtout
la province francophone du Québec, qu'importe en effet pour les habitants
anglophones de l'Ontario ou de Nouvelle-Écosse que l'autorité vienne d'un
parlement anglophone ou d'un autre parlement anglophone, de celui de leur
province ou de celui d'Ottawa.
Dans
cette optique, la création de la SRC en 1882 fut une erreur politique, à
laquelle les autorités du Québec d'alors ont consenti et participé sans prendre
garde. Cette erreur porte maintenant ses fruits amers. éducation et académie
étant choses connexes. On ne peut pas concevoir qu'elles puissent relever de
gouvernements différents. L'épithète "Royale" qualifiant l'académie
fondée en 1880 a pu sidérer les Québécois et obnubiler leur sens critique. La
SRC a été fondée par des Britanniques à l'image de ce qui existait dans leur
pays d'origine, ce fut un acte de colonisateurs en pays conquis.
On
peut chercher là l'explication des difficultés de la SRC, décrites dans des
textes rendus publics de 2004 et de 1994, émanant de son actuel président,
Gilles Paquette et l'embarras du gouvernement fédéral à propos du grand projet
décrit : c'est une question de philosophie politique, ce projet étant affecté
d'une absurdité congénitale qui remonte à l'esprit animant les fondateurs de
1882. On ne peut pas avoir de façon durable une éducation relevant de Québec et
des académies prétendument "nationales" relevant d'Ottawa. Justifier
ce projet devant l'opinion publique en est d'autant plus difficile.
---------------
On
cherche en vain dans les textes du président Gilles Paquet, la moindre allusion
au partage, évoqué ci-dessus, des compétences dans la constitution canadienne,
On
y trouve par contre une remarque intéressante sur l'absence de sections
scientifiques françaises au sein de la SRC, alors qu'elles existent dans les
disciplines lettres et sciences humaines.
Autre
remarque intéressante du président Paquet : il constate l'imperfection du
bilinguisme au Canada en sciences, avec une prédominance écrasante de l'anglais
dans les publications primaires. L'établissement de cette prédominance est
attribuable, au moins en partie, au financement massif et anticonstitutionnel
de la science universitaire au Québec par le Gouvernement d'Ottawa, solidaire
en cela de la SRC.
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Encore sur François-Albert Angers
L'Action Nationale, 2003, extrait
"...la défense de la langue
française surtout...
En
fait, c'est à partir de la situation économique des nôtres, principalement, de
l'écoute attentive de Bourassa puis de Groulx, qu' Angers allait
progressivement déterminer les priorités et les objectifs de son action
politique. Tout son oeuvre de chef de file, d'entraîneur, s'exprimera dans
trois combats dominants, interdépendants : notre libération économique, la défense
et l'affirmation de l'autonomie "provinciale" , de la singularité du
Québec et, logiquement, plus tard, la recherche de la souveraineté, la défense
de la langue française, surtout, qui à son sens, résumait et justifiait tout le
reste. Economie, Autonomie, Langue résument bien ses trois engagements majeurs.
Il convient d'y ajouter notre anémie démographique, le drame démographique dont
l'acuité l'angoissait, au point de devenir sa première préoccupation à partir
des années soixante-dix. A quoi bon tout le reste si nous nous résignons à
disparaître, si nous n'avons plus envie de nous perpétuer, si nous nous
apprêtons inconsciemment à sortir de l'Histoire sur la pointe des pieds ! Il
reliait ce phénomène à la perte du sens de la transcendance, des valeurs
spirituelles, à une modernisation mal assimilée et à une sorte d'immense
frivolité comme si ce peuple consentait dans son for intérieur à courir à sa
perte.
http://www.action-nationale.qc.ca/enbref/angers.htm
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Géopolitique et Avenir du Québec
livre de René-Marcel Sauvé
par Louis de Kinder
L'auteur,
Monsieur René-Marcel Sauvé est diplomé en géographie de l'Université de
Montréal. Il a eu comme professeurs Pierre Dagenais, qui fut membre de la
LISULF et l'illustre Raoul Blanchard. Il a fait carrière dans l'armée
canadienne, où il acquis le grade de capitaine, ce qui lui permit d'étudier à
Londres, Vienne et Munich en plus de séjours de travail pour l'OTAN en Afrique
occidentale et pour l'ONU au Moyen Orient.
Géopolitique
et avenir du Québec est un exposé magistral de l'expérience du monde occidental
dans la création et le maintien des États. Son ouvrage est divisé en neuf
chapitres, dont le premier traite du Québec. Dans ce premier chapitre, il
démontre les possibilités de conserver son identité face à de puissants
voisins, grâce à la géographie. Il est intéressant de voir l'auteur faire
toujours allusion au Québec, et pas au Canada de 1760 ou à la Nouvelle-France.
Il démontre que, à lui seul, le territoire portant aujourd'hui le nom de Québec
constitue un ensemble, en espace et en effectifs, capable de devenir un état
souverain.
Les
cinq chapitres suivants exposent l'historique d'un certain nombre d'États qui
existent aujourd'hui et sont d'importance comparable au Québec. Il en expose
l'historique depuis l'antiquité. Tous ces états sont moins peuplés que le
Québec, chacun ayant assumé une importance sans commune mesure avec ses
effectifs. Il commence avec le Danemark, situé en marge d'une Allemagne
longtemps désunie, et qui a su pendant des siècles dominer toute la
Scandinavie.
La
Suède, moins favorisée par le climat, qui s'est affranchie du Danemark, pour se
créer un empire au dépens des Allemands, Polonais et Russes. et que la France
recherchait comme alliée.
M.
Sauvé fait éloge du peuple hollandais qui sut s'affranchir du joug de la
puissante Espagne, et qui, grâce à ses qualités intrinsèques et de quelques autres
atouts, a su s'affirmer, puis s'opposer aux desseins hégémoniques de la France
à son apogée, pour conserver son indépendance pendant les quarante premières
années du vingtième siècle face à l'Allemagne.
Vient
le tour du Portugal, dont la géographie explique l'existence face à l'Espagne,
lorsque celle-ci devint une puissance prédominante.
Enfin,
la Norvège qui put s'affranchir du Danemark au début du vingtième siècle
quoique son écoumène soit minuscule, suffisant cependant pour sa faible
population.
Dans
le septième chapitre, l'auteur retrace l'histoire du Québec après 1760 et la
situation qui a permi aux Québécois de conserver leur identité. Il y énumère
les enjeux de l'autonomie au Québec, cite le cas d'Israël, s'étend sur
l'Afrique du Sud et les péripéties de son affranchissement. Il révèle des
aspects historiques de l'administration britannique peu connus du profane.
Le
huitième chapitre traite encore du Québec dans un historique original, avec
description du statu-quo et des tendances probables. Il relève les
circonstances qui ont énormément facilité la création du "British North
America Act" avec l'aide de la population canadienne- française. Si le
Québec a obtenu d'importantes concessions en 1775, c‚est que l'Angleterre
comprenait l'importance que cette population avait pour la conservation de son
empire.
Le
neuvième expose des considérations sur les moyens de réaliser n'importe quelle
oeuvre d'envergure et la faire durer. Il insiste sur les exigences sévères
qu'implique tout changement dans la gouverne d'un pays.
L'ouvrage
n'est pas cloisonné : l'auteur démontre les principes de base dans tous les
exemples qu'il relève, comment les grandes puissances comme les plus petits
pays se sont établis et ont persisté. On apprend les conditions minimales qui
permettent la création d'un État. L'auteur laisse voir que son ouvrage n'est
pas un mode d'emploi, un livre de recettes, mais un exposé des principes
essentiels à toute action.
Je
cherche à m'imaginer la sorte d'école capable de former les artisans de
l'indépendance du Québec. Ce n'est pas du tout cuit. L'importance de connaître
l'adversaire, ses forces et ses faiblesses, pour parvenir à l'indépendance avec
une économie de moyens et d'efforts. Ce livre contient de bonnes indications
sur le genre de connaissances qu'il faut et je le propose comme lecture
obligatoire à tous ceux qui aspirent à l'indépendance de leur pays, s'ils
veulent y jouer le moindrement un rôle.
Suit
une abondante bibliographie d'ouvrages qui constituent la base de ce livre.
Louis De Kinder, le 19 juin 2004
Vocabulaire
eschatologie......l'après-vie terrestre
oekoumène (Écoumène,
Larousse)......terre habitée (habitable)
hercynien......en géologie plissement de strates en
France et en Europe centre-est
inlandsis......glacier continental
nunatak......rocher dépassant la glace (mot
esquimau)
nolonté......résistance volontaire à une impulsion
Géopolitique et Avenir
du Québec, auteur René-Marcel Sauvé, Guérin éditeur Montréal, 2e trimestre
1994, 350 pages, 29,95 $ can. ISBN 2-7601-3753-8...... jrmsauve@sympatico.ca
Référence
Laurence Villaume
1994,
Un livre de
René-Marcel Sauvé
Vers l’indépendance
tranquille,
Le Monde diplomatique,
septembre, page 5,
http://www.monde-diplomatique.fr/1994/09/VILLAUME/751
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Système du Québécium. La nouvelle
classification des éléments
livre de Pierre Demers
par Camille Sandorfy
Recension
Le
Professeur Pierre Demers vient de publier un ouvrage sur "La nouvelle
classification des éléments. Système du Québécium". (Presses
Universitaires de Montréal, 2004). Ce livre est le fruit de nombreuses années
de réflexions, une tentative de remplacer le système périodique de Mendeléeff
par un système qui reflète mieux les rapports entre les propriétés des atomes.
Les nouveaux tableaux mis au point par le Professeur Demers font ressortir des
aspects de symétrie et des rapports avec des nombres quantiques qui méritent
bien d'être étudiés par le lecteur. Le tout a comme point de référence la
structure électronique du Québécium, un trans-uranien (no 118) présumé, ce qui
devrait faire plaisir à tous les Francophones. C'est un ouvrage certainement
intéressant à lire, qui porte à la réflexion.
C. Sandorfy
professeur émérite de chimie, Université de Montréal
Saint-Germain-en-Laye, 21 juillet 2004,
sandorfc@magellan.umontreal.ca
"Cher Pierre,
Je vous remercie bien
vivement de m'avoir envoyé et dédicacé un exemplaire de votre livre. Ci-joint
vous trouverez la petite recension que je viens de rédiger. Je souhaite le
meilleur succès à votre ouvrage...
Système du Québécium.
La nouvelle Classification des Éléments
Pierre Demers Édition
multimédia. Ouvrage accompagné d'un disque optique. ISBN 2-9802454-7-X PUM2004,
20 $can ou 20 Euros chez l'auteur. www.quebecium.qc.ca
et les liens
Le jour du lancement, le 24 juillet 2004 (Photo Christian
Pilote).
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Manifestation à Paris en mars 2004. (Le 9, le 12 ou le
19...)?
Quand vous aurez
obtenu satisfaction, serez-vous reconnaissants à la France et défendrez-vous
enfin sa langue ou, tout du moins, cesserez-vous de participer activement à son
déclin? Marceau Déchamps, avril 2004