LISULF : lisulf
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LISULF
Science et Francophonie
Septembre 2004 No 87-----"L'actualité,
c'est nous"-----
•
Académie Québécoise des Sciences, Gabriel
Blancher † et Mme, Marceau Déchamps,
Défense de la langue française, Pierre Demers, Philip Fine, Denis Monière, PPF,
J. R. M. Sauvé
Science et
Francophonie paraît 4 fois par année sous la responsabilité de la LISULF,
Ligue
internationale des scientifiques pour l’usage de la langue française.
1200, rue
Latour Saint-Laurent (Québec ) H4L 4S4
1 514 747 2308
c3410@er.uqam.ca Notre site : www.lisulf.qc.ca Le rédacteur en chef : Pierre
Demers Dépôt légal BNQ,, BNC; France, Belgique. 3e trimestre 2004
INSN.0825.9879
Bureau
du Conseil : Pierre Charlebois, Gabrielle Cloutier, Louis de Kinder,
secrétaire-trésorier, Pierre Demers, président, Christian Pilote, René-Marcel
Sauvé. Paul Rémillard, trésorier sortant. Grammairienne : Gabrielle Cloutier.
Renseignements
en France: Prof. Alain Kreisler, Alain.Kreisler@supelec.fr 147, rue de Silly,
92100 Boulogne, France 33 1 48 25 86 05
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pour tous pays : c3410@er.uqam.ca
Cotisations
: LISULF, 1200, rue Latour, Saint-Laurent.......H4L
4S4 (Québec) 25 $ ou 25 Euros, entité morale 200 $ ou 200 Euros. Étudiant 10$
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Ce
numéro, daté de mai 2004, paraît en mars 2005. Reproduction permise avec
mention de l'origine. Publication électronique : www.lisulf.qc.ca
Presses Universitaires de Montréal PUM 2004
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Science et Francophonie No 87
Septembre 2004. Table des matières
• Bureau du Conseil...........................................................................1
• Éditoriaux du No 87. 1er,
Gabriel Blancher n'est plus, 1924-2004; 2e, au sujet de FORUM de l'Université
de Montréal : "Publier en anglais est incontournable " et de l'AQS;
3e, Défense de la langue française GEMS
Par Pierre Demers.............
................................................................2
•Lettre à la LISULF.
De Madame M.
Blancher...................................................................6
• Gabriel Blancher. Curriculum
vitae................ ................................7
• Publier en anglais est
incontournable .
Par Philip Fine.............
....................................................................9
• Défense de la langue française
GEMS
Par Marceau
Déchamps....................................................................12
• Penser la coopération dans le
contexte de la mondialisation
Par Denis
Monière............................................................................13
• J. R. M.
Sauvé.....................................................19
• Archives Gabriel Blancher
1985.....................................................19
Ce numéro 87, daté de septembre
2004, paraît en mars 2005.
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En ce début d'année 2005. Merci
d'avoir adressé votre cotisation précédemment, merci de bien vouloir l'adresser
pour 2005. Membres nouveaux. Merci bien vouloir verser votre cotisation en 2005
pour la première fois.
Cotisation LISULF 2005, $ Can
et Euros. (Voir plus
haut. Cotisations),
Évitez les cohues : Soyez un
nouvel adhérent, c'est moins coûteux qu'aller à Las Vegas. Il n'y a pas de
bousculade aux tourniquets de la LISULF. Participez à la promotion de la langue
française en recherche scientifique. Quelques uns nous disent : cotisation ou
pas, nous sommes avec vous, c'est pareil! Non sire, l'avenir est aux idées qui
recueillent des cotisations.
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Éditoriaux du No 87. 1er
Gabriel Blancher n'est plus
1923-2005
Le
professeur Gabriel Blancher, de l'Académie Nationale de Médecine et de
l'Académie vétérinaire de France, a été un membre modèle de la LISULF, à
laquelle il a adhéré dès qu'il l'a connue. C'était en 1983, chez Jean-Louis
Parrot, son collègue de l'Académie de médecine, qui l'avait invité exprès à
manger chez lui en même temps que moi, dans le XVIIe. Je devais le revoir
plusieurs fois, à chacun de mes passages à Paris. L'un et l'autre étaient de la
Commission XIV de la langue française et Jean-Louis Parrot la présidait. Cette
Commission a trouvé matière à critiques et à recommandations à cette époque,
concernant les actions et les omissions des chercheurs et des autorités
françaises sur l'emploi scientifique de la langue française. Les numéros de
Science et Francophonie en contiennent les échos. De la sorte, l'Académie de
Médecine a été pour la LISULF un appui moral précieux et un lieu de rencontre.
La LISULF y a réalisé une séance en 1991. D'autres membres membres de
l'Académie ont adhéré à la LISULF entre autres Gounelle de Pontanel, également
de la Commission XIV.
Gabriel
Blancher était inconsolable devant la démission des Annales de l'Institut
Pasteur ayant abandonné la langue française mais n'apercevait aucun moyen de
riposte.
C'était
un homme discret et de bien. J'ai appris à son sujet en transcrivant son C. v.
dans les pages qui suivent. Attentif avec insistance aux problèmes des enfants
malades et des handicapés. Dévoué à de nombreux autres problèmes médicaux. Je
suis sûr que l'appui de son épouse, également membre de la LISULF, lui a été
précieux.
De
bien et de science, il a dirigé l'ACFAS française: l'Association française pour
l'Avancement des Sciences.
D'étude,
il a réalisé une étonnante collection de diplômes fort divers : en droit, en
médecine, en sciences naturelles.
Il
a de plus parcouru une carrière médicale considérable d'enseigement, de
direction et de clinicien. Il faudra une autre fois faire état de ses
publications. Son C.-v. mentionne au moins ses 3 thèses.
Si
je comprends bien, une partie importante de cette carrière eut lieu à l'Hôpital
Necker Enfants malades aussi appelé Faculté de Médecine Paris-Ouest.
Gabriel
Blancher n'est plus; nous en gardons un souvenir ému, nous essayerons de faire
aussi bien que lui. Son exemple suscitera-t'il des adhésions à la LISULF?
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Éditoriaux du No 87. 2e
Au sujet de l'article de Forum de
l'Université de Montréal :
"Publier en anglais est
incontournable"
et de l'AQS
Dans
le No de Forum de l'Université de Montréal du 7 février 2005, M. Philip Fine
nous offre une occasion de réfléchir.
Publiez-vous
vos résultats en français ou en anglais?
Dans
la grande université francophone qu'est l'Université de Montréal, les
chercheurs doivent avoir des raisons sérieuses de publier leurs découvertes si
fréquemment en anglais! Voilà ces raisons, selon l'article de M. Fine. On note
la présence de deux mots-clés : diffusion à grande échelle, récolter
l'admiration. On note l'absence de toute considération de bienfaisance envers
l'humanité ou de politique nationale; et le Rectorat affirme indifférence à cet
égard.
"...ce
choix leur permet en général de diffuser les résultats de leurs recherches à
plus grande échelle. Ils s’ouvrent ainsi au monde entier et suscitent
l’admiration de leurs collègues en évoluant dans les ligues majeures".
Il
a posé la question à une demi-douzaine de chercheurs de l'Université et il
expose les réponses obtenues. Vu le petit nombre, l'article n'a évidemment
qu'une valeur anecdotique et non statistique. Comme on pouvait s'y attendre, la
plupart estiment que publier en anglais leur est avantageux.
Deux
ou trois remarques. D'abord on signale un tour de force : un ouvrage collectif
de linguistique française, qui a été rédigé en français par des professeurs de
français la plupart non francophones.
Ensuite
un rappel, la revue Médecine -Science est là et continue son travail très
valable, vingt ans plus tard et le professeur Michel Bergeron en est la mémoire
vivante.
Ensuite
encore, la connaissance de l'anglais n'est peut-être pas aussi répandue qu'on
pourrait imaginer, et j'élabore sur cette idée. Un jour, les publications des
scientifiques québécois seront dix fois plus nombreuses; du moins et en termes
plus savants : elles dépasseront une certaine masse critique. Alors la notion
de revue prestigieuse, le souci d'être accepté par un présumé expert anonyme de
langue anglaise, sans disparaître s'estomperont. On accordera plus d'importance
à la valeur même des choses et des découvertes, de poids à la considération des
collègues concitoyens et de même langage. L'exotisme de la culture anglophone
d'outre-frontière perdra de son parfum et de son attrait, remplacés par la
commodité et le confort de la réussite chez soi. On a plus d'aisance à
développer des relations avantageuses dans sa langue maternelle. Les
propriétaires des revues étrangères favorisent les leurs y compris leurs
propres experts (ajoutons qu'elles taxent lourdement les auteurs qui veulent
accéder à leurs pages).
Ainsi,
par la loi du nombre et par la conséquence naturelle d'un système
d'enseignement en français, l'usage du français dans les publications
scientifiques comme ailleurs devrait augmenter.
En
attendant, le méga CHUM nous est annoncé comme devant être scientifique et
"international". La direction de l'Université estime que l'anglais
est l'espéranto de la science, d'accord avec notre premier ministre Jean
Charest, et songe à établir un bureau de rédaction pour que les chercheurs
puissent mieux expliquer leurs pensées en français ou dans la langue de
prédilection qu’est l’anglais.
La double
publication
La
LISULF maintient l'hypothèse qu'elle proposait voilà un quart de siècle, lors
du grand congrès du CLF et de l'ACFAS en 1980 sur le sujet de la publication
scientifique en français. Alors le prof. Gounelle de Pontanel de l'Académie
nationale de médecine, un impressionnant monsieur de petite taille, tout de
noir vêtu, s'exprimait ainsi : "Je suis médecin; le monde scientifique
francophone est très malade, il faut un remède énergique"...
La
LISULF proposa la double publication.
Dans
le contexte de l'informatique contemporaine, la LISULF a créé récemment une
Académie Québécoise des Sciences AQS. Cette Académie sans Académiciens n'a que
des gestionnaires. Elle offre, à un tarif modeste, à tout auteur d'une
publication scientifique en anglais de publier dans ses pages virtuelles une
version française de la même publication. (Faut-il dire pourquoi? Par fierté,
par commodité. Parce que c'est naturel). À la manière soit d'une
prépublication, soit d'une postpublication; le nom choisi est : Actes de
l'Académie Québécoise des Sciences, AAQS.
Si
publier en anglais est incontournable, publier en français est aisé dans les
Actes de l'AQS, à l'adresse ci-dessous.
Les
services nouveaux de rédaction de l'Université pourraient aider les auteurs à
mettre en bon français et en forme leurs textes à cette fin.
L'Académie
Québécoise des Sciences attend les auteurs de l'Université de Montréal et
d'ailleurs.
*Ligue internationale des
scientifiques pour l'usage de la languefrançaise. academiequebecoise.html
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Éditoriaux du No 87. 3e
Défense de la langue française
GEMS
Enfin,
en France, un succès juridique notoire de la langue française dans un domaine
scientifique haut de gamme : la fabrication de matériel médical tel que celui
de l'imagerie magnétique nucléaire. Les syndiqués de l'industrie sont plus
intéressés à la défense de la langue française que les syndiqués de la
recherche, qui ont remué le ciel et la terre au début de 2004 en clamant sauvez
la recherche française sans dire un mot de la langue française. Référence SF86.html
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Lettre de Madame M. Blancher
De Madame G. Blancher à la LISULF
Madame G. Blancher, 1, rue de
l'Université. 75007 - Paris
Le 23 décembre 2004
Monsieur,
Je suis tout à fait désolée
d'avoir dû vous apprendre de façon aussi soudaine le décès de mon époux.
Grâce à son très grand courage, à
la passion qu'il mettit dans toutes ses activités, il a pu mener une vie quasi
normale jusqu'à la fin du mois d'octobre. Mais il supportait mal sa troisième
année de chimiothérapie et, depuis l'été dernier, il était épuisé.
Il a été hospitaisé le 2
novembre, avec un taux de globules rouges extrêmement bas, et est décédé, sans
trop souffrir je crois, le dimanche 14 novembre.
Je sais qu'il admirait beaucoup
le courage avec lequel vous meniez le combat que trop de Français ont
abandonné, celui de la défense de notre langue parmi les scientifiques.
Je vous remercie de l'intention
dont vous m'avez fait part, de consacrer une notice nécrologique à mon mari
dans une de vos prochaines parutions. Afin que vous puissiez vous-même en
choisir l'esprit et l'importance, je préfère vous faire parvenir ce curriculum
vitae qui vous en donnera, je pense, les éléments. Mais je suis prête, bien
entendu, à y collaborer de toute manière que vous désireriez.
Vous souhaitant une heureuse
année 2005, je vous prie de croire à mes sentiments les meilleurs. M. Blancher
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Gabriel Blancher
Curriculum vitae
Né le 24 décembre 1923 à La
Rochefoucauld (Charente)
Mort à Paris le 14 novembre 2005
1940-1943: Licence
en Droit (Limoges)
1940-1945: Licence
ès Lettres (Clermont-Ferrand et Poitiers)
1946: Externe
des Hôpitaux de Paris
1948-1942: Interne
des Hôpitaux de Paris
1949-1951: Licence
ès Sciences (Paris)
1952: Doctorat
en Médecine. Thèse. "Les formes hautes de la polyomyélite chez
l'enfant"
1952-1954: Chef
de clinique (Pédiatrie)
1954-1961 Assistant,
puis chef de travaux à la Chaire d'Hygiène
1954-1963: Médecin
assistant des Hôpitaux de Paris (Pédiatrie)
1961: Agrégé
des Facultés de Médecine (Hygiène)
1963: Médecin
des Hôpitaux de Paris
1964: Diplôme
d'Études supérieures de Droit public
1965: Doctorat en Droit. Thèse : "Le Droit
international et l'Enfance"
1967: Détaché
au Centre hospitalier de Poissy, lié par convention avec l'Assistance
publique de Paris, pour y créer le service de Pédiatrie
1986: Élection
à l'Académie nationale de Médecine
1988: Doctorat
d'État ès Sciences naturelles (Faculté d'Orsay)
Thèse : "Contribution à
l'étude des catécholamines humaines durant la période néonatale et la
croissance"
1967-1992: Chef
du Service de Pédiatrie du Centre hospitalier de Poissy
1969-1992: Professeur
à la Faculté de Médecine Paris-Ouest (Pédiatrie)
1992 Professeur
émérite des Univerités
Médecin
honoraire des Hôpitaux de Paris
Activités depuis 1992 :
Académie Nationale de Médecine :
-Président
de la IIIème section (Hygiène et Épidémiologie) de 1995 à 2000
-Président
de la Commission VI (Maladies infectieuses et parasitaires)
-Président
du Groupe de travail "Sport et santé"
-Membre
des Commissions IX (Maternité. Enfance. Adolescence), XIII (Santé publique.
Épidémiologie. Environnement) et XVII (Langue française)
-Élu
Vice-Président le 24 octobre 2000
-Président
(2001)
Membre de l'Académie vétérinaire
de France (2001)
Associations diverses :
-Comité
National de l'Enfance (Président depuis 1983)
-Association
Française pour l'Avancement des Sciences (Administrateur, Président en 1990 et
1991)
-Association
pour le Traitement et l'Adaptation sociale des Handicapés (ATASH)
(Vice-président)
-Comité
français pour la Scolarisation des Enfants et Adolescents atteints dans leur
santé (Vice-président)
-Croix
Rouge Française (Administrateur, 1988-2000), Membre du Comité des Sages (2001)
-LISULF
(1983)
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Publier en anglais est incontournable
Un grand nombre de chercheurs ne peuvent éviter de publier en
anglais, mais plusieurs travaillent à la vitalité des échanges en français
À
l’Université de Montréal et dans les universités francophones où travaillent
des chercheurs de renommée internationale, une forte proportion de professeurs
d’expression française rédigent aujourd’hui plusieurs de leurs rapports de
recherche dans la langue de Shakespeare. Et rien ne laisse croire à une atténuation
de la tendance, au contraire.
Reproduit de Forum de
l'Université de Montréal du 7 février 2005
http://www.iforum.umontreal.ca/Forum/article4359.htm
Ce
n’est en effet un secret pour personne, un curriculum vitæ d’universitaire
digne de ce nom doit faire état de publications en langue anglaise. Qu’ils
optent pour la revue Nature ou pour l’American Journal of Political Science,
nos chercheurs ne briguent cependant pas les pages des magazines pour la
plupart américains et britanniques sans raison. Les chercheurs interrogés par
Forum nous ont confié que ce choix leur permet en général de diffuser les
résultats de leurs recherches à plus grande échelle. Ils s’ouvrent ainsi au
monde entier et suscitent l’admiration de leurs collègues en évoluant dans les
ligues majeures.
Qu'est-ce
qu’il advient des chercheurs qui ne maîtrisent pas bien la langue anglaise. Le
bilinguisme donne-t-il une longueur d’avance?
Publier en
anglais oui… mais aussi en français pour les collègues
Publier
en anglais semble faire partie des incontournables de la vie d’universitaire.
C’est du moins ce que constatent à l’unisson les chercheurs de l’UdeM
interviewés, qui ne remettent pas en question l’universalité de la langue
anglaise à titre — assez ironiquement — de lingua franca de la publication
scientifique internationale.
Il
ne faut toutefois pas croire que cela empêche nos chercheurs de rédiger
également des articles dans la langue de Molière ou de "discuter
boulot" avec leurs collègues et leurs étudiants francophones. Bon nombre
d’entre eux pensent d’ailleurs que le français a sa place dans le milieu de la
publication, même si elle se révèle en fait plus modeste.
Le
professeur de philosophie Michel Seymour, dont on peut lire les articles
dans plusieurs revues anglophones — notamment le prestigieux Journal of
Philosophy — est actuellement en sabbatique. Il en profite pour se consacrer à
ses préparatifs de voyage; il prévoit se rendre à l’Université Cornell et à l’Université
de New York (Albany), avant de s’envoler pour l’Université Open et la London
School of Economics (Royaume-Uni), pour y présenter ses articles en langue
anglaise et rencontrer ses homologues de l’étranger. Il sera également présent
au congrès annuel de l’Association francophone pour le savoir à Chicoutimi, le
printemps prochain, afin de discuter de ses travaux avec d’autres philosophes
d’expression française.
Publier
en anglais ne semble cependant pas l’avoir éloigné de ses collègues et de ses
étudiants francophones. Discuter avec eux est tout aussi incontournable, selon
lui, même si une certaine tension est perceptible. "Nous devons assumer
une responsabilité morale envers notre propre collectivité, celle de
communiquer les résultats de nos recherches en participant à des activités
d’enseignement et à des conférences en langue française", affirme-t-il.
Le
professeur de linguistique Daniel Valois partage d’ailleurs les mêmes
convictions. Ce spécialiste relève d’une faculté analogue à celle où travaillait
le célèbre linguiste américain Noam Chomsky et publie, lui aussi, la plupart de
ses articles en anglais. Il a notamment dirigé en 2000 la publication d’un
livre rassemblant les écrits de linguistes des quatre coins du monde à propos
de l’acquisition de la langue française, l’un de ses champs d’intérêt. Il
s’agit d’un exploit rarissime, puisque le livre se révèle être en fait une
monographie rédigée en français par plusieurs auteurs étrangers pour la plupart
non francophones. C’est bien sûr grâce à leur passion de la linguistique
française qu’ils ont pu exprimer leurs pensées en français. Cet ouvrage — qu’a
fait paraitre la très estimée Revue canadienne de linguistique — a permis au
professeur Valois de mettre à l’avant-scène un sujet toujours absent des revues
de langue anglaise qui suscite un réel intérêt chez les francophones.
Voilà
un projet qui semble toutefois plus difficile à réaliser dans le domaine des
sciences médicales. Michel Bergeron, cofondateur de la revue médicale de langue
française Médecine/ Science, semble nager à contrecourant. Sa revue
franco-québécoise publie depuis une vingtaine d’années des articles en français
sur la recherche en sciences médicales. Le Dr Bergeron n’ignore cependant pas
que le monde médical a les yeux rivés sur des revues de langue anglaise comme
le New England Journal of Medicine et le British Medical Journal parce qu’on y
rapporte les grandes découvertes. Il insiste toutefois sur l’importance de
diffuser les connaissances en français. "Nous sommes financés par les
contribuables; j’estime qu’ils ont le droit de connaitre les résultats de nos
recherches", indique-t-il, avant d’ajouter qu’il croit également qu’il est
plus facile de traiter un sujet complexe dans sa langue maternelle.
Travailler dans
les deux langues
Marie-Claude
Rousseau semble pour sa part tout à fait en mesure d’expliquer en anglais
des données complexes sur les risques pour la santé de tel comportement ou
environnement. L’épidémiologiste est en effet aussi à l’aise en anglais qu’en
français, sa langue maternelle, pour rédiger ses articles. Elle a d’ailleurs
été interviewée par Forum peu avant son départ pour Seattle, où elle allait
présenter son projet de recherche sur le lien entre le diabète et le cancer du
foie, l’automne dernier.
Mme
Rousseau a obtenu son baccalauréat à l’UQAM et sa maitrise et son doctorat à
l’Université McGill avant d’effectuer ses études postdoctorales à l’Université
de Montréal. Elle affirme qu’étudier en anglais lui a été fort utile tant pour
arrêter la terminologie utilisée dans son domaine que pour acquérir une
certaine habileté à s’exprimer par écrit. "J’ai ainsi eu davantage de
facilité à me faire publier."
Elle
estime toutefois que les épidémiologistes anglophones auraient avantage à
étudier en français. Une bonne connaissance de cette langue ouvrirait plus
grandes les portes des cliniques québécoises qui financent leurs recherches.
Pour
sa part, la sœur de Daniel Valois, professeure à l’UdeM, nous confie que si son
frère maitrise si bien la langue anglaise aujourd’hui, c’est grâce à sa passion
de jeunesse pour le baseball. Il s’est en effet familiarisé avec cette langue
en lisant toute l’information sur les joueurs dans les revues de sport
américaines. Sa connaissance de l’anglais a pesé dans la balance lorsqu’il a décidé
d’étudier à l’Université de Toronto et à UCLA.
Nicole
Valois enseigne à l’École d’architecture de paysage. Elle met actuellement
la dernière main à son tout premier article, qu’elle entend soumettre à une
revue américaine. Sa décision tient davantage compte du type d’écrit publié par
la revue (son article traite d’art public) que de la langue de publication.
La
professeure Valois, qui n’a jamais ouvert de revues de sport de sa vie, n’a pas
acquis la même maitrise de la langue anglaise que son frère. Elle a prévu
retenir les services d’un traducteur pour son article.
Un véritable bain
de langue
Certains
universitaires francophones éprouvent de la difficulté à rédiger en anglais ;
aucun membre du corps professoral ne fait dissidence sur ce point. Mais tous
sont également unanimes sur le fait que l’exposition à la multitude de
publications scientifiques en langue anglaise et la vie dans une ville bilingue
contribuent à rendre le monde de la publication majoritairement anglophone un
peu plus familier.
La
direction de l’Université abonde d’ailleurs dans le même sens. Elle semble
avoir admis que l’anglais est devenu l’espéranto de la publication
scientifique. Elle n’a établi aucune directive sur la langue à utiliser dans
les publications. Alain Caillé, vice-recteur à la recherche, précise que
le choix appartient à chaque professeur.
Cela
dit, l’Université est sensible à cette problématique. M. Caillé affirme que les
départements et facultés pourraient bientôt obtenir de l’aide pour mettre sur
pied un bureau de rédaction. Ainsi, les chercheurs pourraient avoir un coup de
main pour clarifier les résultats de leurs recherches ou mieux expliquer leurs
pensées en français ou dans la langue de prédilection qu’est l’anglais.
Philip Fine
Traduit de l’anglais par Jacynthe
Juneau
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Défense de la langue française
GEMS
Marceau Déchamps
GEMS : General Electric Medical Systems
La DLF nous communique.
Communiqué.
Jugement favorable pour les
salariés de la GEMS
(suite du communiqué du
23/11/2004)
Le jugement du tribunal de Grande
Instance de Versailles a été rendu public le 12 janvier. Les salariés de la
GEMS représentés par leurs syndicats CGT et CFDT, soutenus par la CFTC et
plusieurs associations de défense et de promotion de la langue franÁaise, ont
obtenu que la loi du 4 août 1994 soit enfin appliquée.
La direction de la GEMS est mise
en demeure de traduire immédiatement
- les affichages des programmes
informatiques ;
- les documents relatifs à la
formation du personnel, l'hygiène et la sécurité ;
- les documents relatifs aux
produits que la société fabrique ;
- dans un délai de 6 mois, tous
les documents relatifs à tous produits présents sur le marché.
Ce jugement, qui est le premier
du genre, est un sérieux encouragement pour les nombreux salariés français qui
subissent chaque jour la contrainte et l'humiliation de devoir employer une
langue qui n'est pas la leur. La cause est noble et la victoire est possible.
Le combat des salariés et des
associations ne vise pas à interdire la pratique de langues étrangères (au
pluriel) quand les échanges internationaux l'imposent, mais de permettre aux
salariés, en France, d'échanger, de communiquer et d'être informés dans la
langue nationale conformément au droit inscrit dans notre Constitution.
Marceau Déchamps
Vice-président
Défense de la langue française
http://www.cgt-gems.fr/RespectduFrancais/SommaireDiscriminationParlaLangue.html
General Electric Medical
Systems
http://miroirsyndical.viabloga.com/texts/GeneralElectricsMedicalSystems.shtml
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Penser la coopération universitaire dans
le contexte de la mondialisation
Denis Monière
Professeur de science politique
Université de Montréal
Le
savoir à la différence des autres productions humaines a longtemps échappé à la
marchandisation. Les savants ont toujours appartenu à une communauté mondiale
qui échangeait ses productions sans restrictions géographiques ou frontalières.
L'internationalisation des savoirs n'est donc pas un phénomène nouveau et on
pourrait même dire que ce processus est consubstantiel de la production des
connaissances. Ce qui est par contre différent dans le contexte de la
mondialisation, c'est l'assujettissement de la recherche scientifique à des finalités
exogènes comme la productivité et la concurrence économique. La science est
devenue un instrument de la puissance. Elle est désormais intégrée à l'appareil
productif et le travail scientifique est soumis aux impératifs du marché qui a
tendance à uniformiser les critères d'évaluation de la qualité de la recherche
et à en déterminer les orientations.
De
nos jours, l'internationalisation se manifeste tout autant par la mobilité des
chercheurs que par l'uniformisation des normes de la production du savoir
scientifique. Mais la logique de régulation de ce système de normes n'a rien
d'international puisque les critères de reconnaissance et les modalités de
sélection du personnel scientifique dans les universités et les entreprises
tendent de plus en plus à se conformer aux exigences d'une culture scientifique
particulière, celle que préconisent les institutions de recherche américaines.
Cette prédominance des normes américaines n'est d'ailleurs pas spécifique à la
production scientifique. Elle opère dans d'autres secteurs névralgiques comme
la gestion d'Internet et dans le monde de l'audiovisuel. Cette tendance
hégémonique n'est pas fortuite, mais résulte d'une stratégie explicite des
décideurs américains comme le suggère cette déclaration d'un responsable de
l'administration Clinton: " Il y va de l'intérêt économique et politique
des Etats-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce
soit l'anglais; que s'il s'oriente vers des normes communes en matière de
télécommunications, de sécurité et de qualité, que ces normes soient
américaines." (David Rothkopf, " In Praise of Cultural Imperialism
" Foreign Policy, 2, 107, été 1997.)
http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/protected/rothkopf.html
Ce
qu'on appelle la mondialisation tend à refléter cette volonté d'hégémonie de la
politique américaine à l'échelle mondiale et signifie que les critères de
réussite en vigueur dans les universités américaines tendent de plus en plus à
être adoptés comme critères d'excellence par les universités des pays
développés.
Un
des effets de cette mondialisation néo-libérale, est de concentrer les cerveaux
au centre du système. Les chercheurs de tous les pays sont attirés par les
universités américaines qui sont à la fine pointe de leur domaine. Mais cette
attractivité et sa conséquence, l'américanisation de l'activité scientifique,
n'affectent pas seulement les chercheurs à titre individuel, elles provoquent
aussi des effets structurants sur les systèmes scientifiques des autres pays
qui ont tendance à ajuster leurs normes d'évaluation et de reconnaissance des
compétences au modèle américain en espérant être en mesure de le concurrencer
et de protéger leur réservoir de matière grise. A cet égard, les dirigeants de
la Commission européenne, Romano Prodi et Vivian Reding, ont récemment évoqué
cette question et appelé l'Europe à se mobiliser pour contrer cette fuite des
cerveaux qui menace sa prospérité. (Le Monde, 16 et 28 janvier 2003)
http://europa.eu.int/comm/archives/commission_1999_2004/prodi/index_fr.htm
L'expérience
québécoise
Depuis
une vingtaine d'années, les milieux scientifiques et universitaires québécois
ont été particulièrement affectés par cette logique. N'ayant pas une longue
tradition derrière elles et ayant connu une expansion rapide, les universités
québécoises ont tenté au début des années soixante une synthèse entre la
culture scientifique européenne et américaine en recrutant de jeunes diplômés
provenant des universités françaises et américaines. Cette confluence a produit
un système de formation caractérisé par le pluralisme des approches théoriques
et méthodologiques tout particulièrement en sciences humaines et sociales. Mais
progressivement, sous la pression des organismes subventionnaires, les normes
de valorisation de la recherche s'alignèrent sur le modèle académique
américain. Après avoir intégré le célèbre principe du " publish or perish
", on est passé à la nécessité de publier dans les revues américaines pour
être reconnus et à la mise en place d'un modèle unique de carrière et de réussite
académique. La performance de recherche fut privilégiée au détriment de la
performance pédagogique et l'évaluation des universitaires pour leur promotion
fut axée sur le nombre de publications dans les revues américaines et sur les
subventions de recherche obtenues, ces deux critères se conditionnant et se
renforçant réciproquement. Publier en français devenait un handicap à la
carrière universitaire, car comme par hasard les revues publiées dans les
autres langues que l'anglais ne sont pratiquement pas répertoriées dans les
" citations index ". Or cet indicateur est devenu le baromètre de la
valeur d'un chercheur.
Ce
système de reconnaissance provoquait d'autres effets pervers, car les
chercheurs devaient non seulement publier en anglais, mais aussi dans les
meilleures revues de leur discipline ce qui structura les objets de recherche,
car les revues américaines comme celles de science politique s'intéressent peu
à ce qui se passe dans les autres sociétés et a fortiori au système politique
canadien ou québécois. Il fallait donc ajuster l'offre à la demande et
intéresser les évaluateurs des revues américaines aux produits québécois. Des
articles traitant de sujets locaux sans mise en perspective américaine avaient
toutes les chances d'être refusés, non pas en vertu de leur qualité intrinsèque
mais par manque d'intérêt. Les recherches sur le Canada et les comparaisons
avec les pays européens ne jouissaient pas d'un meilleur sort et rencontraient
le même obstacle de l'indifférence ou de la non-pertinence pour le regard
américain. Dans un tel contexte, la coopération universitaire avec des
chercheurs français perdait de son attrait non pas parce qu'ils étaient moins
performants, mais parce que les résultats de ces travaux " se vendaient
" mal sur le marché américain et qu'il était peu rentable de publier dans
des revues françaises qui n'avaient pas une réputation équivalente à celles des
revues américaines.
L'américanisation
des pratiques de recherche entraîna une dévalorisation des diplômes français et
européens et modifia l'équilibre du système de recrutement et de reproduction
des universitaires québécois. Cette tendance se manifesta de façon plus ou
moins intense selon les universités à la fin des années quatre-vingt. On incita
alors les unités départementales à privilégier, dans le recrutement des
nouveaux professeurs, les candidats possédant un diplôme américain. Si un
département désirait recruter un candidat intéressant, mais qui ne disposait
pas de ce sésame, on lui fournissait les ressources financières pour l'envoyer
faire un post doctorat dans une université américaine.
On
fermait ainsi la boucle car les étudiants qui voulaient entreprendre des études
doctorales ont rapidement compris le message, ils mettaient en péril leurs
chances de faire une carrière universitaire en choisissant de faire un doctorat
en Europe. De plus, les jeunes professeurs frais émoulus des universités
américaines allaient orienter tout naturellement leurs jeunes doctorants vers
leur alma mater où ils pouvaient recommander leurs meilleurs étudiants à leurs
anciens professeurs. Enfin quoi de plus naturel pour ces professeurs que
d'inviter leur directeur de recherche ou leurs anciens condisciples qui
faisaient carrière dans les universités américaines à venir faire connaître leurs
derniers travaux et à entretenir ainsi l'afflux de jeunes Québécois dans leurs
universités.
Dès
lors, il n'est pas étonnant de constater qu'il y a quatre fois plus d'articles
scientifiques écrits en collaboration avec des Américains qu'avec des Français et
que trois fois plus de boursiers québécois (FCAR) aient choisi de poursuivre
leurs études supérieures aux États-Unis plutôt qu'en France (Rapport de la 57e
Commission permanente de coopération franco-québécoise) La reproduction des
élites universitaires québécoises allait désormais se continentaliser et
s'éloigner de plus en plus de l'influence des universités européennes.
Les
universitaires français ont aussi leur part de responsabilité dans cet
éloignement entre chercheurs français et québécois. En s'alignant eux-mêmes sur
le système universitaire américain et en favorisant l'emploi de l'anglais comme
langue de communication scientifique, ils ont légitimé les choix des
universitaires québécois. D'autres facteurs, comme les différences dans les
systèmes de financement de la recherche et l'attrait des programmes de
recherche européens qui ont canalisé les intérêts de recherche des
universitaires français ont aussi renforcé ce mouvement.
Les voies
d'avenir d'une politique de coopération
Tant
dans l'ordre économique que culturel, la mondialisation a jusqu'à présent
signifié concentration et uniformisation, ce qu'illustre ce bilan synthétique
du développement du système universitaire québécois. Dans un tel contexte quel
doit être le rôle d'une politique de coopération? Il faut au préalable postuler
que l'internationalisation ne se confond pas avec la mondialisation et qu'elle
doit plutôt être un processus conduisant au respect des principes de diversité
et d'équilibre dans le développement culturel et scientifique. Ensuite, il faut
supposer que la coopération procède d'un projet ou d'une volonté politique qui
vise à instaurer un système de contrepoids aux effets pervers de la
mondialisation. Le choix qui s'impose porte sur l'alternative suivante : soit
laisser faire et accepter le libre jeu des forces centrifuges du marché
scientifique, soit agir de façon cohérente pour créer des pôles de concurrence
en développant des structures de production et de valorisation de la recherche
de langue française.
La
coopération franco-québécoise met en présence les deux plus importants réseaux
d'universitaires et de chercheurs du monde francophone. C'est d'abord en
affirmant cette spécificité qu'elle pourra participer à la constitution d'une
véritable internationalisation de la formation et de la production
scientifique, c'est-à-dire qui diversifie les centres d'excellence et favorise
une circulation multipolaire des chercheurs. Cet objectif pourrait être atteint
par la mise en place d'un plan d'action qui viserait à :
1. Multiplier
les programmes communs ou cursus intégrés de 2e et de 3e cycle qui
institueraient ainsi une mobilité structurante ayant des effets à long terme
sur la formation de réseaux de chercheurs francophones.
2. Créer
un programme de soutien à la formation post-doctorale permettant à de jeunes
chercheurs français et québécois de s'intégrer à des équipes de recherche
performantes.
3. Favoriser
la diffusion des travaux scientifiques de langue française en utilisant les
nouvelles technologies de communication.
4. Développer
les échanges de professeurs par un programme de soutien spécifique (bourse de
sabbatique) aux jeunes professeurs qui choisissent de réaliser leur premier
congé sabbatique dans une université française ou québécoise selon le cas.
5. Faciliter
l'organisation de tournées de conférences pour mieux faire connaître les
recherches de pointe en France et au Québec.
II
s'agit d'encourager par des actions incitatives les jeunes chercheurs à
diversifier leurs expériences de formation et leurs réseaux de référence et de
reconnaissance afin de reproduire une culture scientifique qui soit
internationale c'est-à-dire qui soit construite à partir d'une pluralité
d'influences.
Les
implications de cette nouvelle problématique débordent le cadre de la
coopération bilatérale et débouchent sur la perspective d'une coopération
multilatérale. Même si au premier chef, il faut renforcer les échanges entre
les communautés scientifiques française et québécoise, il n'est plus possible
de s'y confiner parce que la recherche est elle-même devenue un processus
multinational. Partant d'une base solide de partenariats franco-québécois, il
faudra prévoir des mécanismes d'élargissement pour intégrer les apports des
autres pays de la francophonie et de la communauté européenne et susciter
l'émergence de nouveaux pôles d'excellence capables de concurrencer
l'attractivité des établissements américains. Cette nouvelle coopération
scientifique est une condition indispensable pour que la mondialisation ne soit
pas le nouvel habit de l'hégémonie et qu'elle débouche sur des échanges
équilibrés et mutuellement avantageux entre les nations.
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PPF
Pasteur Parlait Français
Le mercredi 23 mars 2005 Square Pasteur à Montréal
Statue Pasteur rue du Dr Roux à Paris
Métro UQAM à Montréal
Métro Pasteur ou Volontaires à Paris
midi
le rendez-vous PPF 2005
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Archives Gabriel Blancher 1985
Extraits
de Science et Francophonie No 35, septembre 1991, p. 3.
Cette
page rapporte l'éloge que, le 9 septembre 1991, le professeur Gabriel Blancher
prononça du professeur Jean-Louis Parrot, devant une séance spéciale de
l'Académie Nationale de Médecine et de la LISULF. À cette occasion, on montrait
la photo reproduite page suivante, où apparaît le professeur Gabriel Blancher.
La photo fut prise par le rédacteur de Science et Francophonie en juin 1985.
USF : Union des scientifiques francophones, groupe créé par le professeur
Parrot.
Fig. 1. On voit ici de joyeuse
humeur le prof. Gabriel Blancher au dessus du prof. Jean-Louis Parrot et en
dessous de l'industriel Henri-Yves Cotereau, sortant d'un festin USF-LISULF
organisé par le prof. Jean-Louis Parrot au Cercle Républicain avenue de
l'Opéra. Juin 1985.