LE SƒNAT, OTTAWA Le
vendredi 24 fŽvrier
1871 Le
PrŽsident ouvre la sŽance ˆ trois heures. MESSAGE Un
message parvient de la Chambre des communes NOUVEAU
MEMBRE L'honorable
M. Churchill est prŽsentŽ par les
honorables MM.
Mitchell et Miller et prte le
serment d'usage. PƒTITIONS Les
filiales de la SociŽtŽ biblique de MontrŽal COMITƒS L'honorable
M. Hamilton prŽsente
le premier L'honorable
M. Sanborn prŽsente
le premier LE
RAPPORT DU MINISTRE DES POSTES LES IMPRESSIONS DU PARLEMENT L'ARBITRAGE ENTRE L'ONTARIO ET LE L'honorable M. Tessier
dŽclare que la |
commise
envers cette partie de la Puissance Le
montant en jeu est effectivement assez que les deux Chambres de la
LŽgislature se s plaignent ˆ l'unanimitŽ d'une
injustice qu'a subie cette province et
demandent que cette dŽcision soit rejetŽe, le SŽnat
doit Žtudier sŽrieusement les mesures ˆ
prendre pour rŽsoudre un problme qui peut prendre
des proportions trs alarmantes. L'honorable M.
Tessier ne saurait dire quelle est la
solution appropriŽe, mais tous doivent tre d'accord
sur la nŽcessitŽ de convaincre les
QuŽbŽcois de la |
volontŽ
du Parlement de ne perpŽtuer aucune Dans
la prŽsente disposition, il n'est pas fait |
frontires
respectives des pays intŽressŽs. Ils devaient
se rŽunir ˆ Saint-Andrew au Nouveau- Brunswick
et, s'ils prenaient une dŽcision, elle
devait tre ÇdŽfinitive et concluante.È Advenant
le cas o deux commissaires ne s'accordaient pas
sur l'ensemble des questions ou sur
toute question soumise, ou que l'un d'eux ou
les dits commissaires refusaient, dŽclinaient ou
omettaient volontairement d'agir comme tels,
Çils pouvaient faire un rapport collectif ou des
rapports sŽparŽs, Žnonant leurs points de vue;
ensuite les gouvernements anglais et amŽricains acceptaient
de prŽsenter les rapports ˆ quelque
puissance ou Etat ami spŽcifiquement nommŽ
ˆ cette fin, qui devait rendre un jugement sur
les divergences.È Enfin, on peut Žgalement citer
le Canada Trade
Act, Imperial Statute 3rd Geo. IV, ch. 119, destinŽ ˆ rŽgler certaines
difficultŽs commerciales relatives ˆ la
perception des droits entre le Haut et le Bas-Canada. Dans
la prŽsente loi, il est stipulŽ qu'un juge Une
haute commission est sur le point de siŽger S'ils
arrivent ˆ des conclusions diffŽrentes, Dans
ce cas, chacun doit-il prŽdominer? Dans sur l'adoption d'une base
particulire de la \ rŽpartition des dettes et de
l'actif. Les arbitres exercent une importante
fonction et, en ce qui concerne celui de l'Ontario, il
a la confiance de cette province et de l'ensemble
de la ConfŽdŽration (trs bien)! L'honorable
arbitre possde les qualitŽs nŽcessaires pour
s'acquitter du devoir qui lui incombe. La
seule remarque qu'on pourrait lui faire est la
mme que Talleyrand fit ˆ ses ambassadeurs, Çpas
trop de zleÈ. |
Il
a travaillŽ de faon patriotique et a tellement ÇDans
l'ensemble, on peut dire avec la plus D'autre
part, l'honorable J. H.
Gray dŽclare: |
Telles
sont les opinions de deux arbitres sur ÇQue
l'injustice de ladite prŽtendue sentence A
cette occasion, l'honorable M. Robertson, |
Quand
la Nouvelle-ƒcosse s'est plainte d'une Si
ces motifs existaient en 1840, ˆ l'Žpoque o Çpour
des motifs politiques noblesÈ, fera payer |
aujourd'hui,
des proportions plus vastes Monsieur
le juge Day s'est
exprimŽ ˆ la page 15 de sa brochure comme
suit : ÇC'est
maintenant un fait acquis ˆ l'Histoire que
le Haut-Canada, quelles que fussent ses
ressources non encore exploitŽes, se
trouvait en 1841 dans
de grands embarras financiers,
et ce n'est pas trop dire que de
prŽtendre que son union avec le Bas- Canada,
l'a sauvŽ d'une crise qui aurait eu les
proportions d'une calamitŽ.È On
lit dans la vie de Lord
Sydenham, pages 133-134, sous l'autoritŽ des
documents parlementaires de
1840: ÇDans
l'ŽtŽ de 1839, le
Haut-Canada Žtait ˆ Et
Lord Sydenham, dans
ses lettres du 20 ÇLes
finances sont encore plus dŽlabrŽes Le
dŽficit annuel est dŽjˆ de £75,000 et Ces
extraits auxquels on pourrait en ajouter |
Žtait
urgente pour le Haut-Canada la nŽcessitŽ La
vraie rgle ˆ suivre aurait dž tre de Dix
ans plus tard, en 1851, la
population du On
a allŽguŽ que ceux-ci profitaient au Bas- l'Žquivalent, et vice-versa.
Les messieurs de \ l'Ontario savent trs bien
qu'ils tirent grandement avantage du Bas-Canada. En 1861, la population du Haut-Canada
s'Žlve ˆ 1,396,091 habitants, tandis que celle du
Bas-Canada est de 1,111,506. L'association est alors
dissoute. Le Haut-Canada jouit d'un excŽdent
considŽrable au lieu de la dette avec
laquelle il est entrŽ s dans l'union en 1841. Par contre, le
Bas-Canada a sur les bras une grande part
de la dette et n'a reu aucune compensation pour
les dettes passives qu'il a payŽes au moment de
l'union. Il cite seulement deux exemples de
rŽpartition des actifs. Par exemple, en
considŽrant la dŽcision, il dŽcouvre que les $188,000 du Montreal Turnpike
Trust figurent parmi les actifs |
donnŽs
au QuŽbec. En fait, ce montant reprŽsente ÇConsidŽrant
que la dite somme de $188,000 > 5De plus, dans la
rŽpartition de l'actif, figure |
peuvent-ils
continuer ˆ siŽger. Si oui, leur dŽcision |
d'aprs
l'opinion exprimŽe ˆ la ConfŽrence, les dettes
de la Belgique, au moment de l'Union de 1814, ont ŽtŽ rŽtablies
d'office lors de la sŽparation. Selon
l'accord, chaque pays devait reprendre uniquement
les dettes dont il Žtait responsable avant
l'Union. En cas de conflit d'opinion entre
les commissaires, la question devait tre renvoyŽe
aux cinq grandes Puissances europŽennes, ce
qui n'a pas ŽtŽ fait. La seule existence de
cette clause a sans doute suffi ˆ crŽer l'accord
entre les commissaires. En conclusion, selon
lui, (M. Robertson)
le SŽnat verra ˆ ce que
justice soit faite aux QuŽbŽcois qui, bien sžr,
se sentent profondŽment lŽsŽs. Il croit de plus
que mme les reprŽsentants de l'Ontario n'accepteront
pas une dŽcision basŽe sur une injustice
commise envers une autre province. A moins
qu'on trouve une solution, des difficultŽs pourraient
menacer l'harmonie de l'Union. Il
est vraiment souhaitable que toutes les parties de
la Puissance soient satisfaites du Gouvernement du
pays. Si une justice Žgale est faite,
chacun sera satisfait, mais si on porte prŽjudice
ˆ une province, il en rŽsultera nŽcessairement un
mŽcontentement. Si une disposition peut
accorder au QuŽbec la justice qui lui est
due, le sentiment qui rgne dans cette province dispara”tra
bient™t et la ConfŽdŽration deviendra
nŽcessairement plus forte et son peuple
plus heureux et plus prospre avec les annŽes. En appuyant la motion,
l'honorable M. Wilmot
affirme qu'il ne lui convient pas d'exprimer une
opinion relative ˆ l'arbitrage. Tous ceux
qui dŽsirent la bonne marche de l'Union doivent
considŽrer sŽrieusement le fait que des membres
de la LŽgislature du QuŽbec expriment des
opinions aussi fermes concernant la dŽcision
de l'arbitrage. Les membres du SŽnat savent
que les dŽlŽguŽs se sont rŽunis ˆ QuŽbec et
ont ŽlaborŽ un projet d'Union qui, par la suite,
a ŽtŽ modifiŽ ˆ Londres sur les recommandations des
provinces Maritimes. Plus tard,
on a Žgalement fait des concessions ˆ la Nouvelle-ƒcosse
afin d'obtenir son assentiment. Dans
l'ensemble, la ConfŽdŽration fonctionne bien
et il importe qu'elle continue ainsi. L'honorable M. Sanborn dŽclare que chacun doit
aborder une question aussi importante |
avec
impartialitŽ et, selon lui, le SŽnat est prt ˆ
agir ainsi. On a dŽjˆ indiquŽ que les QuŽbŽcois sont
unanimes sur le sujet, mais on peut signaler
que cette unanimitŽ rŽsulte d'un intŽrt commun,
qui a certainement agi sur l'esprit des
gens. Cependant, il est impossible d'ignorer
le fait que des hommes de toutes croyances
et de tous partis condamnent la dŽcision comme
Žtant injuste envers la province. Les
hommes d'esprit et de bon sentiment s'accordent lorsqu'il
s'agit des principes de droit et de
justice. Tout en reconnaissant lui-mme la compŽtence
des arbitres pour traiter du sujet, il
(M. Sanborn) ne
peut s'empcher de conclure qu'ils
ont abordŽ l'exercice de leurs fonctions beaucoup
trop comme des avocats et pas suffisamment comme
des juges. Toutes les autoritŽs dans
le domaine des arbitrages nous apprennent que
les arbitres doivent se rŽunir avec la dŽtermination
de se mettre d'accord, de se dŽbarrasser
de tout prŽjugŽ et de dŽlibŽrer de la
question avec calme et modŽration en vue de prendre
une dŽcision Žquitable. Dans le cas prŽsent,
les arbitres furent en dŽsaccord sur tous
les points. L'arbitre de l'Ontario, par exemple,
diffre entirement de celui du Dominion sur
le partage des dettes. Il (M. Sanborn) est
entirement d'accord sur l'Žloge prononcŽ sur
l'arbitre de l'Ontario, mais non sur l'affirmation selon
laquelle il est loisible ˆ un gentilhomme de
sa compŽtence de considŽrer uniquement les
intŽrts de l'Ontario. Ds qu'il a ŽtŽ nommŽ
arbitre il est devenu pratiquement juge entre
les deux provinces. M. Sanborn se plaint principalement
du fait que les arbitres n'ont pas
procŽdŽ selon un principe Žquitable de partage et
de rŽpartition. Avant 1841, le Haut- Canada
et le Bas-Canada Žtaient des provinces distinctes.
Par la suite, elles se sont unies mais, en
rŽalitŽ, elles ont toujours ŽtŽ traitŽes comme Žtant
sŽparŽes. Les provinces possŽdaient un systme
de loi distinct, chacune ayant son procureur gŽnŽral
et son solliciteur gŽnŽral. Ce qu'on
accorde ˆ l'une, on le demande gŽnŽralement pour
l'autre. On reconna”t que la dette du Haut-Canada
Žtait d'environ six millions et demi
au moment de l'Union, tandis que le Bas- Canada
avait un solde crŽditeur considŽrable. On
nous apprend que les arbitres n'ont pris |
aucune
considŽration de la situation avant l'Union
et les raisons invoquŽes pour cette lacune
sont peu valables. Toute rŽpartition Žquitable
doit tenir compte de la situation au moment
de l'Union et, sur ce point seulement, le
QuŽbec a tout lieu de se plaindre de la dŽcision.
En ce qui concerne l'aspect lŽgal de la question,
il (M. Sanborn)
est d'avis qu'on ne doit
pas considŽrer la question comme un arbitrage public.
Les deux provinces avaient des intŽrts
en jeu tout comme n'importe quel particulier pourrait
en avoir. A cet Žgard, l'honorable gentilhomme
se rŽfre ˆ MM.
Russell, Caldwell et
Watson en
vue de dŽmontrer l'importance
des arbitrages et la mŽthode lŽgale
ˆ observer. Il soutient que la dŽcision de l'arbitrage
est nulle parce que une des conditions nŽcessaires
n'a pas ŽtŽ remplie (par exemple,
les trois arbitres n'Žtaient pas prŽsents lorsque
cette dŽcision a ŽtŽ prise). Il poursuit
en disant qu'il est de la plus grande importance
pour la ConfŽdŽration que cette question
soit rŽglŽe de telle sorte que tout ressentiment
soit dissipŽ. Il n'est pas prt ˆ dire
comment la province de QuŽbec doit tre dŽbarrassŽe
de la difficultŽ, mais il pense que justice
sera faite t™t ou tard. L'honorable
M. Campbell affirme tre sžr que
bien que son honorable ami ait jugŽ bon de prŽsenter
sa motion avec d'aussi longues observations, il
ne trouvera pas Žtrange qu'il (M. Campbell)
se contente pour l'instant d'exprimer tout
simplement la volontŽ du gouvernement de
prŽsenter tous les documents en sa possession. L'honorable M. Christie dit regretter que Il
n'est pas juste de surprendre les sŽnateurs |
impartialitŽ
et il la discute dŽjˆ avec parti pris.
L'honorable M.
Wilmot affirme que si l'arbitre Le
PrŽsident dŽclare qu'un tŽlŽgramme L'honorable M. Macpherson
affirme que la |
s'efforce
de le faire le mieux possible. Il peut assurer
la Chambre qu'il tente d'agir avec la plus
grande impartialitŽ. Au moment de la discussion sur
l'ensemble de la question, il sera prt
ˆ justifier la dŽcision. Il n'a pas considŽrŽ la
question comme un avocat, mais il l'a traitŽe avec
impartialitŽ et honntetŽ. L'honorable M. Tessier
ne doute pas que les arbitres
aient assumŽ leurs fonctions consciencieusement et
n'a pas la moindre intention de dire
quoi que ce soit qui puisse nuire ˆ leur rŽputation. L'honorable
M. Sanborn a
beaucoup de considŽration L'honorable M. MacPherson
n'a rien ˆ ajouter Pour
ce qui est de l'honorable reprŽsentant du Jamais
il n'a vu un homme plus soucieux de |
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