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Système du Québécium

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Chapitre 18

Application à la langue française et

aux langues étrangères

Fig. 337.

Langue française : les données numérisables.

L'étude savante de la langue française écrite et parlée y reconnaît des éléments ultimes que nous appellerons morphèmes. Ce sont les lettres de l'alphabet, les sons élémentaires ou phonèmes, les graphèmes qui sont les manières d'écrire les phonèmes, les mots dont le répertoire est le dictionnaire.

Ces 4 types de morphèmes se dénombrent et on observe une progression croissante de leurs nombres quand on passe de l'alphabet au dictionnaire, comme suit.

Alphabet, phonèmes, graphèmes, dictionnaire.

Cinq collectifs, trois néologismes.

Afin de faciliter la communication, nous proposons un glossaire comprenant trois néologismes, dont la désinence est choisie par analogie avec dictionnaire et grammaire. Étymologiquement, elle signifie art, ars, artis en latin.

Le collectif des lettres de l'écriture s'appelle alphabet.

Le collectif des phonèmes s'appellera phonémaire.

Le collectif des graphèmes s'appellera graphémaire.

Le collectif des mots s'appelle dictionnaire.

Le collectif des morphèmes s'appellera morphémaire.

De la sorte, le morphémaire contient un alphabet, un phonémaire, un graphémaire et un dictionnaire.

La grammaire contient les règles gouvernant l'organisation et l'emploi des morphèmes.

Dans la linguistique, le morphémaire est naturellement complété par une sémantique, concernant le sens des discours composés de morphèmes.

Voici donc une reprise de la liste ci-dessus faisant usage de nos néologismes.

Tableau 75.

Progression croissante des morphèmes.

Le morphémaire.

Alphabet < Phonémaire < Graphémaire < Dictionnaire

Morphèmes, biomolécules et système du québécium.

Or le système du québécium contient une progression croissante, adaptée aux dénombrements des biomolécules et des éléments. Nous allons postuler que cette progression s'adapte aussi bien aux dénombrements des graphèmes.

Tableau 76. Les progressions croissantes des nombres de biomolécules et d'éléments.

Biomolécules .

(Strate 1 + Strate 2) < Strate 3 < Strate 4

Éléments.

Strate 1 < Strate 2 < Strate 3 < Strate 4

1. Un parallèle propose un fondement à cette démarche heuristique. Les processus de la biologie moléculaire sont décrits comme étant des langages, on parle à leur sujet de mots et de traductions dont on étudie les règles en évoquant les opérations de la linguistique. Au départ, il y a le discours des codons formant des mots alignés dans les gènes, à l'arrivée, il y a le discours des molécules d'acides aminés qui sont des mots alignés dans les protéines, formant des chaînes aux festons contournés.

De même, l'usage de la langue française présente d'innombrables occasions quotidiennes où la suite des idées chez une personne humaine, le locuteur A, se trouve traduite en paroles, suite de phonèmes composant des mots et un discours. Chez l'auditeur B, le processus inverse s'opère, la suite des phonèmes, des mots et du discours faisant apparaître une réplique de la suite des idées formée chez le locuteur. Au départ, il y a un discours intérieur de A, à l'arrivée, en correspondance, un discours intérieur de B .

Le discours de A peut d'ailleurs être écrit, et l'audition de B peut devenir une lecture visuelle.

Discours secrets et bien cachés en biologie moléculaire, discours pouvant être lumineux, sonores et éclatants dans les échanges faits en langue française, ils ont en commun d'être propres et indispensables à la vie d'une sorte ou d'une autre, celle du corps ou de l'esprit. Pour l'être humain, la vie de l'esprit est d'ailleurs essentielle à l'autre.

2. À un certain moment de l'histoire, la nécessité mathématique des nombres 20 pour les acides aminés et 64 pour les codons a guidé l'élaboration de la théorie biomathématique. Depuis quelque années, les nombres 20 et 64 apparaissent comme une normalité admettant des manques ou des suppléments que nous avons traités au moyen de la notion d'isotopes.

Semblablement dirons-nous pour les morphèmes de la théorie linguistique : la confrontation de leurs nombres avec ceux donnés par le système du québécium pourra suggérer des révisions dans la théorie linguistique.

La langue française, écrite et parlée, a au moins 4 données numérisables essentielles qui retiendront notre attention. D'après les auteurs, voici les valeurs approximatives que nous adoptons dans une première discussion, sous réserve d'une analyse des sources. Tableau 77.

Tableau 77. Le morphémaire.

Alphabet : 26 lettres..................................Écrit........

Phonémaire : environ 36 phonèmes..............Oral........

Graphèmes : 93 à 130..................................Écrit........

Dictionnaire : 15000 mots à 1000000.............Écrit, oral

Le système du québécium propose des catégories en nombres croissants de 4, 16, 36 et 64 cases dans des strates successives formant un tableau. La possibilité d'y loger l'alphabet après modification a été évoquée incidemment plus haut (figure 106) à l'issue d'une analyse des nombres d'acides aminés. La figure 106 est reproduite à la figure 338. Nous reprenons la discussion sur cet alphabet modifié.

Fig. 338. (Reprise de Fig. 106). Alphabet 20 lettres placé dans les strates 1 et 2.

Alphabet condensé 20 lettres. Strates 1 et 2.

L'alphabet de 26 lettres n'entre évidemment pas par placement uni-univoque dans les cases des strates 1 et 2 mais le projet actuel propose de le condenser. La figure 338 repose sur une condensation de l'alphabet en 20 lettres au lieu de 26. On admet en biologie moléculaire que 20 représente le nombre des acides aminés normaux, et que quelques acides aminés supplémentaires s'ajoutent, que nous avons qualifiés d'isotopes, placés en double dans certaines cases. De même, il y aurait 20 lettres normales dans l'alphabet avec un petit nombre de lettres isotopes en plus.

http://www.odilejacob.fr/utls/conf.asp

Les 20 lettres normales formeraient un alphabet condensé qui suffirait à se faire comprendre par écrit, avec des convention de lecture appropriées.

Notre principe de condensation est donc ceci : ne conserver que les lettres nécessaires à la communication.

Tableau 78. (Reprise du Tableau 40). L'alphabet condensé 20 lettres.

1 A

2 B

c par S et K

3 D

4 E

5 F

6 G

h nil

7 Iy

8 J

9Kcq

10 L

11 M

12 N

13 Ow

14 P

q parK

15 R

16 Scx

17 T

18 Uw

19 Vw

w par V, O et U

x par K et S

y par I

20 Z

Tableau 79. L'alphabet condensé 20 lettres. Voyelles en premier.

1 A

2E

3 Iy

4 Ow

5 Uw

6 B

7 D

8F

9 G

10 J

11Kcq

12 L

13 M

14 N

15P

16 R

17 Scx

18T

19 Vw

20 Z

Cinq lettres isotopes se présentent : c, q, w, x, y. x est remplacé par 2 lettres et w par 3; la lettre h est supprimée. S a toujours le son non vocalisé comme sein et Z, le son vocalisé comme Zanzibar. Tableau 78 d'après Tableau 40.

Nous employons des minuscules pour l'alphabet usuel et des majuscules pour l'alphabet condensé.

Fig. 339. Alphabet condensé 20 lettres dans les strates 1 et 2, voyelles en premier. L'alphabet condensé ne contient que les lettres en majuscules. Celles en minuscules (y, w, c, q, v) complètent avec h l'alphabet usuel. Redondances et dégénérescences et leur degré.

Voyelles et consonnes.

On discerne dans l'alphabet usuel 6 voyelles et 20 consonnes, les consonnes ne pouvant en principe servir dans le langage parlé qu'associées à une voyelle. En plaçant en premier lieu les voyelles, voici comment se présente l'alphabet condensé, où l'on trouve 5 voyelles et 15 consonnes. La figure précédente est refaite en commençant par les voyelles dans la strate 1. Si la strate 1 ne renfeme pas toutes les voyelles, du moins en renferme-t'elle 4 sur 5. L'organisation entre strates 1 et 2 reflète un peu de l'organisation entre voyelles et consonnes. Tableau 78, figure 339.

Fig. 340. Relations multi-univoques : redondances de degré 2 et 3, dégénérescences de degré 2 et 3. Analogie de l'effet Zeeman.

Fig. 341. Relations multi-multivoques : les concepts de liste redondante et de liste dégénérée ne suffisent pas tels quels.

Fig. 342. I est dégénéré par rapport à i et y.

Fig. 343. Six lettres sont dégénérées par rapport à douze.

Redondances et dégénérescences.

Par rapport à l'alphabet condensé. l'alphabet de 26 lettres est redondant dans 6 de ses lettres, l'une (h) étant déclarée superflue. Dans l'alphabet condensé, 6 lettres sont dégénérées. Mais il nous faut clarifier concepts et langage.

Redondance, dégénérescence et isotopie sont des concepts connexes. Un concept plus général nous est nécessaire, celui de relations multi-multivoques. Pour le définir, il nous faut deux listes 1 et 2, les termes de 1 et de 2 étant en relations. Dans le cas le plus simple, plusieurs termes de 2 sont en relation avec un seul de 1. Ces termes sont dits redondants et le terme de 1 est dit dégénéré. Le graphe correspondant est un éventail dont le sommet est le terme de 1. Dans le cas de l'effet Zeeman, la liste 1 est celle des états d'un atome en l'absence d'un champ magnétique et la liste 2, celle des états en présence d'un champ magnétique. On peut distinguer une liste dégénérée et une liste redondante. Figure 340.

Dans le cas général, on trouve des sommets d'éventail dans la liste 1 aussi bien que dans la liste 2. Figure 341.

La liste 1 est ici l'alphabet usuel et la liste 2 est l'alphabet condensé. Les lettres nécessaires sont représentées figures 342 et 343.

I est dégénéré et joue le rôle de i et de son isotope y, réciproquement, i et y sont en redondance degré 2 par rapport à I. Figure 342.

Si l'on se borne au cas de I, i et y, une liste est redondante, celle de l'alphbet ordinaire, et l'autre, dégénérée, celle de l'alphabet condensé.

La situation se complique si l'on envisage la totalité des correspondances entre les 2 listes, parce que chaque liste renferme des redondances et des dégénérescences. Figure 343.

On reconnaît que dans l'ensemble, une liste est plus longue que l'autre et mérite globalement le qualificatif de redondante : celle de l'alphabet usuel. Nous maintiendrons donc ces appellations : l'alphabet usuel est redondant, l'alphabet condensé est dégénéré. Voici pour les dégénérescences des lettres individuelles. Tableau 80.

Tableau 80. Dégénérescences des lettres d'un alphabet par rapport aux lettres de l'autre.

De l'alphabet condensé...........................................................

I est dégénéré degré 2 par rapport à i et y

....K.............................4 .......................c, k, q, x

O.............................2......................o et w

S .............................3.....................c, s et x

U.............................2......................u et w

V.............................2......................v et w

De l'alphabet usuel..............................................................

c est dégénéré degré 2 par rapport àK et S

h..........................................................

i.............................1.........................I

k.............................1........................K

o.............................1........................O

q.............................1........................K

s..............................1........................S

u..............................1........................U

v.............................1........................V

............w.............................3........................O, U et V

........x.............................2........................K et S

..y.............................1.........................Y

h est mentionné pour mémoire..............................................

Par convention le degré 1 signifie dégénérescence zéro...........

K est dégénéré et joue le rôle de k, de son isotope c dans collet et de son isotope q dans Qatar.

O et U sont dégénérés et pour cette raison ont w pour isotope l'un et l'autre, dans un rôle exigeant leur mise en commun, pour donner w dans wattmètre.

S est dégénéré et joue le rôle de s et de son isotope c dans cerceau.

V est dégénéré et joue le rôle de v et de son isotope w dans wagon.

K et S sont dégénérés encore une fois et pour cette raison ont x pour isotope l'un et l'autre, dans un rôle exigeant leur mise en commun, pour donner x dans ex-voto.

Alphabet usuel, aphabet rationnel.

Cette essai de condensation suggère une réflexion sur la légitimité et l'historique de l'alphabet, et même sur l'opportunité de le maintenir tel qu'il est. Pourquoi a-t-il été créé et transmis à nous tel que nous le connaissons avec 26 lettres plutôt que 29 ou 30 ou encore, 19 ou 21?

On pourrait évidemment s'opposer à l'abandon de l'alphabet usuel pour des raisons de commodité et d'élégance. La présente réflexion suggère cependant qu'il existerait une base logique pour le réviser. Cette base serait l'adaptation de nombre de lettres au nombre de cases des strates 1 et 2 de notre système. Or ce nombre est 20. L'alphabet usuel a ses mérites et son charme, mais il ne serait pas identique à l'alphabet rationnel que nous décrivons, d'intérêt théorique.

On peut voir des exigences de fixité plus grandes dans le phonémaire que dans l'alphabet. Le phonémaire caractérise le langage indépendamment des signes écrits qui servent à le consigner visuellement, c'est-à-dire, de l'organisation du graphémaire et de l'alphabet. On pourrait changer l'alphabet, à la condition de changer conséquemment les conventions de son usage, sans altérer le phonémaire ni le son des mots parlés.

L'histoire des langues appuie cette vue : les langages parlés ont été fixés par écrit de plusieurs manières successives.

Fig. 344. 20 "phonèmes archétypaux" dans les strates 1 et 2. Les fréquences d'utilisation supérieures sont localisées dans la strate 1.

Les "phonèmes archétypaux" selon Marcel Locquin. Strates 1 et 2.

Marcel Locquin a défini ce qu'il appelle des "phonèmes archétypaux" qui ressemblent plus à des syllabes qu'à des phonèmes. Il reconnaît 20 phonèmes archétypaux après analyse de 67000 mots. Tableau 81. Les nombres représentent la fréquence d'utilisation. Étant au nombre de 20, ils meublent exactement les strates 1 et 2. Figure 344.

Ce sont là des données numérisables s'ajoutant à celles du Tableau 77. Elles ne font intervenir que les deux voyelles A et O placées dans la strate 1 du Tableau 79.

Tableau 81. Les 20 "phonèmes archétypaux".

aS, 1 opérateur

Da, 0,89 connaissance

aN, 0,80 puissance

Ra 0,52 environnement

aR, 0,44 autorité

aD, 0,43 savoir

La, 0,38 variété

Ga, 0,37 filiation

Ba, 0,35 intemporel

Sa, 0,34 action

Va, 0,31 manifesté

oG, 0,26 fécondation

Na 0,23 contradiction

Fa, 0,22 arrêt.....sur un choix

Ma, 0,22 milieu-mère

aL, 0,19 principe

aM, 0,15 harmonie

aB, 0,14 distinction

aV, 0,11 primordial

aF, 0,05 avertissement

http://trans-science.enfrance.org/fr/phrases.htm

Tableau 82. Les 36 phonèmes de la langue française.

35 de Villemin et un ajouté.

13 (+ 3 ) +[1] = 17 voyelles

() en voie de disparition selon Villemin

Orales :..........................................

i lit..........o: paume

y lu..............è taie

u loup..........oe jeune

é thé..........o pomme

oê jeûne..........(è) maître

a patte

(â) pâte

Nasales :..........................................

in frein

on front

(un) brun

an franc

ajouté..............[e] ce............................

18 (+1) = 19 consonnes

Sourdes, sonores, nasales :.................

p pain..........d daim

f fin...........m main

t teint..........n nain

b bain..........s sein

............v vin...........ch chimpanzé

k quint

z zinc

g geint

gu gain

ng parking

Autres :........................................

j yaourt

l lin

r rein

(gn)=>n+j vigne, panier

Fig. 345. Le phonémaire dans une strate 3 de 36 cases. Placement : les voyelles au centre.

Les phonèmes. Strate 3.

Les phonèmes sont les éléments ultimes du langage parlé. Leur écriture se fait dans un ou plusieurs graphèmes appelés encore graphies et phonagrammes. Les linguistes comptent environ 36 phonèmes, certains disent exactement 36. Les voici avec leur symbole et le mot-clé ou l'exemple d'un mot courant.

D'après Villemin : 35 phonèmes, 130 graphèmes. Selon cet auteur, 3 de ces phonèmes seraient en voie de disparition. http://villemin.gerard.free.fr/Langue/Son.htm

Voir aussi free, phonétique : 37 phonèmes, 93 graphèmes.

http://phonetique.free.fr/api.pdf

Voir aussi Jussieu, Gendner (Léon) : 37 phonèmes, 121 graphèmes.

http://talana.linguist.jussieu.fr/~weini/LG_00-01/IPA_fr.html

Voir aussi perso : 37 phonèmes + ng venu de l'anglais = 38, 130 graphèmes ou davantage.

http://perso.wanadoo.fr/elmo.international/francais/4defs.html

Après consultation de plusieurs sites savants sur internet, il est assez évident que la définition des phonèmes et de leur nombre dépend de facteurs socio-linguistiques et qu'une part d'appréciation personnelle intervient dans l'analyse des linguistes. On voit le flottement qui en résulte : entre 35 et 38 selon les références.

Le nombre 36 semble faire consensus auprès des quelques linguistes québécois consultés. Nous retenons l'avis du regretté linguiste Gilles Lefebvre qui comptait 36 phonèmes. Il suit que le tableau des phonèmes tient dans une strate 3 de 36 cases. Tableau 82, figure 345.

Il existe un alphabet phonétique international API utilisant 60 symboles distinctifs évitant la confusion avec l'alphabet. Nous nous contenterons des symboles issus de l'alphabet dans le Tableau 82 et la figure 345.

La figure 345 montre un placement des 36 phonèmes dans une strate 3, les voyelles au centre. Ce placement pourra sans doute être amélioré après un examen attentif des catégories de phonèmes.

Le nombre de phonèmes effectivement mis en oeuvre reflète d'une part le besoin ou le caprice de diversifier et d'autre part la nécesité de se restreindre pour des fins d'économie et d'élégance. Comme nous l'avons signalé plus haut, on peut attribuer au nombre 36 de phonèmes une importance plu grande qu'au nombre 26 de lettres de l'alphabet.

Références.

http://www.unil.ch/ling/phon/api31.html#symb_p

http://www.linguistes.com/phonetique/phon.html

http://www3.unileon.es/dp/dfm/flenet/phon/phoncours.html

Le graphémaire et la strate 4.

La strate 4 renferme 64 cases. Les auteurs reconnaissent entre 93 et 130 graphèmes tels que pôle et paume pour o:, patte et femme pour a, etc.

La strate 4, en biologie comme en chimie, est une strate source, d'où les autres strates tirent leur origine. On souhaiterait y trouver une sorte d'origine du langage. Faudrait-il tenter une rationalisation de la langue française au point de ramener le nombre de phonèmes à 64 et considérer le graphémaire comme une source du langage? On l'installerait dans la strate 4 à ce titre.

On pourrait aussi voir une sorte de source du langage dans la liste universelle des phonèmes de l'API, dont les 60 éléments se caseraient évidemment dans la strate 4, en laissant de la place pour des perfectionnements futurs de la liste. (UNIL)

Nous avons donc, jusqu'à présent, deux listes candidates pour occuper la strate 4 : graphémaire, phonèmes API. la 1re a des titres spécifiques à l'histoire séculaire de la langue française écrite; la 2e a des titres à l'universalité puisqu'elle découle des aptitudes phonétisantes de la voix humaine.

L'une et l'autre ont l'inconvénient de ressembler, par généralisation ou par adaptation, aux listes déjà incluses dans les strates 1, 2 et 3.

Or la liste du Yi-King attire l'attention, avec ses 64 entrées prétendant à une valeur universelle. Voyez plus loin une tentative de la placer dans la strate 4.

Fig. 346. Churchill à Roosevelt : le "Basic English", langue internationale. 1944. will then prove to be a great boon to mankind in the future and a powerful support to the influence of the Anglo-Saxon peoples in world affairs. Yours ever, Winston S. Churchill The President of the United States of America.

Ab absurdo.

Nous allons tenter une démonstration ab absurdo du bien-fondé de notre proposition essentielle, savoir l'existence de la progression croissante décrite au Tableau 75.

Supposons un dictionnaire tout petit; un graphémaire plus vaste que le dictionnaire; un phonémaire encore plus vaste; et un alphabet immense. Pour communiquer utilement - et c'est là une considération sémantique, il faut bien admettre quelques centaines de mots, disons 500, avec une pensée pour l'anglophone Churchill et son "Basic English" qui comptait entre 500 et 1000 mots. Figure 346.

http://www.fdrlibrary.marist.edu/fdr/psf/box37/t335k04.html

Dès lors, notre morphémaire imaginaire pourrait être comme suit. Tableau 83.

Tableau 83. Un morphémaire imaginaire.

Dictionnaire.......................500

Graphémaire....................1000

Phonémaire......................1500

Alphabet..........................2000

Alphabet > Phonémaire > Graphémaire > Dictionnaire

Nous avons réussi à inverser l'ordre du Tableau 75, mais au prix d'un morphémaire qui tient du délire! Déjà imaginer un alphabet plus vaste que le phonémaire est un exercice difficile. Voici un essai. L'alphabet a 78 lettres en 3 parties : 26 lettres normales, 26 en italiques et 26 en gras.

Tableau 84. Un alphabet imaginaire de 78 lettres.

a b c d e

f g hi j

k l m n o

p q rs t

u vwxy

z

a b c d e

f g hi j

k l m n o

p q rs t

u vwxy

z

a b c d e

f g hi j

k l m n o

p q rs t

u vwxy

z

On ajouterait une règle d'écriture : chaque lettre est écrite en triplé (t t t r r r i i i p p p l l l é é é) mais le triplé se prononcerait comme une seule lettre. On conserverait 36 phonèmes. - Cet essai manifeste que l'alphabet imaginaire est redondant d'un facteur 3 et ne résisterait pas à l'utilisation.

L'intention d'un alphabet est d'économiser les symboles et de figurer les phonémes avec un minimum de caractères d'écriture. On peut apercevoir un parallèle avec le système de numération. On n'imaginerait pas un système où les nombres seraient plus nombreux que les chiffres. Les chiffres seraient alors superflus.

La progression du Tableau 83 est absurde, celle du Tableau 75 est raisonnable.

Le Yi-King et la strate 4.

Avec des précautions, parce que les adeptes des "sciences ésotériques" lui attribuent des vertus prophétiques, et quiconque s'approche de ces prétendues sciences risque d'être traité de charlatan et condamné au baillon par les scientifiques authentiques.

Le Yi-King a été révélé à l'Europe par le missionnaire jésuite Joachim Bouvret qui l'a communiqué en 1697 à Leibnitz. Leibnitz y trouva l'occasion d'inventer le système de numération de base 2, qu'il appela d'abord dyadique. Le Yi-King fut le 1er exemple d'une application de ce système maintenant en fonction dans les ordinateurs. Sallantin a élaboré sur cette invention.

http://www.iching.org/learn

10. Système binaire inventé par Leibnitz à partir du Yi King: lettre de Leibnitz au Père Bouvret, missionnaire en Chine, datée du 18 octobre 1697 et conservée au musée de Berlin.

http://www.cornelius-celsus.ch/fr/2_0_recher/cont_2_n.html

http://www.nouvellescles.com/dossier/Chance/Hasard.htm

http://perso.wanadoo.fr/xavier.sallantin/caen.html

1697 Introduction du binaire en Europe par G. LEIBNITZ

"Passionné par la Dyadique, LEIBNITZ fut conforté dans ses idées lorsqu'il apprit que le binaire avait été inventé par les Chinois plusieurs millénaires auparavant. Il exposera devant l'Académie des Sciences de Paris ses idées qui seront publiées dans "Explication de l'arithmétique binaire avec des remarques sur son utilité et sur le sens qu'elle donne des anciennes figures chinoises de Fou-Hi".

http://www.histoire-informatique.org/grandes_dates/1_1.html#binaire

1854 Théorie de la logique binaire de G. BOOLE

Dans "Les lois de la pensée", il explique que l'on peut coder les démarches de la pensée à l'aide de système n'ayant que deux états: ZERO-UN; OUI-NON; VRAI-FAUX...

Ibidem

En fait, il n'est pas nécessaire d'explorer les sciences ésotériques pour trouver des cas de charlatanerie de prétention scientifique. Certain épisode de l'histoire des "sciences pures" confectionné avec l'aide des gros cyclotrons en Californie et annonçant une réalisation expérimentale du Québécium n'était qu'une imposture. Il en est question dans l'Avertissement au début du présent ouvrage. Or le Yi-King n'est pas précisément une imposture. Il court encore à ciel ouvert après des siécles. Peut-être faudrait-il dire que certains de ses enthousiastes lui attribuent des vertus qu'il ne possède pas. Ils devraient lui reconnaître simplement les vertus que nous allons lui décrire.

En matière de linguistique, les sciences ésotériques ont d'ailleurs de quoi mériter notre attention sinon notre respect inconditionnel. L'origine et le développement de toutes les langues écrites du monde ont été marquées par le culte du merveilleux, de l'initiatique et du religieux. La démocratisation de l'écriture est venue après des siécles de tâtonnements réalisés dans des cercles fermés dépendant du pouvoir politique. L'école de Charlemagne est venue très tard dans l'histoire universelle.

Même la création récente de langages écrits chez les Esquimaux et les Indiens d'Amérique a été marquée par une intention religieuse. Elle a été l'oeuvre de missionnaires qui voulaient évangéliser ces peuples et traduire à leur intention les livres saints.

Selon certains de ses adeptes donc, le Yi-King a des vertus prophétiques.

"Née en Chine, il y a plus de 4000 ans, cette science divinatoire a été enrichie tout au long des siècles, par les différents empereurs".

http://www.e-voyance.com/dossier/yi-king.htm

Le Yi-King est une collection organisée d'hexagrammes, équivalents à la série des nombres en base 2 de 000000 à 111111 (0 à 63) ou en base 10 de 1 à 64. Les 64 hexagrammes ont remplacé en l'an -1100 les 8 trigrammes originaux : en base 2 de 000 à 111 (0 à 7) ou en base 10 de 1 à 8. Tableau 80.

Tableau 85. Le Yi-King. 64 entrées.

000000

000001

000010

.........

111110

111111

À chacun de ces nombres, est associée une idée telle que le créateur, la libération, etc. Ces idées représenteraient toutes les situations humaines et cosmiques possibles.

À l'époque contemporaine, le contenu du Yi-King a retenu l'attention du psychologue Carl-Gustav Jung et des physiciens Wolfgang Pauli et Werner Heisenberg.

À la différence de son contemporain et parfois collaborateur Sigmund Freud (1856 - 1939), le psychiatre Carl-Gustav Jung (1875 - 1961) attacha une grande importance au Yi-King.

http://www.asiaflash.com/astrochina/comprendre_yiking_08.shtml

Biographie de Freud.

http://www.infoscience.fr/index.php3

Carl Gustav Jung :

Toutes les situations humaines sont représentées par l'un des 64 hexagrammes du Yi King.

"Le Yi King se présente avec des preuves et des résultats ; il ne se vante pas, il n'est pas d'un abord aisé. Constituant un élément de la nature, il attend, comme tel, qu'on le découvre. Il n'offre ni faits, ni pouvoirs, mais, pour les êtres épris de connaissance de soi et de sagesse - s'il en est -, il paraît être le livre adéquat."

Dans : le pasteur Richard Wilhelm en 1928,

Commentaires sur le Mystère de la Fleur d'Or (Albin Michel)

http://www.cgjung.net/publications/yiking/yiking_1.htm

http://alain.gesbert.free.fr/jung_et_yi_king.htm

http://www.cgjung.net/oeuvre/fleur_or.htm

Werner Heisenberg à propos de Wolfgang Pauli :

comment penser l'unité de la matière et de l'esprit.

Dans cette quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'âme, il collabora avec le grand psychologue que fut Carl Gustav Jung et échangea avec lui lettres et idées pendant un quart de siècle.

Les grandes inventions, les conceptions scientifiques s'enracinent dans un terreau que gouvernent les archétypes, formes vides de l'inconscient et équivalents en psychologie des idées de Platon.

Dans : Wolfgang Pauli,

Le cas Kepler - précédé de : Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli par Werner Heisenberg  Sciences d'aujourd'hui

http://www.eyrolles.com/php.sciences/Ouvrages/9782226114242.php3?xd=c5c6eadbf4305226c8fe079ba07aa728

Wolfgang Pauli et C. D. Jung ont correspondu pendant 26 ans.

http://www.cgjung.net/oeuvre/correspondance_pauli_jung.htm

Pauli et Jung : "Naturerklärung und Psyche" en 1952

http://www.ens-lyon.fr/~fpicano/pauli/rap-pauli.html

Lacan dans Dumas, p. 57.

"L'inconscient est une instance signifiante et il est structuré comme un langage."

http://www.erudit.org/revue/socsoc/1999/v31/n1/001214ar.pdf

Le Yi-King prétend l'être et c'est comme tel que nous y faisons référence : un répertoire universel des idées humaines. À cet égard, il aurait une analogie avec la théorie un peu plus récente, universelle également et orientée vers la matière plus que vers la pensée, des 4 éléments des Grecs, basée non sur l'arithmétique mais sur la géométrie. Cette dernière théorie a alimenté pendant de nombreux siècles les réflexions du monde occidental.

Les 64 entrées du Yi-King ont l'intérêt évident de se ranger dans une strate 4 de 64 cases.

Fig. 347. Le Tao, formé du ying et du yang, équivalent du digramme 0 et 1 en base 2. Symbole chinois présent dans le blason de Nils Bohr. Fritjhof Capra, Le Tao de la physique. p. 148, Tchou, 1975, 1979.

La constitution du Yi-King peut paraît à première vue arbitraire, spéculative et dépourvue de justification. Il faut cependant reconnaître une valeur humaine indiscutable à chacune des idées suggérées. Il n'a assurément aucune valeur divinatoire, mais il suscite la réflexion, en termes plus concrets que le tarot dont on le rapproche parfois, il propose de préparer l'avenir.

Cette valeur est confirmée par l'attachement indéfectible de centaines de générations de Chinois et par l'enseignement du sage Confucius. Heisenberg, paraît-il, l'avait affiché dans son bureau. Bohr a incorporé dans son blason le Tao qui est l'équivalent du digramme 0 1 à la base du Yi-King. Figure 347.

http://gerp.free.fr/bibliographie.htm

Sur N.Bohr et la complémentarité :] Revue d'histoire des sciences, n°spécial 3-4, tome XVIII

Nous suggérons donc ceci : les 64 idées du Yi-King, isolément ou plus d'une à la fois, prendraient forme dans l'esprit humain selon les circonstances et le libre arbitre et se concrétiseraient en mots et en discours à travers les lettres et les phonèmes de la langue française. Figure 347.

Les idées du Yi-King ont une analogie avec les phonèmes archétypaux de Locquin et les idées de Platon. Ces dernières n'existeraient pas dans un monde à part, mais dans tous les cerveaux humains.

Nous débordons de ce fait le cadre du morphémaire des Tableaux 75 et 77 et nous le complétons : les strates 1, 2 et 3 concernent le visuel et l'audible, les organes du dessin et de la phonétisation, tandis que la strate 4 concerne les opérations de l'esprit et donc la sémantique.

Notre tentative répond à la "quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'âme" évoquée plus haut, qui alimenta pendant un quart de siècle une correspondance entre Pauli et Jung , aux interrogations que se posaient quelques grands esprits de la physique et de la psychologie.

Le nombre 64.

Au cours des siècles, les Chinois ont éprouvé le besoin de passer du trigramme donnant 8 entrées à l'hexagramme donnant 64 entrées. Il auraient pu, à priori, passer ensuite à l'heptagramme et même à l'octogramme donnant respectivement 128 et 256 entrées mais ils ne l'ont pas fait. Il semble néanmoins possible d'imaginer des idées distinctes en nombre suffisant pour occuper 256 entrées. Cette préférence pour le nombre 64 peut s'interpréter ainsi : 64 est un juste milieu dans le fonctionnement de l'esprit humain, qui a besoin de variété dans les objets de sa réflexion et qui ne peut en envisager simultanément qu'un nombre limité. Dans l'échelle des dichotomies, où les étapes sont définies par le facteur 2 et l'alternative oui ou non, 64 représenterait le ni trop ni pas assez.

Ce compromis entre le trop et le pas assez se retrouve dans un autre cas de logique de base 2 qu'on appelle encore logique Booléenne, celui des claviers d'ordinateurs et du code ASCII, qui se rapporte à l'ingénierie sinon à la psychologie du langage. Le code ASCII minimal est basé sur les heptagrammes, avec 128 caractères; un code plus satisfaisant est basé sur les octagrammes avec 256 caractères. Quant aux touches du clavier, leur nombre est voisin de 64 et des artifices permettent de passer d'une configuration de 64 à une autre de 64 également. Une fois de plus, 64 est le ni trop ni pas assez dans une opération humaine relative au langage.

http://perso.wanadoo.fr/jacques.boudier/Informatique/informatique/cours_02a.pdf

http://www.info-3000.com/infodiverse/tableascii.php

On a essayé de représenter des arborescences dichotomiques et autres aux figures 49, 50 et 51 et aux Tableaux 12 et 13.

Fig. 348. Strate 4 de la langue française. Les 64 hexagrammes du Yi-King. Aperçu en base 2 et en base 10. L e digramme 01 dans la version originale des hexagrammes.

Le dictionnaire dans une strate de plus de 64 cases?

En adoptant une logique développée plus haut à partir de la grille originale du québécium (figure 63), la strate de 64 cases peut être dépassée. Des grilles rationnelles ayant 22k = 4k cases, par exemple 65536 ou 262144 cases avec k = 8 ou 9. Est-ce que l'un de ces nombres correspondrait au nombre de mots dans le dictionnaire?

Notons que les noms propres sont classés à part.

Guy de Maupassant a utilisé un vocabulaire de 15000 mots.

http://www.lettres.org/Profs-L-synth/16-mots.htm

Larousse français - allemand de Grappin, 1989 : 32000 mots français, augmentés de plus de 10000, total près de 64000 dans la 2e édition.

Les vocabulaires de spécialités s'enrichissent de jour en jour, de sorte que le vocabulaire global du français n'est pas une donnée fixe. Le vocabulaire de la vie courante pourrait l'être, et à ce point de vue, le nombre 60000 mentionné ci-après est intéressant. Il n'est pas très éloigné de 65536, puissance 8e de 4.

"Par exemple, le Petit Larousse illustré et le Nouveau petit Robert comptent environ 60 000 mots. Le Grand Robert de la langue française traite de 80 000 mots, mais le Dictionnaire de l'Académie française dans sa dernière édition complète qui remonte à 1935 n'en regroupe que 30 000".

http://www.oqlf.gouv.qc.ca/actualites/capsules_hebdo/phistoire_nombre_20030123.html

Les présentes considérations recommandent aux lexicographes cette hypothèse : il faudrait distinguer une catégorie essentielle de la vie courante d'environ 65536 mots, et d'autres catégories pour les mots savants et de spécialités. Pour ces dernières catégories, il n'y aurait pas de limites.

La situation ressemble à celle des protéines. Leur nombre est immense et peut se comparer à celui des mots du dictionnaire.

http://www.arte-tv.com/hebdo/archimed/20000125/ftext/sujet4.html

http://wwwedu.ge.ch/cptic/CLUBS/MATH/download/LettreCM48.pdf

http://www.laease.com/catalogue-proteines.html

http://ici.cegep-ste-foy.qc.ca/profs/gbourbonnais/pascal/fya/chimcell/notesmolecules/proteines_1.htm

Tableau d'ensemble.

En réunissant les figures 339, 345 et 348 et en y ajoutant, nous pouvons assembler un tableau d'ensemble de la langue française dans le système du québécium en 5 strates. Nous courons le risque de figurer un dictionnaire idéal dans une strate 65536 cases, k = 8, qui apparaît à une échelle réduite. Figure 349.

Les strates 1, 2 et 3 sont les mieux établies.

Fig. 349. Tableau de la langue française dans le système du québécium. 4 strates + strate k = 8.

La strate 4, strate source.

Telle que nous l'avons constituée, la strate 4 apparaît bien comme une strate source, étant à l'origine de l'emploi organisé des lettres et des phonèmes des strates 1, 2, 3 et des mots de la strate k = 8.

Ce rôle dans le système du québécium appliqué à la langue française est comparable au rôle de la même strate dans le même système appliqué aux biomolécules et aux éléments. Voir les sections .6, . 15 et .21.

Un langage optimisé.

Hypothèse : nous proposons que la langue française idéalisée que décrit la figure ci-dessus avec 20 lettres, 36 phonèmes, 64 hexagrammes et 65536 mots, représenterait le langage optimal de l'humanité. Ce serait le langage parfait.

L'accord avec le système du québécium constitue un critère qui a l'intérêt d'être bien défini et indépendant de jugements de valeur arbitraires. En l'absence d'autres critères pour apprécier la qualité d'une langue, du moins en voilà un qui est objectif. Nous sommes conscients que notre principe de condensation pour passer de l'alphabet usuel à l'alphabet condensé contient un part d'appréciation. D'ailleurs, la création même d'un alphabet à partir d'une langue orale ne peut pas se faire sans une part inévitable d'appréciation.

Quant au système du québécium, il a déjà à son actif de fournir aux biomolécules et aux éléments une classification rationnelle .

La langue française a des titres de qualité sur une base objective différente. Le nombre des lettres, des phonèmes et des mots sont des données bien définies et essentielles, résultant d'ajustements incessants depuis au moins une dizaine de siècles, faits grâce à la sollicitude de personnes cultivées et d'organismes officiels, et succédant à des tentatives qui ont occupé des millénaires. Aucune autre langue alphabétique au monde n'a de tels titres. Le compliment que l'Académie de Berlin fit à la langue fraçaise au XVIIe siècle n'a pas été contesté.

Une optimisation se définit par comparaison. Sont exclues de cette comparaison les langues purement orales et les langues qui n'ont pas d'alphabet, donc une multitude de langues indigènes peu connues, et un bon nombre de langues importantes qui se basent sur un syllabaire, un phonémaire ou un collectif d'idéogrammes et de pictogrammes, tels que le chinois, le japonais, l'hindi. L'arabe et l'hébreu font problème puisque leurs signes d'écriture sont à la fois lettres d'alphabet et phonèmes de phonémaire.

La comparaison proposée concerne l'organisation linguistique des morphémes et surtout le nombre des phonèmes soit la strate 3. Une strate 4 source de sémantique ne peut qu'être commune à tous les langages.

La comparaison ne concerne pas l'utilisation des langues et leur développement littéraire, démographique et politique. En invoquant certains critères à tour de rôle, on pourrait classer au 1er rang le chinois mandarin avec ses 885 millions de locuteurs, l'espagnol parlé par 332 millions de locuteurs sur plusieurs continents, l'anglais qui a pour fière devise "english says it everywhere" (l'anglais le dit partout) et qui a 322 millions de locuteurs, etc.

Le français n'a que 72 millions de locuteurs et se trouve de ce fait au 13e rang.

On pourrait encore placer au 1er rang la langue française, sur la base d'un éloge jamais contesté de l'Académie de Berlin en 1784. (Rivarol et J. Ch Schwab, C. N. Allou). Il faudrait analyser cet éloge du point de vue qui nous occupe.

http://www.chass.utoronto.ca/epc/langueXIX/allou/

La proposition que le français serait la langue optimale de l'humanité est une proposition. Il resterait à la démontrer.

Langues étrangères. L'histoire de l'écriture.

Nous venons de parler d'optimisation, évidemment par rapport aux langues étrangères. Il paraît par suite opportun de rassembler ici quelques indications sur ces langues. Leur histoire se confond avec celle des progrès de l'humanité. Le langage parlé est sans doute aussi ancien que l'humanité mais l'écriture, par contre, est relativement récente. Voyez le tableau de Locquin.

http://pedroiy.free.fr/alphabets/ecriture.htm

Fig. 350. L'abécédaire d'Ougarit, premier alphabet connu. -1400. Caractères cunéiformes. 30 signes.

La Mésopotamie, c'est-à-dire l'Iraq actuel et les contrées voisines furent pendant des millénaires des incubateurs de l'écriture. Dans l'évolution de celle-ci on distingue les pictogrammes, dessins représentant des choses et des êtres, des idéogrammes qui sont des dessins, pictogrames ou non, évoquant des idées, et des caractères, plus ou moins dérivés des idéogrammes, qui sont ou suggèrent des sonagrammes, sons composants du langage parlé. C'est ainsi qu'on fait remonter l'alphabet français aux dessins sumériens vers -4500.

Une première écriture fut donc celle des Sumériens vivant en Mésopotamie, composée de caractères cunéiformes, ainsi appelée parce qu'elle est en forme de coins ou de clous. Cela était dû au calame employé par les scribes pour les tracer sur des tablettes d'argile molle. Le calame était une baguette de roseau taillée en triangle. On pouvait tracer un trait ou imprimer un triangle. On a recueilli des milliers de telles tablettes conservées au British Museum à Londres et au Musée du Louvre à Paris.

Les sciences ésotériques eurent à cette époque une grande importance por le progrès de l'humanité. Consigner la pensée humaine par des signes écrits paraissait un prodige surnaturel que l'élite voulait réserver à son avantage.

"...ces jeux graphiques ésotériques rejoignent la volonté d’établir des listes de toutes les données de la nature et des concepts de la civilisation".

http://classes.bnf.fr/dossiecr/sp-cune4.htm

Le premier alphabet connu était en caractères cunéiformes et avait 30 signes. C'est l'abécédaire d'Ougarit, -1400. Il servait à noter la langue sémitique locale. Figure 350.

On lui a trouvé deux antécédents moins parfaits : un préalphabet protosinaïtique et un autre protocananéitique.

Puis on note un alphabet phénicien, vers l’an 1000 av. J.-C. (sarcophage d’Ahiram à Byblos), qui comporte 22 lettres http://classes.bnf.fr/dossiecr/in-pheni.htm

L’écriture phénicienne a donné naissance à l’alphabet grec de 24 signes, qui est lui-même à l’origine de l’alphabet cyrillique utilisé en Europe orientale et dans toute l’Asie russe et, par l’étrusque, de l’alphabet latin, porté par les Européens de l’Ouest dans le monde entier; à l’alphabet araméen, qui est lui-même la source de l’alphabet hébreu, dit " carré ", de l’alphabet arabe et des écritures de l’Inde dont le sanskrit. Jésus-Christ parlait araméen. En quelle langue Moïse a-t'il rédigé la Bible?

Le chinois et le japonais dérivent eux aussi de la même origine.

Les langues d'Amérique sont mal comprises et cela s'explique si on admet qu'elles sont l'oeuvre de générations isolées de l'Europe depuis plus de 6000 ans. Le Maya est hiéroglyphique. À l'arrivée des Blancs, les Inuits et les Indiens n'avaient que des langues orales. Le Québec a organisé l'enseignement des langues autochtones. On trouve une compilation sur 6783 langues et leurs alphabets par Pedro Inigo Yanez.

http://pedroiy.free.fr/alphabets/index.htm

Sommaire sur les alphabets sensu lato.

"(Les) alphabets attestent une analyse minutieuse de la chaîne sonore en éléments minimaux".

http://membres.lycos.fr/dupac/langues2.html

Pour notre présente étude, ils constituent des données numérisées particulièrement bien définies. Voici le relevé de quelques uns d'entre eux. Certaines listes appelées alphabets sont plutôt des phonémaires et des syllabaires.

Fig. 351. Clavier de l'alphabet arabe.

Abenaki etc.

22 caractères 8 = ô

Aa Bb Cc Dd Ee

Gg Hh Ii Jj Kk

Ll Mm Nn Oo

8 Pp Ss Tt Uu

Ww Zz

http://www.cowasuck.org/language/lesson3.htm

Arabe.

29 lettres, 1 voyelle, 28 consonnes.

De Aliph à Ya.

S'écrit de droite à gauche.

http://www2.ac-lille.fr/zola/arabe%20%20chinois/alphabet/alphabet_arabe.htm

http://www.typographie.org/trajan/alef/alef_1.html

Clavier. Figure 346

Tous les dialectes arabes : 182 millions de locuteurs.

Fig. 352. Caractères de l'alphabet cyrillique.

Cyrillique.

Alphabet cyrillique : 33 lettres,10 voyelles, 1 semi-voyelle, 20 consonnes, 2 signes. Figure 352.

Sert au russe, au bulgare, au biélorusse, au macédonien, au mongol, au serbe, à l'ukrainien et à de nombreuses langues de l'ancienne Union soviétique.

Russe : 170 millions de locuteurs en Russie.

http://babel.alis.com:8080/glossaire/cyrillique.fr.htm

Devanagari.

L'alphabet devanagari sert au sanskrit et à l'hindi. Clavier figure 353.

http://pedroiy.free.fr/alphabets/sanscrit.htm

48 phonèmes ou syllabes. De a à va.

Hindi : 182 millions de locuteurs.

http://pedroiy.free.fr/alphabets/hindi.htm

Espéranto.

28 lettres.

abcde

fghij

klmno

prstu

vz

et les lettres cghjsu accentuées.

Fig. 353. Clavier de l'écriture devanagari.

Fig. 354. Caractères de l'alphabet grec.

Fig. 355. Clavier de l'alphabet hébraïque.

Grec.

Les grecs se sont inspirés de l'alphabet phénicien avec modification des caractères et addition des voyelles. Figure 354.

Grec ancien et moderne : 24 lettres, 7 voyelles, 17 consonnes.

Hébreu.

Caractères hébraïques. Clavier figure 355.

Alphabet. 26 lettres, 22 consonnes, voyelles facultatives.

De aleph à tau

S'écrit de droite à gauche.

Hébreu : 4,6 millions de locuteurs en Israël.

LFN Lingua Franca Nova.

21 lettres, 5 voyelles et 16 consonnes

Inuit ou innuttikut.

42 syllabes. 3 voyelles associées à 14 consonnes telles que ba 3*14 = 42. Figure 356.

http://www.kativik.qc.ca/ulluriaq/Nunavik/vieinuite/inuk/alphabet.htm http://perso.wanadoo.fr/alain.perron/inuit.htm

Fig 356. Syllabaire inuktitut (1976) . Merci à Wikipedia.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Inuktitut

Ougarit.

30 caractères, 4 voyelles, 26 consonnes. Figure 350.

http://perso.wanadoo.fr/page334/voyages/Syrie/syr9.html

http://www.aly-abbara.com/voyages_personnels/syrie/syrie_2/ugarit_08.html

http://www.typographie.org/trajan/phenicie/phenicie_3.html

Proto sinaïtique.

http://www.comhonfleur.com/andre_levy.htm

http://perso.wanadoo.fr/jean-marc.mercier/sinai/protosinaitique.htm

Runique.

L'écriture runique ou futhark est utilisée par les peuples germaniques. Les premières traces remontent au III° et IV° siècles, mais on ne sait rien de certain quant à son origine. Le nom de cet alphabet provient de celui de ses six premiers caractères. Il comporte à l'origine 24 caractères dont les dessins sont très simples et anguleux. Chaque lettre a un sens propre (son nom) et désigne en même temps un son. Par exemple, le caractère qui se prononce f s'appelle fehu, qui veut dire bétail. Il a servi dans l'anglo-saxon qui a précédé l'anglais.

Développé dans les pays scandinaves, le futhark se réduit au VIII° siècle à 21 puis 16 caractères. Il disparaît avec l'avancée du christianisme.

"Runes" veut dire secret en vieux nordique (runar) ; traditionnellement, une fonction magique est attachée aux inscriptions runiques.

http://www.ifrance.com/decker/Runes$.htm

http://www.malexism.com/medias/rune.html

http://perso.wanadoo.fr/yanu/HTML/runes.htm

Unifon.

Invention de G. B. Shaw.

Phonémaire des 42 phonèmes de la langue anglaise en caractères originaux.

http://www.unifon.org/shaw-pref2.html

Conclusion.

Le nombre de caractères dans les alphabets ci-dessus est compris entre 16 et 48. Les plus réduits font preuve d'économie et sont de véritables alphabets, les plus étendus tentent de symboliser tous les phonèmes.

"Chaque langue présente, dans son code, un nombre limité et restreint de phonèmes (une vingtaine à une cinquantaine selon les langues)..." La moyenne est 35.

Dictionnaire linguistique Larousse 1994, Jean Dubois et al., p. 359.

En somme, les renseignements disponibles sur les diverses langues étrangères confirment pour leur part notre hypothèse essentielle du Tableau 75 :

(Alphabets : entre 16 et 48) < (Phonémaires : entre 20 et 50).

Succès et économie.

On peut imaginer que le succès des langages serait lié au principe de l'économie dans leur écriture.

Cependant deux objections surgissent : le système Unifon serait très économique au point de vue typographie mais n'a eu aucun succès. Le chinois mandarin est la langue la plus parlée au monde avec 882 millions de locuteurs et il réclame 50000 caractères différents dans sa forme la plus perfectionnée, au moins 1500 dans une forme pratique.

Il faut croire que le succès d'un langage ne dépend pas seulement de l'économie dans son écriture.

Autres références.

http://virga.org/cvf/index.html

http://alis.isoc.org/langues/api.fr.htm

http://linguistiques.muroni.free.fr/SITE/seminaire/reponseauxdeuxquestions.pdf

http://membres.lycos.fr/clo7/grammaire/api.htm

Fig. 357. De l'an - 1400 à l'an 2003.

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Système du Québécium

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