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SF052

Science et

Francophonie

Septembre 2016 No 053

Paraissant le 20 septembre 2016

Version du 20IXI2016.

RŽdacteur en chef Pierre Demers.  Science et Francophonie para”t en ligne.

DŽp™t lŽgal volontaire ˆ la BaNQ.

Para”t sous lÕautoritŽ de la LISULF.  Ligue Internationale des Scientifiques pour lÕUsage de la Langue Franaise.

Buts: Promotion de l'usage de la langue franaise dans les publications scientifiques et autrement et de l'accs du QuŽbec ˆ l'indŽpendance.

RŽfŽrence ARC.

LIGUE INTERNATIONALE DES SCIENTIFIQUES POUR L'USAGE DE LA LANGUE FRANCAISE             EnregistrŽe 1981-01-01    MONTREAL            QC

INSN.0825.9879. ƒditions Pierre Demers PPD

Science et Francophonie. Contenu du No 053, septembre 2016, en aožt 2016 No 053

Septembre 2016 No 053

ComplŽments.

*La dette de lÕOntario envers le QuŽbec.

Louis Gill, Ruth DuprŽ, Marc Vallires, Michel Stewart.

Prix du QuŽbec scientifiques. Prix Marie-Victorin 2015 ˆ Pierre Demers.

**Lettres dÕappui au candidat.

Jean Coutu, Paul GŽrin-Lajoie, Maxime Laporte, Jacques LՃcuyer, Pauline Marois, Wladimir Paskievici, Hubert Reeves, RenŽ-Marcel SauvŽ; prŽsentŽ par Michel Drouet.

Organisateur Jo‘l Demers.

Votre cotisation 2016.

***** *****Grande campagne de cotisations.

LISULF.

 

-- 30 -  ----------O--------------

----------------O------------------------------------

ComplŽments.

SF053*La dette de lÕOntario envers le QuŽbec.

Louis Gill, Ruth DuprŽ, Marc Vallires, Michel Stewart.

NDLR. Sur le sujet. Je me suis exprimŽ abondamment depuis 2013. JÕessaie pour quelque temps de publier ce que dÕautres veulent exprimer. Et jÕespre quÕune Commission officielle sera bient™t crŽŽe par le Gouvernement du QuŽbec et active. PiD.

 

Louis Gill.

Le 1 sept. 2016 ˆ 11:48, Gill, Louis <gill.louis@uqam.ca> a Žcrit :

Cher Pierre Demers,

 

Peut-tre avez-vous lu les extraits que je joins ˆ ce courriel des articles de Ruth DuprŽ et Marc Vallires sur le Ç partage de la dette du Canada-Uni entre le QuŽbec et l'Ontario È, comme le dit Ruth DuprŽ, ou sur le  Ç partage de la dette de la Province du Canada È, comme le dit Marc Vallires. Tous deux expriment le fait que cette question a ŽtŽ dŽfinitivement rŽglŽe en 1873, le gouvernement du Canada ayant alors pris entirement ˆ sa charge la dette qui faisait lÕobjet dÕun litige entre les deux provinces. Cela allait ouvrir immŽdiatement la voie ˆ des investissements massifs du gouvernement du QuŽbec dans les infrastructures, notamment ferroviaires. Cela ne vient-il pas modifier substantiellement la donne dans la rŽflexion dans laquelle nous sommes engagŽs ? Au plaisir de vous lire sur cette question qui me para”t cruciale.

 

Cordialement

 

Louis Gill

======

 Ç Un sicle de finances publiques quŽbŽcoises : 1867-1969 È

Ruth DuprŽ

L'ActualitŽ Žconomique, vol. 64, n¡ 4, 1988, p. 559-583.

 

Extrait, p. 572. Les mises en Žvidence sont de LG.

 

L'incertitude sur le partage de la dette du Canada-Uni entre le QuŽbec et

l'Ontario10 est un facteur supplŽmentaire d'explication des engagements modestes

du gouvernement quŽbŽcois. Pendant son premier mandat (1867-1871), le gouvernement

Chauveau dŽpense moins de 2 millions de dollars par annŽe ; plus de

la moitiŽ de cette somme est consacrŽe au maintien de l'ordre social. Les revenus

du gouvernement, dont 60 pour 100 proviennent de la subvention fŽdŽrale, sont

un peu plus ŽlevŽs, ce qui laisse un lŽger surplus chaque annŽe.

 

En 1873, aprs de longues et difficiles nŽgociations, la question du partage

de la dette est finalement rŽglŽe : le gouvernement fŽdŽral l'assumera en entier.

Cet arrangement ouvre la voie ˆ une hausse des dŽpenses du gouvernement

quŽbŽcois. Ainsi commence la fivre des chemins de fer qui balaiera la province

jusque dans les annŽes 1890. En 1875, il y a 1 024 milles de chemins de fer au

QuŽbec ; 90 pour 100 sont situŽs dans la rŽgion plus populeuse de la rive sud

du Saint-Laurent, reliant celle-ci aux ƒtats-Unis (Hamelin et Roby (1971:129)).

Bient™t, la population, le clergŽ et les politiciens de la rive nord commencent ˆ

rŽclamer des chemins de fer11. Le gouvernement du QuŽbec dŽpensera plus de

26 millions de dollars (17 millions en termes nets12) en aide ˆ la construction

de chemins de fer entre 1873 et 1900; la rive nord, en particulier le ÇQuŽbec,

MontrŽal, Ottawa & Occidental È, recevra la part du lion.

 

Les consŽquences sur les finances publiques de la province sont dramatiques13.

De 1867 ˆ 1896, les dŽpenses sont multipliŽes par six et les revenus par

trois. Certaines annŽes, les dŽpenses affectŽes aux chemins de fer reprŽsentent la

moitiŽ du budget total. Elles doivent tre financŽes par des emprunts. La dette publique,

qui est nulle en 1870, passe ˆ 15 millions de dollars en 1880 et atteint 25 millions

dans les annŽes 1890. Le service de la dette absorbe le tiers des dŽpenses au

tournant du sicle. Le ton des discours du budget change rapidement. Dans un

intervalle de dix ans, il passe de Ç Je ne suis pas l'homme ˆ plonger dans l'endet-

tement È en 1874 ˆ Ç... ce n'Žtait pas de l'extravagance, mais l'esprit du progrs È

en 1882, puis ˆ Çsi nous ne faisons pas quelque chose... nous allons faire

banqueroute È en 1884.

 

10. Le Canada-Uni (composŽ du Bas et du Haut Canada, qu'on appellera en 1867 le QuŽbec

et l'Ontario) avait accumulŽ au moment de la ConfŽdŽration une dette de plus de 70 millions de

dollars. Selon l'Acte de l'AmŽrique du Nord britannique, le gouvernement fŽdŽral en assumait 62,5

millions de dollars, le reste devant tre partagŽ entre le QuŽbec et l'Ontario. Voir Vallires (1983 :534).

11. Cette histoire fascinante est racontŽe en dŽtail par Young (1978).

12. Des recettes d'opŽration de 2 millions de dollars et le prix de vente de 7,5 millions de

dollars doivent tre dŽduits des dŽpenses.

13. Young (1978 :14) utilise l'annŽe 1875 pour montrer ˆ quel point les dŽpenses du gouvernement

pour les chemins de fer sont disproportionnŽes. Cette annŽe-lˆ, le discours du budget incluait

des items traditionnels, comme 3 000$ pour la bibliothque du parlement, 11 000$ pour des chemins

de colonisation, 720$ pour des rŽparations au palais de justice de GaspŽ, 66 000$ pour la police et

233 410$ pour l'Žducation. Mais il annonait en mme temps que le gouvernement devenait propriŽtaire

d'un chemin de fer et encourrait des cožts de construction estimŽs ˆ 10 millions.

 

Ç Le gouvernement du QuŽbec et les milieux financiers de 1867 ˆ 1920 È

Marc Vallires

L'ActualitŽ Žconomique, vol. 59, n¡ 3, 1983, p. 531-550.

 

Extrait : p. 534

 

Quant aux besoins de financement, ils sont ˆ prime abord retardŽs par

la question de partage de la dette de la Province du Canada3. Comme cette

dernire avait accumulŽ une dette de plus de 70 millions de dollars au

moment de la ConfŽdŽration et que, par l'Acte de l'AmŽrique du Nord

Britannique, le fŽdŽral n'en assumait que 62,5 millions, les gouvernements

de Toronto, de QuŽbec et d'Ottawa ont tentŽ dans de longues

nŽgociations mouvementŽes de rŽpartir le surplus de la dette entre l'Ontario

et le QuŽbec. Ainsi, le divorce du QuŽbec et de l'Ontario impliquait le

partage de la dette commune excŽdentaire, soit un peu plus de 10 millions

et demi. Cette question ne sera rŽglŽe qu'en 1873 lorsque le fŽdŽral

assume entirement cette dette excŽdentaire et dŽdommage les autres

provinces de ce traitement de faveur. Avant ce rglement, le gouvernement

du QuŽbec craignait de devoir assumer une dette de 4 ˆ 5 millions

et les charges inhŽrentes.

Une fois cette possibilitŽ dŽfinitivement ŽcartŽe, le gouvernement

provincial peut se lancer dans un programme intensif de subventions aux

compagnies privŽes de chemin de fer.

3. Voir ˆ ce sujet Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs thse de M.A. (Histoire), UniversitŽ de Sherbrooke, 167 p.

 

<DuprŽ et Vallires sur dette Q-O.docx>

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Ç Un sicle de finances publiques quŽbŽcoises : 1867-1969 È

Ruth DuprŽ

L'ActualitŽ Žconomique, vol. 64, n¡ 4, 1988, p. 559-583.

 

Extrait, p. 572

 

L'incertitude sur le partage de la dette du Canada-Uni entre le QuŽbec et

l'Ontario10 est un facteur supplŽmentaire d'explication des engagements modestes

du gouvernement quŽbŽcois. Pendant son premier mandat (1867-1871), le gouvernement

Chauveau dŽpense moins de 2 millions de dollars par annŽe ; plus de

la moitiŽ de cette somme est consacrŽe au maintien de l'ordre social. Les revenus

du gouvernement, dont 60 pour 100 proviennent de la subvention fŽdŽrale, sont

un peu plus ŽlevŽs, ce qui laisse un lŽger surplus chaque annŽe.

 

En 1873, aprs de longues et difficiles nŽgociations, la question du partage

de la dette est finalement rŽglŽe : le gouvernement fŽdŽral l'assumera en entier.

Cet arrangement ouvre la voie ˆ une hausse des dŽpenses du gouvernement

quŽbŽcois. Ainsi commence la fivre des chemins de fer qui balaiera la province

jusque dans les annŽes 1890. En 1875, il y a 1 024 milles de chemins de fer au

QuŽbec ; 90 pour 100 sont situŽs dans la rŽgion plus populeuse de la rive sud

du Saint-Laurent, reliant celle-ci aux ƒtats-Unis (Hamelin et Roby (1971:129)).

Bient™t, la population, le clergŽ et les politiciens de la rive nord commencent ˆ

rŽclamer des chemins de fer11. Le gouvernement du QuŽbec dŽpensera plus de

26 millions de dollars (17 millions en termes nets12) en aide ˆ la construction

de chemins de fer entre 1873 et 1900; la rive nord, en particulier le ÇQuŽbec,

MontrŽal, Ottawa & Occidental È, recevra la part du lion.

 

Les consŽquences sur les finances publiques de la province sont dramatiques13.

De 1867 ˆ 1896, les dŽpenses sont multipliŽes par six et les revenus par

trois. Certaines annŽes, les dŽpenses affectŽes aux chemins de fer reprŽsentent la

moitiŽ du budget total. Elles doivent tre financŽes par des emprunts. La dette publique,

qui est nulle en 1870, passe ˆ 15 millions de dollars en 1880 et atteint 25 millions

dans les annŽes 1890. Le service de la dette absorbe le tiers des dŽpenses au

tournant du sicle. Le ton des discours du budget change rapidement. Dans un

intervalle de dix ans, il passe de Ç Je ne suis pas l'homme ˆ plonger dans l'endet-

tement È en 1874 ˆ Ç... ce n'Žtait pas de l'extravagance, mais l'esprit du progrs È

en 1882, puis ˆ Çsi nous ne faisons pas quelque chose... nous allons faire

banqueroute È en 1884.

 

10. Le Canada-Uni (composŽ du Bas et du Haut Canada, qu'on appellera en 1867 le QuŽbec

et l'Ontario) avait accumulŽ au moment de la ConfŽdŽration une dette de plus de 70 millions de

dollars. Selon l'Acte de l'AmŽrique du Nord britannique, le gouvernement fŽdŽral en assumait 62,5

millions de dollars, le reste devant tre partagŽ entre le QuŽbec et l'Ontario. Voir Vallires (1983 :534).

11. Cette histoire fascinante est racontŽe en dŽtail par Young (1978).

12. Des recettes d'opŽration de 2 millions de dollars et le prix de vente de 7,5 millions de

dollars doivent tre dŽduits des dŽpenses.

13. Young (1978 :14) utilise l'annŽe 1875 pour montrer ˆ quel point les dŽpenses du gouvernement

pour les chemins de fer sont disproportionnŽes. Cette annŽe-lˆ, le discours du budget incluait

des items traditionnels, comme 3 000$ pour la bibliothque du parlement, 11 000$ pour des chemins

de colonisation, 720$ pour des rŽparations au palais de justice de GaspŽ, 66 000$ pour la police et

233 410$ pour l'Žducation. Mais il annonait en mme temps que le gouvernement devenait propriŽtaire

d'un chemin de fer et encourrait des cožts de construction estimŽs ˆ 10 millions.

 

Ç Le gouvernement du QuŽbec et les milieux financiers de 1867 ˆ 1920 È

Marc Vallires

L'ActualitŽ Žconomique, vol. 59, n¡ 3, 1983, p. 531-550.

 

Extrait : p. 534

 

Quant aux besoins de financement, ils sont ˆ prime abord retardŽs par

la question de partage de la dette de la Province du Canada3. Comme cette

dernire avait accumulŽ une dette de plus de 70 millions de dollars au

moment de la ConfŽdŽration et que, par l'Acte de l'AmŽrique du Nord

Britannique, le fŽdŽral n'en assumait que 62,5 millions, les gouvernements

de Toronto, de QuŽbec et d'Ottawa ont tentŽ dans de longues

nŽgociations mouvementŽes de rŽpartir le surplus de la dette entre l'Ontario

et le QuŽbec. Ainsi, le divorce du QuŽbec et de l'Ontario impliquait le

partage de la dette commune excŽdentaire, soit un peu plus de 10 millions

et demi. Cette question ne sera rŽglŽe qu'en 1873 lorsque le fŽdŽral

assume entirement cette dette excŽdentaire et dŽdommage les autres

provinces de ce traitement de faveur. Avant ce rglement, le gouvernement

du QuŽbec craignait de ne devoir assumer une dette de 4 ˆ 5 millions

et les charges inhŽrentes.

Une fois cette possibilitŽ dŽfinitivement ŽcartŽe, le gouvernement

provincial peut se lancer dans un programme intensif de subventions aux

compagnies privŽes de chemin de fer.

3. Voir ˆ ce sujet Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs thse de M.A. (Histoire), UniversitŽ Laval, QuŽbec, 197 p.

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Le 1 sept. 2016 ˆ 23:01, Demers Pierre <pierre.demers@lisulf.quebec> a Žcrit :

 

Collgue Louis Gill,

Pouvez-vous me trouver la rŽf. 3. Voir ˆ ce sujet 6Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs thse de M.A. (Histoire), UniversitŽ Laval, QuŽbec, 1967 

 

 

?

 

 

Essentiel.

 

Amical.    PiD

========

 

Marc Vallires.

 

Le 4 sept. 2016 ˆ 08:08, Marc Vallires <mvall@videotron.ca> a Žcrit :

Bonjour M. Demers,

 

JÕai regardŽ vos textes ( le v™tre et celui de Louis Gill) et je constate que toute cette question  reste thŽorique et sÕappuie sur des prŽmices erronŽes. En effet, le QuŽbec nÕa jamais assumŽ la dette de 6 millions rŽsultant de la dette du Haut-Canada dÕavant 1841, car, en 1873, lÕexcŽdent de la dette de la Province du Canada au delˆ des 62,5 millions (un peu plus de 10 millions) a ŽtŽ pris en charge par le Gouvernement fŽdŽral dans le cadre des rajustements de la dette et des subsides selon la population accordŽs aux autres provinces canadiennes. LÕOntario ne doit donc rien au QuŽbec, parce que le FŽdŽral a assumŽ toute la dette de la Province du Canada.

 

Par ailleurs, quÕest-ce quÕil se serait produit si le QuŽbec avait dž se conformer ˆ la dŽcision des arbitres. Le QuŽbec et lÕOntario auraient certainement empruntŽ leur part de la dette restante, tenant compte de leurs trs faibles ressources budgŽtaires. Si la position du QuŽbec avait prŽvalu et que lÕOntario aurait dž verser 6 millions au QuŽbec, lÕOntario aurait empruntŽ les 6 millions, sur 40 ans ˆ 6 ou 7%, les taux ˆ lՎpoque, plus sa part sur la dette de 1841 ˆ 1867 et le QuŽbec sa part de la dette de 1841 ˆ 1867. Le capital de cette dette nÕaurait pas augmentŽ dans le temps et, sÕil nÕavait pas ŽtŽ amorti (ˆ 1 ou 2% par annŽe comme cela se faisait ˆ lՎpoque), il aurait pu tre refinancŽ ˆ lՎchŽance, indŽfiniment. De plus, comme les taux dÕintŽrts sont ˆ la baisse jusquÕau milieu des annŽes 1890, le gouvernement de lÕOntario aurait converti cette emprunt ˆ des taux dÕenviron 3% et rŽduit ainsi sa charge annuelle dÕintŽrts. La valeur de cette dette se serait limitŽ aux 6 millions et aux intŽrts annuels non composŽs.

 

Dans ces circonstances, je nÕadresserais pas une rŽclamation au gouvernement de lÕOntario!!!

 

JÕespre que ces quelques commentaires ne vous dŽcevront pas trop, tenant compte des sommes extravagantes de vos estimations...

 

Une bonne fin dՎtŽ,

 

Marc Vallires

Professeur associŽ (retraitŽ)

DŽpartement des sciences historiques

UniversitŽ Laval

 

Pour plus dÕinformations, voir la thse de ma”trise de Michel Stewart et mon dernier ouvrage ÇLe QuŽbec emprunte. Syndicat financiers et finances gouvernementales, 1867-1987È paru chez Septentrion en 2015.

 

NDLR. Michel Stewart a Žcrit 2 thses. Ma”trise ˆ lÕUniversitŽ de Sherbrooke RŽf. 1 et Doctorat ˆ lÕUniversitŽ Laval. RŽf. 2.

                                                                                                                                 

RŽfŽrences.

 

RŽf. 1.  Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs, thse de M.A. (Histoire), UniversitŽ de Sherbrooke QuŽbec, 197 pp.

http://lisulf.quebec/Stewart_Michel_MA_1976.pdf,

Ou encore :

http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/9346?show=full

 

RŽf. 2. Michel Stewart, QuŽbec, MontrŽal, Ottawa, Occidental, Thse de doctorat ˆ lÕUniversitŽ Laval, Aožt 1983.

 

Remarquable par son contenu et par la qualitŽ de sa rŽdaction. http://lisulf.quebec/StewartMichelPhD.pdf

 

RŽf. 3. Marc Vallires, ÇLe QuŽbec emprunte. Syndicat financiers et finances gouvernementales, 1867-1987È, paru chez Septentrion en 2015.

 

RŽf. 4. RŽf.2045. http://www.erudit.org/revue/ae/1983/v59/n3/601063ar.pdf?origin=publication_detail

 

L'ActualitŽ  Žconomique.  Revue  d'analyse  Žconomique,  vol.  59  no   3  septembre  1983. LE  GOUVERNEMENT  DU  QUƒBEC ET  LES  MILIEUX  FINANCIERS DE  1867  Ë  1920 Marc  VALLIéRES UniversitŽ  Laval.

 

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Prix du QuŽbec scientifiques. Prix Marie-Victorin 2015 dŽcernŽ ˆ Pierre Demers.

SF053**Lettres dÕappui au candidat.

Jean Coutu, Paul GŽrin-Lajoie, Maxime Laporte, Jacques LՃcuyer, Pauline Marois, Wladimir Paskievici, Hubert Reeves, RenŽ-Marcel SauvŽ; prŽsentŽ par Michel Drouet.

Organisateur feu Jo‘l Demers.

 

Texte Lettres d'appui PMV 2015

RŽfŽrence Jo‘l Demers 2015-04-03 ˆ 23:01

===========================================================================

Jean Coutu.

 

Longueuil, le ___ mars 2015

 

 

Ë l'attention des membres du jury des prix du QuŽbec,

 

Mesdames, messieurs,

 

Il me fait plaisir et honneur d'appuyer, par la prŽsente, la candidature du rŽputŽ physicien Pierre Demers au prix Marie-Victorin.

 

J'ai connu Pierre, qui est mon grand-cousin, alors que j'Žtais encore enfant, lors de rŽunions familiales. Il avait dŽjˆ une personnalitŽ qui imposait le respect et l'admiration de par sa rigueur et son Žrudition.

 

Ayant moi-mme fait des Žtudes en sciences de la nature, j'ai toujours gardŽ un intŽrt marquŽ pour la carrire de ce parent dont j'ai pu suivre la carrire dans les mŽdias et par le bouche-ˆ-oreille. Je sais qu'il a ŽtŽ un grand chercheur et un pionnier des sciences au QuŽbec.

 

Peu de gens connaissent aujourd'hui l'existence des laboratoires secrets ˆ MontrŽal o il a participŽ aux recherches du projet Manhattan durant la deuxime guerre mondiale. C'est nŽanmoins un Žpisode glorieux de notre histoire o il a apportŽ une contribution des plus remarquables.

 

Par la suite, sa carrire en recherche et dans l'enseignement a contribuŽ ˆ inspirer et former des gŽnŽrations de chercheurs et de scientifiques de chez nous et ˆ faire rayonner le QuŽbec scientifique ˆ travers le monde.

 

Il a grandement contribuŽ ainsi, et par son implication dans une multitude d'autres domaines, ˆ l'avancement de la connaissance et de la sociŽtŽ au QuŽbec et dans le monde.

 

Pour ces raisons, et d'autres encore, j'ai l'intime conviction qu'il mŽrite clairement d'tre honorŽ de la plus haute distinction remise ˆ un tel scientifique au QuŽbec, soit le prix Marie-Victorin.

 

Jean Coutu

etcÉ....

 

===========================================================================

Paul GŽrin-Lajoie.

Description : escription : Macintosh HD:Users:pierre1:Library:Containers:com.apple.mail:Data:Library:Mail Downloads:7419CB45-AD9C-4A18-B3C5-610C2FDBED38:AppuiPGL.2.1.pdf

 

===========================================================================

Maxime Laporte.

 

MontrŽal, 26 mars 2015

 

Monsieur Michel Madore

SecrŽtaire des Prix du QuŽbec scientifique

 

Objet : Lettre dÕappui | Candidature de Pierre Demers pour le Prix Marie-Victorin

 

Monsieur Madore,

 

Au nom de la SociŽtŽ Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de MontrŽal, je souhaite par la prŽsente fournir mon appui officiel ˆ la candidature de monsieur le professeur Pierre Demers pour lÕobtention du Prix Marie-Victorin 2015.

 

Ë lÕautomne 2014, jÕai eu le plaisir de collaborer avec la famille de monsieur Demers pour lÕorganisation des cŽlŽbrations de son 100ee anniversaire de naissance. Plusieurs personnalitŽs du monde scientifique et politique, dont monsieur Paul GŽrin-Lajoie, ont participŽ ˆ ce jubilŽ mŽmorable tenu ˆ la Maison Ludger-Duvernay le 8 novembre dernier. On a pu souligner ˆ cette occasion les dŽcouvertes et contributions exceptionnelles au monde scientifique de monsieur Demers. Par ailleurs, ce physicien nuclŽaire de rŽputation internationale a toujours ÏuvrŽ avec courage pour la dŽfense et la promotion du franais comme langue scientifique internationale, ayant crŽŽ la LISULF (Ligue internationale des scientifiques pour lÕusage de la langue franaise). Lors de la soirŽe du 8 novembre, on a aussi annoncŽ que la SSJB lui dŽcernera prochainement le Grand prix des sciences LŽon-Lortie, lequel porte le nom du grand universitaire ayant dirigŽ en 1936 les travaux de ma”trise s chimie de Pierre Demers ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽalÉ

 

ƒminent savant, professeur respectŽ, chercheur infatigable, vulgarisateur apprŽciŽ de tous, Pierre Demers est un homme aimable au parcours impressionnant. GuidŽ par sa curiositŽ insatiable et sa passion du savoir, il continue aujourdÕhui ˆ sÕinvestir, comme il lÕa toujours fait, pour lÕavancement de la recherche scientifique, particulirement dans le domaine de la physique fondamentale. La vocation profonde du professeur Pierre Demers, un modle pour la jeunesse et la relve scientifique, nÕest pas sans rappeler lÕÏuvre du frre Marie-Victorin lui-mme.

 

Pionnier du dŽveloppement de lÕionographie corpusculaire, fondateur du Centre quŽbŽcois de la couleur, inventeur du colorimtre, inventeur du systme du QuŽbŽcium, seul scientifique quŽbŽcois ˆ avoir participŽ au projet Manhattan, rŽcipiendaire de nombreuses distinctions majeures, Pierre Demers, qui a inspirŽ les Hubert Reeves et Ishfaq Ahmad de ce monde, a rŽsolument bien mŽritŽ de la patrie. En plus de sa carrire Žpoustouflante comme chercheur, monsieur Demers, cet universaliste, auteur de deux recueils de poŽsie, a su jeter des ponts entre les sciences, les arts (les couleurs) et la langue franaise.

 

Enfin, ayant pris connaissance des critres devant guider le jury pour la sŽlection des rŽcipiendaires du Prix Marie-Victorin, le Conseil gŽnŽral de la SociŽtŽ Saint-Jean-Baptiste de MontrŽal considre que cette distinction lui va comme un gant.

 

Je reste ˆ votre entire disposition pour tŽmoigner davantage de mon admiration ˆ lՎgard des rŽalisations et de lÕhumanisme du professeur Demers.

 

Veuillez agrŽer, Monsieur Madore, lÕexpression de mes sentiments distinguŽs,

Description : Macintosh HD:Users:pierre:Desktop:1.Contenus:2015-04 Contenu:Lettres d'appui Pierre Demers PMV 2015_fichiers:image002.png

 

Me Maxime Laporte

PrŽsident gŽnŽral, SociŽtŽ Saint-Jean-Baptiste de MontrŽal 

 

===========================================================================

Jacques LՃcuyer.

 

En appui ˆ la candidature de Pierre Demers au prix Marie-Victorin

JÕai dÕabord connu Pierre Demers lorsque jՎtais Žtudiant de 1er cycle ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal ˆ la fin des annŽes 50. CՎtait un des rares professeurs du DŽpartement de physique qui jouissait alors dÕune rŽputation internationale. Il mÕavait impressionnŽ par ses cours et les exercices de laboratoire quÕil nous demandait de rŽaliser. Au moment dÕentreprendre mes Žtudes de ma”trise, cÕest ˆ lui que je me suis adressŽ pour diriger mon travail, ce quÕil a acceptŽ de bonne gr‰ce. Je lui en ai toujours ŽtŽ reconnaissant. Mes deux annŽes de ma”trise mÕont permis de conna”tre sa personnalitŽ originale et ses convictions profondes.

 

Pierre Demers est dÕabord et avant tout un grand scientifique. Il a fait ses Žtudes en France dans les laboratoires les plus prestigieux. Il a ensuite travaillŽ durant les annŽes quarante avec des scientifiques canadiens et internationaux au dŽveloppement des connaissances en matire de fission nuclŽaire, connaissances qui ont conduit ˆ la mise au point des premiers rŽacteurs nuclŽaires et ˆ la production de la bombe atomique. Je crois quÕil Žtait le seul scientifique quŽbŽcois dans cette Žquipe dirigŽe par Halban et Sr John Cockroft (prix Nobel). Il a alors dŽveloppŽ une mŽthode permettant de suivre la trajectoire des particules ŽlŽmentaires lors des rŽactions nuclŽaires ˆ lÕaide dՎmulsions photographiques, ce qui lÕa conduit ˆ dŽcouvrir de nouveaux ŽlŽments. Il a bien dŽcrit cette mŽthode dans un livre qui a connu une trs large diffusion dans les milieux scientifiques internationaux : IONOGRAPHIE, les Žmulsions nuclŽaires, principes et applications.

 

Mon travail de maitrise a portŽ sur une application de cette mŽthode ˆ un problme dÕintŽrt en physique nuclŽaire : la distribution angulaire des fragments provenant de la fission de 232Th frappŽ par des neutrons. Il sÕagissait de dŽterminer ˆ lÕaide dՎmulsions nuclŽaires comment le thorium se dŽsintŽgrait et dans quelle direction se dirigeaient les rŽsidus de cette dŽsintŽgration. Pierre Demers a suivi avec attention et rigueur mon travail. Il mÕa appris, ˆ moi comme ˆ plusieurs autres Žtudiants de cette Žpoque, la discipline dÕune recherche scientifique.

 

Mais Pierre Demers nՎtait pas quÕun scientifique, il Žtait aussi un pionnier.  Ë lÕUniversitŽ de MontrŽal, il a mis sur pied un laboratoire de premier ordre en physique, un des premiers capables dÕaccueillir des scientifiques provenant de partout dans le monde. Ë lՎpoque o jÕai travaillŽ dans son laboratoire, c'est-ˆ-dire entre 1959 et 1961, jÕai c™toyŽ des chercheurs de France, Belgique, Pakistan, Espagne et Allemagne, ce qui tŽmoigne de sa renommŽe internationale. Il Žtait dÕailleurs rŽgulirement invitŽ ˆ des rencontres dans divers pays.

 

Pierre Demers Žtait aussi un pote et un artisan de la langue franaise. Il avait conscience de lÕimportance de la langue dans le raisonnement des scientifiques, des liens entre culture et sciences, et il voulait sensibiliser ses Žtudiants ˆ cette dimension de leur travail scientifique. CÕest sans doute pour cette raison quÕil a par la suite fondŽ la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue franaise. Je ne sais pas jusquՈ quel point son travail en ce domaine a portŽ fruit, mais il faut reconnaitre quÕil sÕagit lˆ dÕune initiative de grande importance pour lÕavenir dÕune sociŽtŽ qui veut respecter ses valeurs et ses traditions.

Voilˆ pourquoi je supporte avec la plus grande ferveur la mise en candidature de Pierre Demers pour le prix Marie-Victorin. JÕespre quÕon saura reconnaitre et cŽlŽbrer le travail gigantesque de ce grand homme de science.

 

Jacques LՃcuyer

29 mars 2015

 

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Pauline Marois.

 

Paris, France, le __ mars 2015

 

Jury du Prix Marie-Victorin

 

Ë l'attention de :

 

Monsieur Michel MADORE,

SecrŽtaire des prix du QuŽbec scientifique

 

Mesdames, messieurs,

 

C'est en toute sŽrŽnitŽ que je choisis d'appuyer la candidature de M. Pierre Demers au prix Marie-Victorin.

 

M. Demers a notamment c™toyŽ nombre de grandes QuŽbŽcoises et de grands QuŽbŽcois qui m'ont ouvert leur porte au temps de ma jeune carrire ou qui m'ont prŽcŽdŽ dans diverses fonctions, tels que Jacques-Yvan Morin, Paul GŽrin-Lajoie et le regrettŽ RenŽ LŽvesque. Je connais sa solide renommŽe scientifique et j'ai pu gožter aux plaisirs de sa conversation et de son Žrudition en de nombreuses matires. J'ai aussi dŽjˆ saluŽ publiquement les mŽrites de sa longŽvitŽ et de sa persŽvŽrance de mme que son apport unique ˆ nos sociŽtŽs francophones dÕAmŽrique et d'Europe.

 

Je sais, bien sžr, qu'il est aujourd'hui le seul survivant de lÕhŽro•que aventure atomique MontrŽalaise o il a contribuŽ aux ŽvŽnements qui ont marquŽ notre histoire et celle de toute la civilisation humaine.

 

Il a aussi, tout au long du dernier sicle, repoussŽ les limites du savoir et communiquŽ tous azimuts tant ses connaissances que sa vision et ses opinions toutes particulires et d'autant plus prŽcieuses qu'elles se rŽvlent gŽnŽralement fort diffŽrentes des idŽes reues et de toute autre. Pierre Demers a dŽveloppŽ l'art d'observer le monde avec un regard neuf et d'y voir ce que nul autre n'y avait aperu auparavant.

 

Mais surtout, je peux tŽmoigner de sa persŽvŽrance et de son abnŽgation dans sa lutte pour la langue franaise, qualitŽs qui sont les garantes, s'il en est, de celles dont il a dž faire preuve aussi tout son parcours scientifique durant.

 

________________________

Pauline Marois

josee.jutras12@gmail.com

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Wladimir Paskievici

Monsieur Michel Madore

SecrŽtaire des prix du QuŽbec scientifique

                       MontrŽal, le 28 mars 2015

 

Objet : Candidature du Professeur

 Pierre Demers au prix Marie-Victorin 

 

Le professeur Pierre Demers est un candidat idŽal au plus important prix scientifique du QuŽbec et je suis extrmement honorŽ de pouvoir le prŽsenter.

Sa carrire exceptionnelle est amplement dŽtaillŽe dans son prodigieux curriculum vitae, dont je souligne dÕabord les principaux traits de cette carrire, avant dՎvoquer quelques souvenirs personnels et de mettre en Žvidence, par la suite, les rŽalisations qui satisfont aux critres du prix Marie-Victorin :

a) une formation hors pair : dipl™mŽ du Collge BrŽbeuf, licences s sciences – en physique et en mathŽmatiques – ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal, ma”trise en chimie ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal, agrŽgŽ de lՃcole Normale de Paris, doctorat dՎtat ˆ lÕUniversitŽ de Paris, stages de formation au MIT et au Rennselaer Polytechnic Institute, aux ƒtats-Unis, et stage de recherche dans le laboratoire de lՎquipe de Joliot-Curie – prix Nobel en physique nuclŽaire.

b) de retour ˆ MontrŽal au Canada, il a fait partie, comme seul canadien-franais, de lՎquipe sŽlecte des chercheurs canadiens qui ont travaillŽ, dÕabord ˆ MontrŽal ensuite aux laboratoires de lՃnergie atomique du Canda, en Ontario,  sur le projet secret Manhattan visant ˆ produire la premire bombe atomique. 

c) sa carrire professorale, menŽe ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal et qui a durŽ 33 ans, a ŽtŽ extrmement fŽconde, quÕelle soit en termes dÕenseignement, de recherche, de formation de chercheurs ou de rayonnement au sein de la sociŽtŽ.

 

d) sa principale contribution ˆ lÕavancement des sciences physique a ŽtŽ le dŽveloppement de la photographie ionique (des ions) – par rapport ˆ la photographie photonique (de la lumire) – comme principal outil dÕobservation (dŽtection et mesure) des particules radioactives et des noyaux nuclŽaires, ˆ partir des traces que ces particules laissent dans des Žmulsions photographiques spŽciales. LÕimportance de cette mŽthode de recherche a ŽtŽ reconnue par le comitŽ de sŽlection du Prix Nobel de physique qui a donnŽ ce prix, en 1950, ˆ Cecil Frank Powell, pour Ç le dŽveloppement de la mŽthode photographique d'Žtude des processus nuclŽaires [É] È, seul concurrent du Professeur Pierre Demers dans ce domaine.

e) sa principale publication, devenue par la suite lÕouvrage de rŽfŽrence mondial dans le domaine de la photographie ionique – ou Ç ionographie È – sÕintitule :  Ionographie, les Žmulsions nuclŽaires. Principes et  Applications È

f) le professeur Demers a jouŽ un r™le prŽdominant dans la rŽalisation du Laboratoire de physique nuclŽaire de lÕUniversitŽ de MontrŽal.

g) il a participŽ activement ˆ de trs nombreuses rŽunions savantes, quÕelles aient eu lieu au QuŽbec ou ˆ lՎtranger.

h) il Žtait en relation Žtroite avec les grands physiciens nuclŽaires de son temps

h) il a ŽtŽ lÕun des fidles collaborateurs de lÕACFAS, nommŽe ˆ lՎpoque  Association canadienne franaise pour lÕavancement des sciences.

 

Quelques souvenirs personnels

JÕai fait la connaissance du Professeur Pierre Demers en juin 1957 lors dÕun congrs international de physique corpusculaire qui se tenait ˆ Strasbourg, en France, o je finissais mes Žtudes de doctorat en physique nuclŽaire. Lorsque je lui ai fait part de mon intŽrt pour un poste universitaire Žventuel au Canada – jՎtais apatride alors et mes parents vivaient dŽjˆ au Canada – il mÕa suggŽrŽ de participer au congrs quÕil organisait lui-mme, ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal, lÕannŽe dÕaprs, ce que je fis. Ë lՎpoque, le dŽpartement de physique Žtait peu pourvu en professeurs ayant un doctorat (le Professeur Hubert Reeves; le grand spŽcialiste en astrophysique, ne devait tre engagŽ que peu aprs). Gr‰ce ˆ lui, jÕai obtenu une bourse post-doctorale, de mme que le visa dÕentrŽe au Canada. JÕai travaillŽ avec lui pendant un an, avant dՐtre engagŽ comme professeur assistant ˆ lՃcole Polytechnique. Ma contribution a consistŽ ˆ dŽvelopper une mŽthode mathŽmatique avancŽe (convolution des transformŽes de Fourrier) – mŽthode utilisŽe aujourdÕhui pour amŽliorer la qualitŽ des images –, pour mesurer la densitŽ des grains dans les traces fortement ionisŽes dans les Žmulsions nuclŽaires.

En plus de mÕoffrir un cadre exceptionnel de travail, le Professeur Demers mÕa fait conna”tre les grand noms des scientifiques de lÕUniversitŽ de MontrŽal comme lՎcologiste Pierre Dansereau – lÕautre gŽant scientifique du QuŽbec de mon temps -, Jean-Marie Demers et Pierre Couillard, les deux biologistes, avec lesquels jÕai gardŽ de bonnes relations pendant longtemps. 

 

Le Professeur Pierre Demers avait tout ˆ fait lÕair dÕun grand patron. Trs exigeant, il insistait sur la rigueur de notre travail. Il tenait ˆ ce que chaque membre de son Žquipe soit au courant de lÕavancement de tous les autres. Il veillait aussi au bien-tre de son Žquipe, en nous invitant chez lui ou dans le chalet quÕil louait en ŽtŽ. Il nous poussait ˆ participer aux congrs annuels de lÕACFAS  etc.

Durant mon sŽjour dans son groupe, il a commencŽ ˆ apprendre lÕalphabet cyrillique et la langue russe pour pouvoir lire les auteurs soviŽtiques dans leur langue natale. Il mÕa poussŽ ˆ le faire avec lui. JÕai commencŽ ˆ le faire mais au bout dÕun certain temps, jÕai renoncŽ. Lui, pas !

Il avait une Žnergie indomptable et son esprit fonctionnait en dŽmultipliŽ ˆ tout moment. Je me souviens, dÕavoir passŽ dans son bureau, un vendredi en fin de journŽe, pour lui souhaiter un bon weekend. Je lÕai trouvŽ ˆ son bureau, la tte entre ses deux mains. Il avait lÕair fatiguŽ. En lui souhaitant un bon repos, il mÕa rŽpondu, en murmurant et en soupirant : Ç JÕai trop dÕidŽes, trop dÕidŽesÉ È

Le Professeur Demers Žtait un homme de grande culture classique, qui sÕexprimait dans un franais parfait. Nationaliste convaincu, il aimait passionnŽment le QuŽbec ˆ lÕintŽrieur duquel il ne sÕexprimait quÕen franais malgrŽ la totale ma”trise de lÕanglais. Enfin, il sÕintŽressait aux consŽquences sociales des dŽcouvertes scientifiques y compris celle de lÕutilisation de lՎnergie nuclŽaire, le domaine vers lequel je me suis dirigŽ par la suite.

Parrain de notre premire fille, il est restŽ longtemps proche de notre famille. Son esprit Žtait toujours en Žveil lÕannŽe dernire lorsquÕil mÕa contactŽ pour lui fournir un renseignement utile pour un Õarticle quÕil rŽdigeait. Ë prs de cent ans !

 

ApprŽciations selon les critres dÕattribution du prix Marie-Victorin

 

á       qualitŽ et envergure de la production scientifique

La qualitŽ de la production scientifique du Professeur Pierre Demers a ŽtŽ reconnue internationalement et lÕenvergure a impressionnŽ lÕensemble des chercheurs avec qui jÕai eu lÕoccasion de mÕentretenir. La physique nuclŽaire et la physique des particules ŽlŽmentaires nÕont pu se dŽvelopper que gr‰ce au dŽveloppement de nouvelles techniques dÕobservation. Aprs les simples chambres dÕionisations qui mesuraient lՎnergie des particules ionisantes (rayons cosmiques, rayonnements radioactifs, atomes ionisŽs ou particules ŽlŽmentaires), aprs les populaires compteurs Geiger qui mettaient simplement en Žvidence la prŽsence de radioactivitŽ, aprs les chambres ˆ brouillard, dŽjˆ plus sophistiquŽes, mais avant le chambres ˆ bulles ou les dŽtecteurs ˆ semi-conducteurs, lÕutilisation des dŽtecteurs ˆ Žmulsion photographique a permis lՎtude dŽtaillŽe des rŽactions nuclŽaires et la mise en Žvidence de nouvelles particules.

Comme je le laissais entendre plus haut, son travail, de par son originalitŽ et son ampleur, Žtait Ç nobŽlisable È.

 

á       renouvellement de la problŽmatique et lÕoriginalitŽ de la dŽmarche scientifique

JÕai dŽjˆ parlŽ de lÕoriginalitŽ du travail du Professeur Demers. Ce qui mÕa le plus impressionnŽ cependant, cÕest son inventivitŽ continue, dans sa dŽmarche de perfectionnement et de variŽtŽ. Comme dans tout nouveau produit chimique – ou biologique – on peut faire varier presque infiniment un ou plusieurs paramtres ou ŽlŽments faisant partie des Žmulsions photographiques. QuÕelles soient en couches minces, en couches Žpaisses, de faible, moyenne ou forte densitŽ, quÕelles contiennent tel ou tel ŽlŽment constituant, la gamme des possibilitŽ est quasi infinie.  Habituellement les traces laissŽes par les particules ionisantes sont grises ou noires, selon le pouvoir ionisant des particules ŽtudiŽes. Eh bien, le Professeur Pierre Demers a rŽussi ˆ obtenir, pour plus de visibilitŽ, des traces en couleur !    

 

á       le rayonnement international

Sujet dŽjˆ traitŽ. Participant actif ˆ tous les congrs de physique nuclŽaire expŽrimentale, il a ŽtŽ aussi invitŽ ˆ plusieurs autres universitŽs. 

 

á       la contribution ˆ la formation dans le domaine de la recherche ou au dŽveloppement du milieu 

Le Professeur Pierre Demers a formŽ un bon nombre de chercheurs dont plusieurs ont occupŽ par la suite des postes importants au QuŽbec ou ailleurs. La liste compte est fournie dans le C.V.

Il a contribuŽ aussi beaucoup, par sa participation ˆ de nombreuses sociŽtŽs savantes, par des articles dans des journaux et par des entrevues ˆ la tŽlŽvision, au dŽveloppement scientifique du QuŽbec, comme aussi ˆ la promotion de la langue franaise dans les articles scientifiques des chercheurs quŽbŽcois.

 

En rŽsumŽ, je considre que le Professeur Pierre Demers mŽrite amplement de voir couronner sa superbe carrire scientifique au QuŽbec par lÕobtention du prix Marie-Victorin.

 

 

Wladimir Paskievici

Professeur ŽmŽrite, ƒcole Polytechnique, MontrŽal

Ancien fondateur et Directeur de lÕInstitut de gŽnie nuclŽaire, ƒPM

Ancien Directeur, Direction des ƒtudes supŽrieures et de la Recherche, ƒPM

 

#603, 4874 C™te des Neiges

MontrŽal QC           H3V 1H4

514-733-7438

wpaskievici@sympatico.ca

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Hubert Reeves.

 

Paris, France, le __ mars 2015

 

Jury du Prix Marie-Victorin

 

Ë l'attention de :

 

Monsieur Michel MADORE,

SecrŽtaire des prix du QuŽbec scientifique

 

Mesdames, messieurs,

 

J'ai connu Pierre Demers lors de mes Žtudes ˆ l'universitŽ de MontrŽal. Il fut l'un de mes professeurs. J'ai eu la chance d'en conna”tre plusieurs autres auparavant qui m'ont eux aussi prodiguŽ un enseignement prŽcieux. Le professeur Demers cependant, fut le premier que j'ai croisŽ qui portait le flambeau de la recherche. La science ce n'est pas seulement : Ç voilˆ ce qu'on conna”t È ˆ un moment donnŽ de l'histoire, c'est aussi : Ç que reste-t-il ˆ savoir aujourd'hui? È Et a, c'est ce que j'ai rencontrŽ la premire fois avec Pierre Demers.

 

Il faisait autoritŽ dans le champ de l'ionographie et son prestige pouvait intimider. Je fus donc un peu surpris, agrŽablement bien sžr, de la simplicitŽ avec laquelle il m'a acceptŽ, moi jeune Žtudiant, dans son laboratoire et comme participant lors de ses expŽriences. Il m'a invitŽ ˆ participer au lancement de ballons ˆ l'hŽlium portant des plaques d'Žmulsion qui permettaient d'enregistrer le passage en altitude des particules du rayonnement cosmique. Cette expŽrience de vie m'a marquŽ personnellement et l'Žtude du rayonnement cosmique m'a suivi tout au long de ma carrire de chercheur.

 

Autour de nous, durant les dŽcennies suivantes et prŽcŽdentes, la contribution de Pierre Demers dans ce domaine a permis l'avancement des recherches d'innombrables scientifiques de par le monde. C'est gr‰ce ˆ lui notamment qu'on a dŽcouvert plusieurs particules nouvelles.

 

Il Žtait, et il est encore, un ardent dŽfenseur de la langue franaise et un homme d'une grande culture, s'intŽressant ˆ tous les domaines de la connaissance. Il bŽnŽficiait d'une telle renommŽe a-t-on dit de lui, que nul n'a profitŽ davantage de sa libertŽ acadŽmique. Dans ses cours, par exemple, il dŽbordait volontiers des programmes officiels et employait parfois des moyens pŽdagogiques des plus originaux pour illustrer son propos, capter l'attention et marquer l'imaginaire de ses auditeurs. Il aura ainsi transmis une vision toute particulire de la science, voire parfois, une passion de la recherche ˆ des centaines sinon des milliers d'Žtudiants.

 

Toujours lucide et actif ˆ plus de cent ans aujourd'hui, il persiste ˆ bousculer les usages et ˆ tenter de faire avancer la science et la sociŽtŽ selon ses idŽes toujours originales. Qu'on partage ou non ses vues, on ne peut qu'acclamer une telle attitude et une telle persistance.

 

Au QuŽbec, aujourd'hui, peu de scientifiques encore vivants mŽritent autant que Pierre Demers de recevoir les honneurs du prix Marie-Victorin en reconnaissance de l'ensemble de son Ïuvre. Ë mon humble avis, il n'y en a mme aucun autre.

 

________________________

Hubert Reeves,

Astrophysicien - hreeves@club-internet.fr

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RenŽ Marcel SauvŽ.

 

MontrŽal, 28 mars 2015

Jury du Prix Marie-Victorin

Ë lÕattention de :

Monsieur Michel Madore

SecrŽtaire des prix du QuŽbec Scientifique

 

Cher Monsieur,

Je recommande le professeur Pierre Demers, physicien nuclŽaire, pour le prix Marie Victorin 2015.

Maintenant ‰gŽ de 100 ans, le professeur Pierre Demers Ïuvre depuis les annŽes trente dans le domaine de la physique nuclŽaire, ˆ laquelle il a apportŽ de nombreuses contributions, notamment dans la construction du cyclotron, avec le projet Manhattan dont il a fait partie.

 

Toute sa vie active, il lÕa consacrŽe ˆ dÕimportants travaux de sciences nuclŽaires. Sa dŽcouverte dÕun nouvel ŽlŽment quÕil nomma QuŽbŽcium (Qb), sÕest traduite par un nouveau tableau pŽriodique des ŽlŽments, distinct du tableau traditionnel de Mendele•ev. Cette dŽcouverte du professeur Demers reprŽsente une contribution majeure aux disciplines nuclŽaires contemporaines.

 

Depuis de nombreuses annŽes, le professeur Demers dirige la Ligue des Scientifiques pour lÕusage du Franais dans les sciences (LISULF),  Il nÕa pas hŽsitŽ ˆ aller jusquՈ confronter lÕInstitut Pasteur ˆ Paris pour son usage intempestif et injustifiŽ de lÕanglais dans ses travaux scientifiques.

 

Comme gŽographe spŽcialisŽ en gŽopolitique et auteur de plusieurs travaux sur le statut territorial du QuŽbec, jÕai eu de nombreuses occasions dÕapprŽcier le travail du professeur Demers, qui a ŽtŽ et demeure une inspiration pour tout QuŽbŽcois et toute QuŽbŽcoise qui sÕengage dans une carrire scientifique.

 

Salutations cordiales.

 

RenŽ Marcel SauvŽ, gŽographe et auteur.

 

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Michel Drouet prŽsentateur.

 

Ë lÕattention de :

Monsieur Michel Madore

SecrŽtaire des prix du QuŽbec Scientifique

 

Cher Monsieur,

Monsieur Michel Madore

SecrŽtaire des prix du QuŽbec scientifiques

 

 

Je suis trs honorŽ de prŽsenter la candidature du Professeur Pierre DEMERS au prix Marie-Victorin.

 

1.             Pierre DEMERS EN BREF :

LorsquÕen 1963, sont prŽparŽs les dossiers de demande de financement pour la construction du Laboratoire de physique nuclŽaire de lÕuniversitŽ de MontrŽal, le nom de Pierre Demers est mis de lÕavant pour valoriser les demandes.

En effet, le physicien Pierre Demers,  avec dŽjˆ 25 ans de mŽtier en 1963, est une rŽfŽrence internationale en physique nuclŽaire :

-                En 1939-40, il fait partie de lՎquipe dÕIrne et Joliot-Curie, au prestigieux Collge de France, alors que ces derniers viennent de recevoir le prix Nobel pour leur dŽcouverte de la radioactivitŽ artificielle.

-                Au Collge de France, Pierre Demers utilise la Ç mŽthode photographique È pour mettre en Žvidence le cycle du combustible nuclŽaire au thorium menant ˆ la production de lÕuranium 233. Il dŽcouvre Žgalement une sŽrie de 7 nouveaux ŽlŽments radioactifs du neptunium.

-                DŽs 1943, Pierre Demers se joint ˆ lՎquipe de scientifiques anglais, franais et amŽricains qui travaillent dans des laboratoires secrets ˆ lÕuniversitŽ de MontrŽal (ci-aprs : Ç U. de M. È) au projet Manhattan. Ces travaux  mneront ˆ la 1re bombe atomique et ˆ la fin de la 2ime guerre mondiale. 

-                Pierre Demers, seul scientifique canadien-franais participant au projet Manhattan, met au point une nouvelle technique basŽe sur lÕutilisation dՎmulsions photographiques qui permettent une dŽtection beaucoup plus facile et prŽcise des traces laissŽes par les particules chargŽes.

-                Pierre Demers propose le terme Ç ionographie È pour sa dŽcouverte. Cette technique a servi par la suite ˆ la rŽalisation de milliers de travaux de recherche dont la dŽcouverte de la dualitŽ du mŽson cosmique qui valut  un Prix Nobel de physique ˆ Powell en 1950.

-                Aprs la fin de la guerre, Pierre Demers devient professeur de physique ˆ lÕU. de M. Il y poursuit ses travaux de recherche sur lÕIonographie corpusculaire. Il dŽveloppe lÕionographie en couleur  et Žtudie le rayonnement cosmique et solaire, sujet de multiples publications et direction de thses dՎtudiants.

-                Il y enseigne pendant 33 ans contribuant ainsi grandement ˆ prŽparer la relve scientifique du QuŽbec.

-                Les techniques d'ionographie du professeur Demers sont demeurŽes au cÏur de la recherche nuclŽaire durant trois dŽcennies.

 

2.     LA QUALITƒ ET LÕENVERGURE DE LA PRODUCTION SCIENTIFIQUE

 

De 1930 ˆ 1980, Pierre DEMERS a publiŽ plus de 130 articles, en chimie ou physique nuclŽaire, dans des revues scientifiques canadiennes et internationales.

La liste des publications figure au curriculum vitae ci-joint.

Parmi les publications, il faut noter lÕouvrage extrmement important suivant de 864 pages, 39 tableaux, 402 figures, 3500 rŽfŽrences, 2200 noms dÕauteurs, rŽalisŽ avec lÕaide financire du ministre de lÕindustrie et du commerce et publiŽ  par les Presses Universitaires de MontrŽal  en 1958 :

        Ç P.Demers : Ionographie, les Žmulsions nuclŽaires,

          Ç  Principes et   Applications È

Cet ouvrage constitue une rŽfŽrence fondamentale dont nous avons dŽnombrŽ  plus de 50 citations dans des articles en physique nuclŽaire au niveau international. Cet ouvrage est basŽ sur 13 annŽes de recherche et dÕapplications de cette technique de dŽtection et caractŽrisation de rŽactions nuclŽaires rŽalisŽes par Pierre Demers. 

Cette technique, il lÕa dŽveloppŽe et perfectionnŽe et il y a ajoutŽ la couleur pour mieux mettre en Žvidence les diffŽrentes rŽactions nuclŽaires. La technique a ŽtŽ adoptŽe par de nombreux scientifiques ˆ travers le monde.

CÕest la contribution majeure de la carrire de Pierre Demers non seulement pour lÕavoir perfectionnŽe mais pour lÕusage quÕil en a fait car plus des ¾ des travaux  quÕil a publiŽs ou prŽsentŽs ˆ travers le monde sont basŽs sur lÕIonographie Corpusculaire.

Durant la mme pŽriode,  Pierre Demers a prŽsentŽ plus de 80 communications ˆ des congrs au Canada et un peu partout ˆ travers le monde, comme, par exemple :

-        Une communication ˆ l ÔAcadŽmie des Sciences de Paris en 1950 portant sur Ç LÕanisotropie des rayons cosmiques ŽtudiŽs par ionographie È  ou

 

-        une communication invitŽe sur Ç LÕionographie en couleur È ˆ la confŽrence annuelle de  la Ç Pakistan Atomic Energy Commision È tenue ˆ Nilore, Pakistan, le 6 mars 1979.

3.     LE RENOUVELEMENT DE LA PROBLƒMATIQUE ET LÕORIGINALITƒ DE LA DƒMARCHE SCIENTIFIQUE

 

En 1939-40, au Collge de France, il fait partie de lՎquipe dÕIrne et Joliot-Curie alors que ces derniers viennent de recevoir le prix Nobel pour leur dŽcouverte de la radioactivitŽ artificielle.  Et cette mme Žquipe dŽcouvre, en 1939, la fission nuclŽaire  pour la production dՎnergie dans une centrale nuclŽaire, et prend un brevet.

Au Collge de France, Pierre Demers utilise la Ç mŽthode photographique È pour mettre en Žvidence et caractŽriser lÕactivitŽ des neutrons. Il participe ainsi, par exemple, ˆ lÕidentification du cycle du combustible nuclŽaire au thorium menant ˆ la production de lÕuranium 233.  CÕest durant cette mme pŽriode que Pierre Demers dŽcouvre Žgalement une sŽrie de 7 nouveaux ŽlŽments radioactifs du neptunium.

En 1943, aprs son retour au QuŽbec, Pierre Demers est invitŽ ˆ se joindre ˆ lՎquipe de scientifiques franais, avec qui il avait travaillŽ ˆ Paris, ˆ qui se sont joint des scientifiques anglais  et amŽricains qui travaillent au projet Manhattan dans lÕaile ouest du b‰timent de lÕU. de M. Ces travaux  mneront ˆ la 1re bombe atomique et ˆ la fin de la 2ime   guerre mondiale. 

Pierre Demers est le seul scientifique canadien-franais du projet Manhattan.

Une plaque, fixŽe au mur de lÕaile ouest du b‰timent principal de lÕuniversitŽ de MontrŽal et visible de la cour centrale, porte le nom de Pierre Demers. Cette plaque, commŽmorant les travaux du projet Manhattan a ŽtŽ dŽvoilŽe le 17 mai 1962 par le Prince Philip qui est venu serrer la main du professeur Demers ˆ cette occasion.

En 1945, dans le cadre du projet Manhattan, Pierre Demers, qui doit  utiliser encore la Ç MŽthode Photographique È, travaille sur le dŽveloppement dÕune autre mŽthode plus performante pour le diagnostique des rŽactions nuclŽaires.  Il met au point une nouvelle technique basŽe sur lÕutilisation dՎmulsions photographiques qui permettent une dŽtection beaucoup plus facile et prŽcise des traces laissŽes par les particules chargŽes.

Pierre Demers propose le terme Ç ionographie È pour sa dŽcouverte. Cette technique a servi par la suite ˆ la rŽalisation de milliers de travaux de recherche nuclŽaire et cosmique. La premire de ses applications publiŽe fut la dŽcouverte de la dualitŽ du mŽson cosmique qui valut  un Prix Nobel de physique ˆ Powell en 1950.

Ë ce sujet, le rŽputŽ physicien Roumain, Wladimir Paskievici, dans sa lettre d'appui au prŽsent dossier (Voir p.-j.), a tenu ˆ mentionner :

LÕimportance de cette mŽthode de recherche a ŽtŽ reconnue par le comitŽ de sŽlection du Prix Nobel de physique qui a donnŽ ce prix, en 1950, ˆ Cecil Frank Powell, pour Ç le dŽveloppement de la mŽthode photographique d'Žtude des processus nuclŽaires [É] È, seul concurrent du Professeur Pierre Demers dans ce domaine.

 

Aprs la fin de la guerre, de 1946 ˆ 1980, Pierre Demers, enseigne ˆ lÕU. de M., il y poursuit notamment ses travaux de recherche sur lÕIonographie corpusculaire pendant plus de 20 ans. Il amŽliore encore sa technique par une innovation inespŽrŽe en modifiant la composition des Žmulsions ce qui permet, en y ajoutant de la couleur, dÕaugmenter considŽrablement la rŽsolution des traces laissŽes dans lՎmulsion, par les rŽactions nuclŽaires. Il met  ainsi au point lÕ Ç ionographie en couleurÈ qui  mnera ˆ lÕavancement des connaissances et ˆ de multiples publications sur le rayonnement cosmique et solaire.

Dans lՎtude du rayonnement cosmique et solaire, au lieu de placer les dŽtecteurs ionographiques en haut dÕune montagne, Pierre Demers imagine de les placer sur des ballons l‰chŽs dans lÕatmosphre. En 1947, avec la collaboration de CIL, il monte, ˆ lÕU. de M.,  un atelier de fabrication de ballons en polythne. JusquÕen 1954, le Professeur Demers rŽalisera, avec son Žquipe, 57 l‰chers et rŽcupŽrations, ˆ MontrŽal, de trains de ballons ŽquipŽs de dŽtecteurs ionographiques. LÕanalyse ultŽrieur des Žmulsions permit de mettre en Žvidence la prŽsence de Ç primaires lourds È, qui sont ˆ la source des grandes gerbes dÕAuger.

 

 

 

4.     LE RAYONNEMENT INTERNATIONAL

 

Apprenant que je travaillais sur ce dossier de mise en candidature du Professeur Demers, un de ses dipl™mŽs, Claude Cardinal  (ccardin@videotron.ca) mÕa envoyŽ, le 27 mars dernier, le message suivant:

 Ë ma connaissance, lÕapogŽe de la carrire de Pierre Demers dans le domaine de l'ionographie se situe en 1959, annŽe o il organisa ˆ MontrŽal, ˆ titre de PrŽsident du comitŽ canadien, le 2ime colloque de Photographie corpusculaire. Ce fut une contribution magistrale ˆ la physique nuclŽaire qui fut apprŽciŽe par un grand nombre de physiciens prŽsents venus dÕautres pays.

En effet, ce 2ime colloque international de photographie corpusculaire tenu ˆ MontrŽal en 1959, regroupa 150 auteurs, 87 communications et le compte rendu prŽparŽ par Pierre Demers est de 460 pages avec 360 figures.

Comme indication de lÕimplication de lՎquipe Demers aux Žchanges scientifiques ˆ lÕinternational on note quÕelle prŽsenta  3 communications au 1er colloque  tenu ˆ Strasbourg (1958), 7 communications au 2ime colloque de MontrŽal (1959),  3 communications au 3ime colloque de Moscou (1960) et 8 communications au dernier et  4ime colloque tenu ˆ Munich en 1962.

Par ailleurs, comme le montre son c.v. (ci-joint), Pierrre Demers a publiŽ dans de nombreuses revues scientifiques internationales comme : Atomes (France), CR Ac. Sc. Paris (France), J. Sci. Instr. (GB), Nature (GB), Nuovo Cimento (Italie) et Physical Review (ƒ.U.).

En 1970-71, Pierre Demers passa une annŽe sabbatique ˆ Francfort et ˆ Strasbourg au Laboratoire dÕ ionographie  des professeurs Shopper et Cu‘r.

En 1979, il fut confŽrencier-invitŽ au congrs sur lÕionographie, tenu ˆ Nilore au Pakistan, invitŽ par le professeur Ishfaq  Ahmad, directeur of the Institute of Nuclear Science.

Le professeur Ishfaq Ahmad, ancien Žtudiant au doctorat et post-doc. de Pierre Demers de 1954 ˆ 1964 dirigera, plus tard, les destinŽes de l'Žnergie atomique du Pakistan jusqu'ˆ sa retraite il est  dernirement prŽsident de lÕ acadŽmie des sciences du Pakistan. Il est surtout cŽlbre pour avoir dirigŽ les travaux qui ont menŽ au 1ers essais nuclŽaire du Pakistan en 1998.

 

 

 

5.             LA CONTRIBUTION Ë LA FORMATION DANS LE DOMAINE SCIENTIFIQUE OU AU DƒVELOPPEMENT DU MILIEU

Au cours de ses 33 annŽes dÕenseignement de la physique ˆ lÕU. de M., Pierre Demers a dž enseigner ˆ plus de 1000 Žtudiants, au bas mot. Parmi eux, Jacques Saint-Pierre, vice-recteur ŽmŽrite de lÕU. de M., Jacques Vanier, professeur au dŽpartement de physique et aussi lÕillustre astrophysicien et Žcrivain  Hubert Reeves qui a dÕailleurs souhaitŽ produire une lettre dÕappui ˆ la prŽsente candidature.(Voir p.-j.)

Parmi ses Žtudiants ˆ la ma”trise et au doctorat, plusieurs ont accŽdŽ ˆ des fonctions majeures particulirement Mm. Ishfaq Ahmad et Jacques lՃcuyer ; ces deux anciens Žtudiants du professeur Demers ont aussi prŽparŽ des lettres dÕappui ˆ la prŽsente candidature.(Voir p.-j.)

Dans sa lettre dÕappui du 29 mars 1015, Jacques LՃcuyer a Žcrit :

 [É] Pierre Demers a suivi avec attention et rigueur mon travail. Il mÕa appris, ˆ moi comme ˆ plusieurs autres Žtudiants de cette Žpoque, la discipline dÕune recherche scientifique.[É] il Žtait aussi un pionnier. Ë lÕUniversitŽ de MontrŽal, il a mis sur pied un laboratoire de premier ordre en physique, un des premiers capables dÕaccueillir des scientifiques provenant de partout dans le monde. [É] jÕai c™toyŽ des chercheurs de France, Belgique, Pakistan, Espagne et Allemagne, ce qui tŽmoigne de sa renommŽe internationale. Il Žtait dÕailleurs rŽgulirement invitŽ ˆ des rencontres dans divers pays. È

Ë noter Žgalement que cÕest Pierre Demers qui, en France, en 1957,  a invitŽ le Dr. Wladimir Paskievici pour des recherches postdoctorales dans son laboratoire. Le professeur Paskievici fondera plus tard lÕInstitut de Physique NuclŽaire de Polytechnique. Le professeur Paskievici a  aussi envoyŽ une lettre dÕappui, jointe au prŽsent dossier de candidature.

Le professeur Demers a trs t™t militŽ pour la Ç La crŽation, ˆ MontrŽal, dÕun Institut dՎtudes nuclŽaires È. Jean-Marc LŽger nous l'affirme dans Le Devoir du 1er aout 1957. Et, lorsquÕen 1963, sont prŽparŽs les dossiers de demande de financement auprs  du gouvernement du QuŽbec, du CNR et dՃnergie atomique du Canada, pour la construction du Laboratoire de physique nuclŽaire de lÕuniversitŽ de MontrŽal, le nom du seul physicien Canadien-Franais du projet Manhattan, Pierre Demers,  fut mis de lÕavant pour valoriser les demandes.

Par ailleurs, comme il est indiquŽ dans le Curriculum Vitae, comme seul physicien Canadien-Franais ayant travaillŽ au projet Manhattan qui mena ˆ la bombe ÇAÈ, Pierre Demers est un tŽmoin privilŽgiŽ de cette Žpoque. Il fut abondamment  courtisŽ par les mŽdias, journaux, radio et tŽlŽvision et pendant la pŽriode 1945 ˆ 1980, on a dŽnombrŽ  plus de trente entrevues publiŽes dans les journaux ou diffusŽes ˆ la radio ou la tŽlŽvision  notamment, les trois entrevues avec RenŽ LŽvesque dont deux en 1957 pendant la guerre froide sur le danger nuclŽaire  et une suite ˆ lÕexplosion dÕune bombe atomique par les amŽricains sur lÕile dÕAmchikta en 1969.

 

6.     CONCLUSION ET RECOMMANDATION

La prŽparation de ce dossier de candidature du Professeur Pierre Demers au Prix Marie-Victorin a ŽtŽ, pour moi, une expŽrience Ždifiante de par ma dŽcouverte de la carrire, des rŽalisations, des contributions et de la renommŽe internationale de cet illustre physicien nuclŽaire, vŽritable pionnier de la science au QuŽbec.

Je suis, moi-mme Žgalement physicien, Ph.D.  D.Sc., dipl™mŽ du MIT, de lÕU. de M.  et de lÕuniversitŽ de Paris-Sud.  JÕai, ˆ mon actif, 26 annŽes de recherche ˆ lÕIREQ et, depuis, 20 annŽes de recherche dans lÕentreprise privŽe. Je suis prŽsentement  encore  actif dans le monde de la recherche.

Sur la base de ma  formation scientifique et de mon expŽrience en recherche, forte de 120 publications et 20 brevets dÕinvention,  je bŽnŽficie ainsi dÕune compŽtence certaine pour apprŽcier la carrire enviable du Professeur Demers sous tous les aspects de qualitŽ et dÕenvergure, dÕoriginalitŽ de la dŽmarche et  du rayonnement international sans oublier sa contribution inestimable ˆ la formation d'une premire vraie gŽnŽration de chercheurs quŽbŽcois qui, eux-mmes, ont produit des carrires prestigieuses en sciences.

Nous avons volontairement omis de nombreux aspects de la carrire de Pierre Demers dans d'autres disciplines non-pertinentes ici mais qui tŽmoignent tous de son esprit novateur Žtonnant, infatigable qui a permis l'avancement scientifique et social de notre pays et de notre monde durant le dernier sicle.

Je dois aussi souligner ce qui suit: Compte tenu de l'‰ge vŽnŽrable, de plus de cent (100) ans ! du professeur Demers, et bien qu'il soit toujours alerte et actif en recherche, nous n'aurons possiblement plus beaucoup d'autres occasions d'honorer ce vŽritable patriarche des sciences du QuŽbec pour sa contribution qui a ŽtŽ comparŽe, de haute autoritŽ, ˆ celle d'un prix Nobel.

CÕest donc avec force conviction  que je recommande  chaleureusement lÕoctroi du prix Marie-Victorin 2015 au Professeur Pierre Demers pour l'ensemble de sa carrire plus que remarquable.

 

Michel DROUET, Ph.D. D.Sc.

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