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Science et
Francophonie
Paraissant le 20 septembre 2016
Version du 20IXI2016.
Rédacteur en chef Pierre Demers. Science et Francophonie paraît en ligne.
Dépôt légal volontaire à la BaNQ.
Paraît sous l’autorité de la LISULF. Ligue Internationale des Scientifiques pour l’Usage de la
Langue Française.
Buts: Promotion de l'usage de la langue
française dans les publications scientifiques et autrement et de l'accès du
Québec à l'indépendance.
INSN.0825.9879. Éditions Pierre Demers PPD
Science et Francophonie. Contenu du
No 053, septembre 2016, en août 2016 No 053
Septembre
2016 No 053
Compléments.
*La dette de l’Ontario
envers le Québec.
Louis Gill, Ruth Dupré,
Marc Vallières, Michel Stewart.
Prix du Québec
scientifiques. Prix Marie-Victorin 2015 à Pierre Demers.
**Lettres d’appui au
candidat.
Jean Coutu, Paul
Gérin-Lajoie, Maxime Laporte, Jacques L’Écuyer, Pauline Marois, Wladimir
Paskievici, Hubert Reeves, René-Marcel Sauvé; présenté par Michel Drouet.
Organisateur Joël
Demers.
Votre cotisation
2016.
***** *****Grande
campagne de cotisations.
LISULF.
-- 30
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NDLR. Sur le sujet. Je me suis exprimé abondamment depuis 2013. J’essaie pour quelque temps de publier ce que d’autres veulent exprimer. Et j’espère qu’une Commission officielle sera bientôt créée par le Gouvernement du Québec et active. PiD.
Louis Gill.
Le 1 sept. 2016 à 11:48, Gill,
Louis <gill.louis@uqam.ca> a écrit :
Cher Pierre Demers,
Peut-être avez-vous lu les extraits que je joins à ce
courriel des articles de Ruth Dupré et Marc Vallières sur le « partage
de la dette du Canada-Uni entre le Québec et l'Ontario », comme le dit
Ruth Dupré, ou sur le « partage de la dette de la Province du
Canada », comme le dit Marc Vallières. Tous deux expriment le fait que
cette question a été définitivement réglée en 1873, le gouvernement du Canada
ayant alors pris entièrement à sa charge la dette qui faisait l’objet d’un
litige entre les deux provinces. Cela allait ouvrir immédiatement la voie à des
investissements massifs du gouvernement du Québec dans les infrastructures,
notamment ferroviaires. Cela ne vient-il pas modifier substantiellement la
donne dans la réflexion dans laquelle nous sommes engagés ? Au plaisir de
vous lire sur cette question qui me paraît cruciale.
Cordialement
Louis Gill
======
« Un siècle de finances publiques québécoises : 1867-1969 »
Ruth Dupré
L'Actualité économique, vol. 64, n° 4, 1988, p. 559-583.
Extrait, p. 572. Les mises en évidence sont de LG.
L'incertitude sur le partage de la dette du Canada-Uni entre le Québec et
l'Ontario10 est un facteur supplémentaire d'explication des engagements modestes
du gouvernement québécois. Pendant son premier mandat (1867-1871), le gouvernement
Chauveau dépense moins de 2 millions de dollars par année ; plus de
la moitié de cette somme est consacrée au maintien de l'ordre social. Les revenus
du gouvernement, dont 60 pour 100 proviennent de la subvention fédérale, sont
un peu plus élevés, ce qui laisse un léger surplus chaque année.
En 1873,
après de longues et difficiles négociations, la question du partage
de la dette est finalement réglée : le gouvernement fédéral l'assumera en entier.
Cet arrangement ouvre la voie à une hausse des dépenses du gouvernement
québécois. Ainsi commence la fièvre des chemins de fer qui balaiera la province
jusque dans les années 1890. En 1875, il y a 1 024 milles de chemins de fer au
Québec ; 90 pour 100 sont situés dans la région plus populeuse de la rive sud
du Saint-Laurent, reliant celle-ci aux États-Unis (Hamelin et Roby (1971:129)).
Bientôt, la population, le clergé et les politiciens de la rive nord commencent à
réclamer des chemins de fer11. Le gouvernement du Québec dépensera plus de
26 millions de dollars (17 millions en termes nets12) en aide à la construction
de chemins de fer entre 1873 et 1900; la rive nord, en particulier le «Québec,
Montréal, Ottawa & Occidental », recevra la part du lion.
Les conséquences sur les finances publiques de la province sont dramatiques13.
De 1867 à 1896, les dépenses sont multipliées par six et les revenus par
trois. Certaines années, les dépenses affectées aux chemins de fer représentent la
moitié du budget total. Elles doivent être financées par des emprunts. La dette publique,
qui est nulle en 1870, passe à 15 millions de dollars en 1880 et atteint 25 millions
dans les années 1890. Le service de la dette absorbe le tiers des dépenses au
tournant du siècle. Le ton des discours du budget change rapidement. Dans un
intervalle de dix ans, il passe de « Je ne suis pas l'homme à plonger dans l'endet-
tement » en 1874 à «... ce n'était pas de l'extravagance, mais l'esprit du progrès »
en 1882, puis à «si nous ne faisons pas quelque chose... nous allons faire
banqueroute » en 1884.
10. Le Canada-Uni (composé du Bas et du Haut Canada, qu'on appellera en 1867 le Québec
et l'Ontario) avait accumulé au moment de la Confédération une dette de plus de 70 millions de
dollars. Selon l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, le gouvernement fédéral en assumait 62,5
millions de dollars, le reste devant être partagé entre le Québec et l'Ontario. Voir Vallières (1983 :534).
11. Cette histoire fascinante est racontée en détail par Young (1978).
12. Des recettes d'opération de 2 millions de dollars et le prix de vente de 7,5 millions de
dollars doivent être déduits des dépenses.
13. Young (1978 :14) utilise l'année 1875 pour montrer à quel point les dépenses du gouvernement
pour les chemins de fer sont disproportionnées. Cette année-là, le discours du budget incluait
des items traditionnels, comme 3 000$ pour la bibliothèque du parlement, 11 000$ pour des chemins
de colonisation, 720$ pour des réparations au palais de justice de Gaspé, 66 000$ pour la police et
233 410$ pour l'éducation. Mais il annonçait en même temps que le gouvernement devenait propriétaire
d'un chemin de fer et encourrait des coûts de construction estimés à 10 millions.
« Le gouvernement du Québec et les milieux financiers de 1867 à 1920 »
Marc Vallières
L'Actualité économique, vol. 59, n° 3, 1983, p. 531-550.
Extrait : p. 534
Quant aux besoins de financement, ils sont à prime abord retardés par
la question de partage de la dette de la Province du Canada3. Comme cette
dernière avait accumulé une dette de plus de 70 millions de dollars au
moment de la Confédération et que, par l'Acte de l'Amérique du Nord
Britannique, le fédéral n'en assumait que 62,5 millions, les gouvernements
de Toronto, de Québec et d'Ottawa ont tenté dans de longues
négociations mouvementées de répartir le surplus de la dette entre l'Ontario
et le Québec. Ainsi, le divorce du Québec et de l'Ontario impliquait le
partage de la dette commune excédentaire, soit un peu plus de 10 millions
et demi. Cette question ne sera réglée qu'en 1873 lorsque le fédéral
assume
entièrement cette dette excédentaire et dédommage les autres
provinces de ce traitement de faveur. Avant ce règlement, le gouvernement
du Québec craignait de devoir assumer une dette de 4 à 5 millions
et les charges inhérentes.
Une fois cette possibilité définitivement écartée, le gouvernement
provincial peut se lancer dans un programme intensif de subventions aux
compagnies privées de chemin de fer.
3. Voir à ce sujet Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs thèse de M.A. (Histoire), Université de Sherbrooke, 167 p.
<Dupré et Vallières sur dette Q-O.docx>
====
« Un siècle de finances publiques québécoises : 1867-1969 »
Ruth Dupré
L'Actualité économique, vol. 64, n° 4, 1988, p. 559-583.
Extrait, p. 572
L'incertitude sur le partage de la dette du Canada-Uni entre le Québec et
l'Ontario10 est un facteur supplémentaire d'explication des engagements modestes
du gouvernement québécois. Pendant son premier mandat (1867-1871), le gouvernement
Chauveau dépense moins de 2 millions de dollars par année ; plus de
la moitié de cette somme est consacrée au maintien de l'ordre social. Les revenus
du gouvernement, dont 60 pour 100 proviennent de la subvention fédérale, sont
un peu plus élevés, ce qui laisse un léger surplus chaque année.
En 1873,
après de longues et difficiles négociations, la question du partage
de la dette est finalement réglée : le gouvernement fédéral l'assumera en entier.
Cet arrangement ouvre la voie à une hausse des dépenses du gouvernement
québécois. Ainsi commence la fièvre des chemins de fer qui balaiera la province
jusque dans les années 1890. En 1875, il y a 1 024 milles de chemins de fer au
Québec ; 90 pour 100 sont situés dans la région plus populeuse de la rive sud
du Saint-Laurent, reliant celle-ci aux États-Unis (Hamelin et Roby (1971:129)).
Bientôt, la population, le clergé et les politiciens de la rive nord commencent à
réclamer des chemins de fer11. Le gouvernement du Québec dépensera plus de
26 millions de dollars (17 millions en termes nets12) en aide à la construction
de chemins de fer entre 1873 et 1900; la rive nord, en particulier le «Québec,
Montréal, Ottawa & Occidental », recevra la part du lion.
Les conséquences sur les finances publiques de la province sont dramatiques13.
De 1867 à 1896, les dépenses sont multipliées par six et les revenus par
trois. Certaines années, les dépenses affectées aux chemins de fer représentent la
moitié du budget total. Elles doivent être financées par des emprunts. La dette publique,
qui est nulle en 1870, passe à 15 millions de dollars en 1880 et atteint 25 millions
dans les années 1890. Le service de la dette absorbe le tiers des dépenses au
tournant du siècle. Le ton des discours du budget change rapidement. Dans un
intervalle de dix ans, il passe de « Je ne suis pas l'homme à plonger dans l'endet-
tement » en 1874 à «... ce n'était pas de l'extravagance, mais l'esprit du progrès »
en 1882, puis à «si nous ne faisons pas quelque chose... nous allons faire
banqueroute » en 1884.
10. Le Canada-Uni (composé du Bas et du Haut Canada, qu'on appellera en 1867 le Québec
et l'Ontario) avait accumulé au moment de la Confédération une dette de plus de 70 millions de
dollars. Selon l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, le gouvernement fédéral en assumait 62,5
millions de dollars, le reste devant être partagé entre le Québec et l'Ontario. Voir Vallières (1983 :534).
11. Cette histoire fascinante est racontée en détail par Young (1978).
12. Des recettes d'opération de 2 millions de dollars et le prix de vente de 7,5 millions de
dollars doivent être déduits des dépenses.
13. Young (1978 :14) utilise l'année 1875 pour montrer à quel point les dépenses du gouvernement
pour les chemins de fer sont disproportionnées. Cette année-là, le discours du budget incluait
des items traditionnels, comme 3 000$ pour la bibliothèque du parlement, 11 000$ pour des chemins
de colonisation, 720$ pour des réparations au palais de justice de Gaspé, 66 000$ pour la police et
233 410$ pour l'éducation. Mais il annonçait en même temps que le gouvernement devenait propriétaire
d'un chemin de fer et encourrait des coûts de construction estimés à 10 millions.
« Le gouvernement du Québec et les milieux financiers de 1867 à 1920 »
Marc Vallières
L'Actualité économique, vol. 59, n° 3, 1983, p. 531-550.
Extrait : p. 534
Quant aux besoins de financement, ils sont à prime abord retardés par
la question de partage de la dette de la Province du Canada3. Comme cette
dernière avait accumulé une dette de plus de 70 millions de dollars au
moment de la Confédération et que, par l'Acte de l'Amérique du Nord
Britannique, le fédéral n'en assumait que 62,5 millions, les gouvernements
de Toronto, de Québec et d'Ottawa ont tenté dans de longues
négociations mouvementées de répartir le surplus de la dette entre l'Ontario
et le Québec. Ainsi, le divorce du Québec et de l'Ontario impliquait le
partage de la dette commune excédentaire, soit un peu plus de 10 millions
et demi. Cette question ne sera réglée qu'en 1873 lorsque le fédéral
assume
entièrement cette dette excédentaire et dédommage les autres
provinces de ce traitement de faveur. Avant ce règlement, le gouvernement
du Québec craignait de ne devoir assumer une dette de 4 à 5 millions
et les charges inhérentes.
Une fois cette possibilité définitivement écartée, le gouvernement
provincial peut se lancer dans un programme intensif de subventions aux
compagnies privées de chemin de fer.
3. Voir à ce sujet Michel Stewart, Le partage de la dette et des actifs thèse de M.A. (Histoire), Université Laval, Québec, 197 p.
=======
Le 1 sept. 2016 à
23:01, Demers Pierre <pierre.demers@lisulf.quebec>
a écrit :
Collègue Louis
Gill,
Pouvez-vous me
trouver la réf. 3. Voir à ce sujet 6Michel Stewart, Le partage de la
dette et des actifs thèse de M.A. (Histoire), Université Laval, Québec,
1967
?
Essentiel.
Amical. PiD
========
Marc Vallières.
Le 4 sept. 2016 à 08:08, Marc Vallières <mvall@videotron.ca>
a écrit :
Bonjour M. Demers,
J’ai regardé vos textes ( le
vôtre et celui de Louis Gill) et je constate que toute cette question
reste théorique et s’appuie sur des prémices erronées. En effet, le Québec n’a
jamais assumé la dette de 6 millions résultant de la dette du Haut-Canada d’avant
1841, car, en 1873, l’excédent de la dette de la Province du Canada au delà des
62,5 millions (un peu plus de 10 millions) a été pris en charge par le
Gouvernement fédéral dans le cadre des rajustements de la dette et des subsides
selon la population accordés aux autres provinces canadiennes. L’Ontario
ne doit donc rien au Québec, parce que le Fédéral a assumé toute la dette de la
Province du Canada.
Par ailleurs, qu’est-ce qu’il se serait produit si le
Québec avait dû se conformer à la décision des arbitres. Le Québec et l’Ontario
auraient certainement emprunté leur part de la dette restante, tenant compte de
leurs très faibles ressources budgétaires. Si la position du Québec avait
prévalu et que l’Ontario aurait dû verser 6 millions au Québec, l’Ontario
aurait emprunté les 6 millions, sur 40 ans à 6 ou 7%, les taux à l’époque, plus
sa part sur la dette de 1841 à 1867 et le Québec sa part de la dette de 1841 à
1867. Le capital de cette dette n’aurait pas augmenté dans le temps et, s’il
n’avait pas été amorti (à 1 ou 2% par année comme cela se faisait à l’époque),
il aurait pu être refinancé à l’échéance, indéfiniment. De plus, comme les taux
d’intérêts sont à la baisse jusqu’au milieu des années 1890, le gouvernement de
l’Ontario aurait converti cette emprunt à des taux d’environ 3% et réduit ainsi
sa charge annuelle d’intérêts. La valeur de cette dette se serait limité aux 6 millions et aux intérêts annuels non composés.
Dans ces circonstances, je n’adresserais pas une
réclamation au gouvernement de l’Ontario!!!
J’espère que ces quelques commentaires ne vous décevront
pas trop, tenant compte des sommes extravagantes de vos estimations...
Une bonne fin d’été,
Marc Vallières
Professeur associé (retraité)
Département des sciences historiques
Université Laval
Pour plus d’informations, voir la thèse de maîtrise de
Michel Stewart et mon dernier ouvrage «Le Québec emprunte. Syndicat financiers
et finances gouvernementales, 1867-1987» paru chez Septentrion en 2015.
NDLR. Michel Stewart
a écrit 2 thèses. Maîtrise à l’Université de Sherbrooke Réf. 1 et Doctorat à
l’Université Laval. Réf. 2.
Références.
Réf. 1. Michel Stewart, Le partage de la
dette et des actifs, thèse de M.A. (Histoire), Université de Sherbrooke
Québec, 197 pp.
http://lisulf.quebec/Stewart_Michel_MA_1976.pdf,
Ou encore :
http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/9346?show=full
Réf. 2.
Michel Stewart, Québec, Montréal, Ottawa, Occidental, Thèse de doctorat à
l’Université Laval, Août 1983.
Remarquable
par son contenu et par la qualité de sa rédaction. http://lisulf.quebec/StewartMichelPhD.pdf
Réf. 3. Marc
Vallières, «Le Québec emprunte. Syndicat financiers et finances
gouvernementales, 1867-1987», paru chez Septentrion en 2015.
Réf. 4. Réf.2045. http://www.erudit.org/revue/ae/1983/v59/n3/601063ar.pdf?origin=publication_detail
L'Actualité économique. Revue d'analyse économique, vol. 59 no 3 septembre 1983. LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC ET LES MILIEUX FINANCIERS DE 1867 À 1920 Marc VALLIÈRES Université Laval.
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Texte Lettres
d'appui PMV 2015
Référence
Joël Demers 2015-04-03 à 23:01
===========================================================================
Longueuil,
le ___ mars 2015
À
l'attention des membres du jury des prix du Québec,
Mesdames,
messieurs,
Il
me fait plaisir et honneur d'appuyer, par la présente, la candidature du réputé
physicien Pierre Demers au prix Marie-Victorin.
J'ai
connu Pierre, qui est mon grand-cousin, alors que j'étais encore enfant, lors
de réunions familiales. Il avait déjà une personnalité qui imposait le respect
et l'admiration de par sa rigueur et son érudition.
Ayant
moi-même fait des études en sciences de la nature, j'ai toujours gardé un
intérêt marqué pour la carrière de ce parent dont j'ai pu suivre la carrière
dans les médias et par le bouche-à-oreille. Je sais
qu'il a été un grand chercheur et un pionnier des sciences au Québec.
Peu
de gens connaissent aujourd'hui l'existence des laboratoires secrets à Montréal
où il a participé aux recherches du projet Manhattan durant la deuxième guerre
mondiale. C'est néanmoins un épisode glorieux de notre histoire où il a apporté
une contribution des plus remarquables.
Par
la suite, sa carrière en recherche et dans l'enseignement a contribué à
inspirer et former des générations de chercheurs et de scientifiques de chez
nous et à faire rayonner le Québec scientifique à travers le monde.
Il
a grandement contribué ainsi, et par son implication dans une multitude
d'autres domaines, à l'avancement de la connaissance et de la société au Québec
et dans le monde.
Pour
ces raisons, et d'autres encore, j'ai l'intime conviction qu'il mérite
clairement d'être honoré de la plus haute distinction remise à un tel
scientifique au Québec, soit le prix Marie-Victorin.
Jean
Coutu
etc…....
===========================================================================
===========================================================================
Montréal,
26 mars 2015
Monsieur
Michel Madore
Secrétaire
des Prix du Québec scientifique
Objet : Lettre d’appui |
Candidature de Pierre Demers pour le Prix Marie-Victorin
Monsieur
Madore,
Au nom
de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, je souhaite par la
présente fournir mon appui officiel à la candidature de monsieur le professeur
Pierre Demers pour l’obtention du Prix Marie-Victorin 2015.
À
l’automne 2014, j’ai eu le plaisir de collaborer avec la famille de monsieur
Demers pour l’organisation des célébrations de son 100ee
anniversaire de naissance. Plusieurs personnalités du monde scientifique et
politique, dont monsieur Paul Gérin-Lajoie, ont participé à ce jubilé mémorable
tenu à la Maison Ludger-Duvernay le 8 novembre
dernier. On a pu souligner à cette occasion les découvertes et contributions
exceptionnelles au monde scientifique de monsieur Demers. Par ailleurs, ce
physicien nucléaire de réputation internationale a toujours œuvré avec courage
pour la défense et la promotion du français comme langue scientifique
internationale, ayant créé la LISULF (Ligue internationale des scientifiques
pour l’usage de la langue française). Lors de la soirée du 8 novembre, on a
aussi annoncé que la SSJB lui décernera prochainement le Grand prix des
sciences Léon-Lortie, lequel porte le nom du grand
universitaire ayant dirigé en 1936 les travaux de maîtrise
ès chimie de Pierre Demers à l’Université de Montréal…
Éminent
savant, professeur respecté, chercheur infatigable, vulgarisateur apprécié de
tous, Pierre Demers est un homme aimable au parcours impressionnant. Guidé par
sa curiosité insatiable et sa passion du savoir, il continue aujourd’hui à
s’investir, comme il l’a toujours fait, pour l’avancement de la recherche
scientifique, particulièrement dans le domaine de la physique fondamentale. La
vocation profonde du professeur Pierre Demers, un modèle pour la jeunesse et la
relève scientifique, n’est pas sans rappeler l’œuvre du frère Marie-Victorin
lui-même.
Pionnier
du développement de l’ionographie corpusculaire,
fondateur du Centre québécois de la couleur, inventeur du colorimètre,
inventeur du système du Québécium, seul scientifique québécois à avoir
participé au projet Manhattan, récipiendaire de nombreuses distinctions
majeures, Pierre Demers, qui a inspiré les Hubert Reeves et Ishfaq
Ahmad de ce monde, a résolument bien mérité de la patrie. En plus de sa
carrière époustouflante comme chercheur, monsieur Demers, cet universaliste,
auteur de deux recueils de poésie, a su jeter des ponts entre les sciences, les
arts (les couleurs) et la langue française.
Enfin,
ayant pris connaissance des critères devant guider le jury pour la sélection
des récipiendaires du Prix Marie-Victorin, le Conseil général de la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal considère que cette distinction lui va comme un
gant.
Je
reste à votre entière disposition pour témoigner davantage de mon
admiration à l’égard des réalisations et de l’humanisme du professeur
Demers.
Veuillez
agréer, Monsieur Madore, l’expression de mes
sentiments distingués,
Me
Maxime Laporte
Président
général, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
===========================================================================
Jacques L’Écuyer.
En
appui à la candidature de Pierre Demers au prix Marie-Victorin
J’ai
d’abord connu Pierre Demers lorsque j’étais étudiant de 1er cycle à
l’Université de Montréal à la fin des années 50. C’était un des rares
professeurs du Département de physique qui jouissait alors d’une réputation
internationale. Il m’avait impressionné par ses cours et les exercices de laboratoire
qu’il nous demandait de réaliser. Au moment d’entreprendre mes études de maîtrise, c’est à lui que je me suis adressé pour diriger
mon travail, ce qu’il a accepté de bonne grâce. Je lui en ai toujours été
reconnaissant. Mes deux années de maîtrise m’ont
permis de connaître sa personnalité originale et ses
convictions profondes.
Pierre
Demers est d’abord et avant tout un grand scientifique. Il a fait ses études en
France dans les laboratoires les plus prestigieux. Il a ensuite travaillé
durant les années quarante avec des scientifiques canadiens et internationaux
au développement des connaissances en matière de fission nucléaire,
connaissances qui ont conduit à la mise au point des premiers réacteurs
nucléaires et à la production de la bombe atomique. Je crois qu’il était le
seul scientifique québécois dans cette équipe dirigée par Halban
et Sr John Cockroft (prix Nobel). Il a alors
développé une méthode permettant de suivre la trajectoire des particules
élémentaires lors des réactions nucléaires à l’aide d’émulsions
photographiques, ce qui l’a conduit à découvrir de nouveaux éléments. Il a bien
décrit cette méthode dans un livre qui a connu une très large diffusion dans
les milieux scientifiques internationaux : IONOGRAPHIE, les émulsions
nucléaires, principes et applications.
Mon
travail de maitrise a porté sur une application de cette méthode à un problème
d’intérêt en physique nucléaire : la distribution angulaire des fragments
provenant de la fission de 232Th frappé par des neutrons. Il
s’agissait de déterminer à l’aide d’émulsions nucléaires comment le thorium se
désintégrait et dans quelle direction se dirigeaient les résidus de cette
désintégration. Pierre Demers a suivi avec attention et rigueur mon travail. Il
m’a appris, à moi comme à plusieurs autres étudiants de cette époque, la
discipline d’une recherche scientifique.
Mais
Pierre Demers n’était pas qu’un scientifique, il était aussi un pionnier. À l’Université de Montréal, il a mis sur
pied un laboratoire de premier ordre en physique, un des premiers capables
d’accueillir des scientifiques provenant de partout dans le monde. À l’époque
où j’ai travaillé dans son laboratoire, c'est-à-dire entre 1959 et 1961, j’ai
côtoyé des chercheurs de France, Belgique, Pakistan, Espagne et Allemagne, ce
qui témoigne de sa renommée internationale. Il était d’ailleurs régulièrement
invité à des rencontres dans divers pays.
Pierre
Demers était aussi un poète et un artisan de la langue française. Il avait
conscience de l’importance de la langue dans le raisonnement des scientifiques,
des liens entre culture et sciences, et il voulait sensibiliser ses étudiants à
cette dimension de leur travail scientifique. C’est sans doute pour cette
raison qu’il a par la suite fondé la Ligue internationale des scientifiques pour
l'usage de la langue française. Je ne sais pas jusqu’à quel point
son travail en ce domaine a porté fruit, mais il faut reconnaitre qu’il s’agit
là d’une initiative de grande importance pour l’avenir d’une société qui veut
respecter ses valeurs et ses traditions.
Voilà
pourquoi je supporte avec la plus grande ferveur la mise en candidature de
Pierre Demers pour le prix Marie-Victorin. J’espère qu’on saura reconnaitre et
célébrer le travail gigantesque de ce grand homme de science.
Jacques
L’Écuyer
29 mars
2015
===========================================================================
Paris,
France, le __ mars 2015
Jury
du Prix Marie-Victorin
À
l'attention de :
Monsieur Michel MADORE,
Mesdames,
messieurs,
C'est
en toute sérénité que je choisis d'appuyer la candidature de M. Pierre Demers
au prix Marie-Victorin.
M.
Demers a notamment côtoyé nombre de grandes Québécoises et de grands Québécois
qui m'ont ouvert leur porte au temps de ma jeune carrière ou qui m'ont précédé
dans diverses fonctions, tels que Jacques-Yvan Morin, Paul Gérin-Lajoie et le
regretté René Lévesque. Je connais sa solide renommée scientifique et j'ai pu goûter aux plaisirs de sa conversation et de son érudition
en de nombreuses matières. J'ai aussi déjà salué publiquement les mérites de sa
longévité et de sa persévérance de même que son apport unique à nos sociétés
francophones d’Amérique et d'Europe.
Je
sais, bien sûr, qu'il est aujourd'hui le seul survivant de l’héroïque aventure
atomique Montréalaise où il a contribué aux événements
qui ont marqué notre histoire et celle de toute la civilisation humaine.
Il
a aussi, tout au long du dernier siècle, repoussé les limites du savoir et communiqué
tous azimuts tant ses connaissances que sa vision et ses opinions toutes
particulières et d'autant plus précieuses qu'elles se révèlent généralement
fort différentes des idées reçues et de toute autre. Pierre Demers a développé
l'art d'observer le monde avec un regard neuf et d'y voir ce que nul autre n'y
avait aperçu auparavant.
Mais
surtout, je peux témoigner de sa persévérance et de son abnégation dans sa
lutte pour la langue française, qualités qui sont les garantes, s'il en est, de
celles dont il a dû faire preuve aussi tout son parcours scientifique durant.
________________________
Pauline
Marois
josee.jutras12@gmail.com
Wladimir Paskievici.
Monsieur
Michel Madore
Secrétaire
des prix du Québec scientifique
Montréal,
le 28 mars 2015
Objet : Candidature du
Professeur
Pierre Demers au prix Marie-Victorin
Le
professeur Pierre Demers est un candidat idéal au plus important prix
scientifique du Québec et je suis extrêmement honoré de pouvoir le présenter.
Sa
carrière exceptionnelle est amplement détaillée dans son prodigieux curriculum vitae, dont je souligne
d’abord les principaux traits de cette carrière, avant d’évoquer quelques
souvenirs personnels et de mettre en évidence, par la suite, les réalisations
qui satisfont aux critères du prix Marie-Victorin :
a) une
formation hors pair : diplômé du Collège Brébeuf, licences ès sciences
– en physique et en mathématiques – à l’Université de Montréal, maîtrise en chimie à l’Université de Montréal, agrégé de
l’École Normale de Paris, doctorat d’état à l’Université de Paris, stages de
formation au MIT et au Rennselaer Polytechnic
Institute, aux États-Unis, et stage de recherche dans le laboratoire de
l’équipe de Joliot-Curie – prix Nobel en physique nucléaire.
b) de
retour à Montréal au Canada, il a fait partie, comme seul canadien-français, de
l’équipe sélecte des chercheurs canadiens qui ont travaillé, d’abord à Montréal
ensuite aux laboratoires de l’Énergie atomique du Canda, en Ontario, sur le projet secret Manhattan visant à produire la première
bombe atomique.
c) sa
carrière professorale, menée à l’Université de Montréal et qui a duré 33 ans, a
été extrêmement féconde, qu’elle soit en termes d’enseignement, de recherche,
de formation de chercheurs ou de rayonnement au sein de la société.
d) sa
principale contribution à l’avancement des sciences physique a été le
développement de la photographie ionique (des ions) – par rapport à la
photographie photonique (de la lumière) – comme principal outil
d’observation (détection et mesure) des particules radioactives et des noyaux
nucléaires, à partir des traces que ces particules laissent dans des émulsions
photographiques spéciales. L’importance de cette méthode de recherche a été
reconnue par le comité de sélection du Prix Nobel de physique qui a donné ce
prix, en 1950, à Cecil Frank Powell, pour « le développement de la méthode
photographique d'étude des processus nucléaires […] », seul concurrent du
Professeur Pierre Demers dans ce domaine.
e) sa
principale publication, devenue par la suite l’ouvrage de référence mondial
dans le domaine de la photographie ionique – ou « ionographie » – s’intitule : Ionographie, les émulsions nucléaires. Principes
et Applications »
f) le
professeur Demers a joué un rôle prédominant dans la réalisation du Laboratoire
de physique nucléaire de l’Université de Montréal.
g) il a
participé activement à de très nombreuses réunions savantes, qu’elles aient eu
lieu au Québec ou à l’étranger.
h) il
était en relation étroite avec les grands physiciens nucléaires de son temps
h) il a
été l’un des fidèles collaborateurs de l’ACFAS, nommée à l’époque Association canadienne française pour
l’avancement des sciences.
Quelques souvenirs
personnels
J’ai
fait la connaissance du Professeur Pierre Demers en juin 1957 lors d’un congrès
international de physique corpusculaire qui se tenait à Strasbourg, en France,
où je finissais mes études de doctorat en physique nucléaire. Lorsque je lui ai
fait part de mon intérêt pour un poste universitaire éventuel au Canada –
j’étais apatride alors et mes parents vivaient déjà au Canada – il m’a
suggéré de participer au congrès qu’il organisait lui-même, à l’Université de
Montréal, l’année d’après, ce que je fis. À l’époque, le département de
physique était peu pourvu en professeurs ayant un doctorat (le Professeur
Hubert Reeves; le grand spécialiste en astrophysique, ne devait être engagé que
peu après). Grâce à lui, j’ai obtenu une bourse post-doctorale,
de même que le visa d’entrée au Canada. J’ai travaillé avec lui pendant un an,
avant d’être engagé comme professeur assistant à l’École Polytechnique. Ma
contribution a consisté à développer une méthode mathématique avancée
(convolution des transformées de Fourrier) – méthode utilisée aujourd’hui
pour améliorer la qualité des images –, pour mesurer la densité des
grains dans les traces fortement ionisées dans les émulsions nucléaires.
En plus
de m’offrir un cadre exceptionnel de travail, le Professeur Demers m’a fait connaître les grand noms des scientifiques de l’Université
de Montréal comme l’écologiste Pierre Dansereau
– l’autre géant scientifique du Québec de mon temps -, Jean-Marie Demers
et Pierre Couillard, les deux biologistes, avec lesquels j’ai gardé de bonnes
relations pendant longtemps.
Le
Professeur Pierre Demers avait tout à fait l’air d’un grand patron. Très
exigeant, il insistait sur la rigueur de notre travail. Il tenait à ce que
chaque membre de son équipe soit au courant de l’avancement de tous les autres.
Il veillait aussi au bien-être de son équipe, en nous
invitant chez lui ou dans le chalet qu’il louait en été. Il nous poussait à
participer aux congrès annuels de l’ACFAS
etc.
Durant
mon séjour dans son groupe, il a commencé à apprendre l’alphabet cyrillique et
la langue russe pour pouvoir lire les auteurs soviétiques dans leur langue
natale. Il m’a poussé à le faire avec lui. J’ai commencé à le
faire mais au bout d’un certain temps, j’ai renoncé. Lui, pas !
Il
avait une énergie indomptable et son esprit fonctionnait en démultiplié à tout
moment. Je me souviens, d’avoir passé dans son bureau, un vendredi en fin de
journée, pour lui souhaiter un bon weekend. Je l’ai trouvé à son bureau, la
tête entre ses deux mains. Il avait l’air fatigué. En lui souhaitant un bon
repos, il m’a répondu, en murmurant et en soupirant : « J’ai trop
d’idées, trop d’idées… »
Le
Professeur Demers était un homme de grande culture classique, qui s’exprimait
dans un français parfait. Nationaliste convaincu, il aimait passionnément le
Québec à l’intérieur duquel il ne s’exprimait qu’en français malgré la totale maîtrise de l’anglais. Enfin, il s’intéressait aux
conséquences sociales des découvertes scientifiques y compris celle de
l’utilisation de l’énergie nucléaire, le domaine vers lequel je me suis dirigé
par la suite.
Parrain
de notre première fille, il est resté longtemps proche de notre famille. Son
esprit était toujours en éveil l’année dernière lorsqu’il m’a contacté pour lui
fournir un renseignement utile pour un ’article qu’il rédigeait. À près de cent
ans !
Appréciations selon les critères
d’attribution du prix Marie-Victorin
·
qualité et envergure de la production scientifique
La
qualité de la production scientifique du Professeur Pierre Demers a été reconnue
internationalement et l’envergure a impressionné l’ensemble des chercheurs avec
qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir. La physique nucléaire et la physique
des particules élémentaires n’ont pu se développer que grâce au développement
de nouvelles techniques d’observation. Après les simples chambres d’ionisations
qui mesuraient l’énergie des particules ionisantes (rayons cosmiques,
rayonnements radioactifs, atomes ionisés ou particules élémentaires), après les
populaires compteurs Geiger qui mettaient simplement en évidence la présence de
radioactivité, après les chambres à brouillard, déjà plus sophistiquées, mais
avant le chambres à bulles ou les détecteurs à semi-conducteurs, l’utilisation
des détecteurs à émulsion photographique a permis l’étude détaillée des
réactions nucléaires et la mise en évidence de nouvelles particules.
Comme
je le laissais entendre plus haut, son travail, de par son originalité et son
ampleur, était « nobélisable ».
·
renouvellement
de la problématique et l’originalité de la démarche scientifique
J’ai
déjà parlé de l’originalité du travail du Professeur Demers. Ce qui m’a le plus
impressionné cependant, c’est son inventivité continue, dans sa démarche de
perfectionnement et de variété. Comme dans tout nouveau produit chimique
– ou biologique – on peut faire varier presque infiniment un ou
plusieurs paramètres ou éléments faisant partie des émulsions photographiques.
Qu’elles soient en couches minces, en couches épaisses, de faible, moyenne ou
forte densité, qu’elles contiennent tel ou tel élément constituant, la gamme des possibilité est quasi infinie. Habituellement les traces laissées par
les particules ionisantes sont grises ou noires, selon le pouvoir ionisant des
particules étudiées. Eh bien, le Professeur Pierre Demers a réussi à obtenir,
pour plus de visibilité, des traces en couleur !
· le
rayonnement international
Sujet
déjà traité. Participant actif à tous les congrès de physique nucléaire
expérimentale, il a été aussi invité à plusieurs autres universités.
·
la contribution à la formation dans le domaine de la
recherche ou au développement du milieu
Le
Professeur Pierre Demers a formé un bon nombre de chercheurs dont plusieurs ont
occupé par la suite des postes importants au Québec ou ailleurs. La liste
compète est fournie dans le C.V.
Il a
contribué aussi beaucoup, par sa participation à de nombreuses sociétés
savantes, par des articles dans des journaux et par des entrevues à la
télévision, au développement scientifique du Québec, comme aussi à la promotion
de la langue française dans les articles scientifiques des chercheurs
québécois.
En résumé, je considère que le
Professeur Pierre Demers mérite amplement de voir couronner sa superbe carrière
scientifique au Québec par l’obtention du prix Marie-Victorin.
Wladimir
Paskievici
Professeur
émérite, École Polytechnique, Montréal
Ancien
fondateur et Directeur de l’Institut de génie nucléaire, ÉPM
Ancien
Directeur, Direction des Études supérieures et de la Recherche, ÉPM
#603,
4874 Côte des Neiges
Montréal
QC H3V
1H4
514-733-7438
===========================================================================
Hubert Reeves.
Paris,
France, le __ mars 2015
Jury
du Prix Marie-Victorin
À
l'attention de :
Monsieur Michel MADORE,
Mesdames,
messieurs,
J'ai
connu Pierre Demers lors de mes études à l'université de Montréal. Il fut l'un
de mes professeurs. J'ai eu la chance d'en connaître
plusieurs autres auparavant qui m'ont eux aussi prodigué un enseignement
précieux. Le professeur Demers cependant, fut le premier que j'ai croisé qui
portait le flambeau de la recherche. La science ce n'est pas seulement : «
voilà ce qu'on connaît » à un moment donné de
l'histoire, c'est aussi : « que reste-t-il à savoir aujourd'hui? » Et ça,
c'est ce que j'ai rencontré la première fois avec Pierre Demers.
Il
faisait autorité dans le champ de l'ionographie et
son prestige pouvait intimider. Je fus donc un peu surpris, agréablement bien
sûr, de la simplicité avec laquelle il m'a accepté, moi jeune étudiant, dans
son laboratoire et comme participant lors de ses expériences. Il m'a invité à
participer au lancement de ballons à l'hélium portant des plaques d'émulsion
qui permettaient d'enregistrer le passage en altitude des particules du
rayonnement cosmique. Cette expérience de vie m'a marqué personnellement et
l'étude du rayonnement cosmique m'a suivi tout au long de ma carrière de chercheur.
Autour
de nous, durant les décennies suivantes et précédentes, la contribution de
Pierre Demers dans ce domaine a permis l'avancement des recherches
d'innombrables scientifiques de par le monde. C'est grâce à lui notamment qu'on
a découvert plusieurs particules nouvelles.
Il
était, et il est encore, un ardent défenseur de la langue française et un homme
d'une grande culture, s'intéressant à tous les domaines de la connaissance. Il
bénéficiait d'une telle renommée a-t-on dit de lui, que nul n'a profité
davantage de sa liberté académique. Dans ses cours, par exemple, il débordait
volontiers des programmes officiels et employait parfois des moyens
pédagogiques des plus originaux pour illustrer son propos, capter l'attention
et marquer l'imaginaire de ses auditeurs. Il aura ainsi transmis une vision
toute particulière de la science, voire parfois, une passion de la recherche à
des centaines sinon des milliers d'étudiants.
Toujours
lucide et actif à plus de cent ans aujourd'hui, il persiste à bousculer les
usages et à tenter de faire avancer la science et la société selon ses idées
toujours originales. Qu'on partage ou non ses vues, on ne peut qu'acclamer une
telle attitude et une telle persistance.
Au
Québec, aujourd'hui, peu de scientifiques encore vivants méritent autant que
Pierre Demers de recevoir les honneurs du prix Marie-Victorin en reconnaissance
de l'ensemble de son œuvre. À mon humble avis, il n'y en a même aucun autre.
________________________
Hubert Reeves,
Astrophysicien - hreeves@club-internet.fr
Montréal, 28
mars 2015
Jury du Prix
Marie-Victorin
À l’attention
de :
Secrétaire des
prix du Québec Scientifique
Cher Monsieur,
Je recommande le
professeur Pierre Demers, physicien nucléaire, pour le prix Marie Victorin 2015.
Maintenant âgé
de 100 ans, le professeur Pierre Demers œuvre depuis les années trente dans le
domaine de la physique nucléaire, à laquelle il a apporté de nombreuses
contributions, notamment dans la construction du cyclotron, avec le projet
Manhattan dont il a fait partie.
Toute sa vie
active, il l’a consacrée à d’importants travaux de sciences nucléaires. Sa
découverte d’un nouvel élément qu’il nomma Québécium (Qb),
s’est traduite par un nouveau tableau périodique des éléments, distinct du
tableau traditionnel de Mendeleïev. Cette découverte du professeur Demers
représente une contribution majeure aux disciplines nucléaires contemporaines.
Depuis de
nombreuses années, le professeur Demers dirige la Ligue des Scientifiques pour
l’usage du Français dans les sciences (LISULF), Il n’a pas hésité à aller jusqu’à
confronter l’Institut Pasteur à Paris pour son usage intempestif et injustifié
de l’anglais dans ses travaux scientifiques.
Comme géographe
spécialisé en géopolitique et auteur de plusieurs travaux sur le statut
territorial du Québec, j’ai eu de nombreuses occasions d’apprécier le travail
du professeur Demers, qui a été et demeure une inspiration pour tout Québécois
et toute Québécoise qui s’engage dans une carrière scientifique.
Salutations
cordiales
René Marcel
Sauvé, géographe et auteur.
===========================================================================
Michel Drouet présentateur.
À l’attention
de :
Monsieur Michel Madore
Secrétaire des
prix du Québec Scientifique
Cher Monsieur,
Monsieur Michel Madore
Secrétaire des prix du Québec scientifiques
Je suis très honoré de présenter la candidature du
Professeur Pierre DEMERS au prix Marie-Victorin.
1.
Pierre DEMERS EN BREF :
Lorsqu’en 1963, sont préparés les dossiers
de demande de financement pour la construction du Laboratoire de physique nucléaire de l’université de Montréal, le
nom de Pierre Demers est mis de l’avant pour valoriser les demandes.
En effet, le physicien Pierre Demers, avec déjà 25 ans de métier en 1963, est une référence internationale en physique nucléaire :
-
En
1939-40, il fait partie de l’équipe d’Irène
et Joliot-Curie, au prestigieux Collège de France, alors que ces derniers
viennent de recevoir le prix Nobel pour leur découverte de la radioactivité
artificielle.
-
Au
Collège de France, Pierre Demers utilise la « méthode photographique » pour mettre en évidence le
cycle du combustible nucléaire au thorium menant à la production de l’uranium
233. Il découvre également une série de 7
nouveaux éléments radioactifs du neptunium.
-
Dés
1943, Pierre Demers se joint à l’équipe de scientifiques anglais, français et
américains qui travaillent dans des laboratoires secrets à l’université de
Montréal (ci-après : « U. de M. ») au projet Manhattan. Ces travaux
mèneront à la 1ère bombe atomique et à la fin de la 2ième
guerre mondiale.
-
Pierre
Demers, seul scientifique
canadien-français participant au projet Manhattan, met au point une
nouvelle technique basée sur l’utilisation d’émulsions photographiques qui
permettent une détection beaucoup plus facile et précise des traces laissées
par les particules chargées.
-
Pierre
Demers propose le terme « ionographie » pour sa découverte. Cette technique
a servi par la suite à la réalisation de milliers de travaux de recherche dont
la découverte de la dualité du méson cosmique qui valut un Prix Nobel de physique à Powell en
1950.
-
Après
la fin de la guerre, Pierre Demers devient professeur
de physique à l’U. de M. Il y poursuit ses travaux de recherche sur l’Ionographie corpusculaire. Il développe l’ionographie en couleur et étudie le rayonnement cosmique et
solaire, sujet de multiples publications et direction de thèses d’étudiants.
-
Il
y enseigne pendant 33 ans contribuant ainsi grandement à préparer la relève
scientifique du Québec.
-
Les
techniques d'ionographie du professeur Demers sont
demeurées au cœur de la recherche nucléaire durant trois décennies.
2.
LA QUALITÉ ET L’ENVERGURE DE LA
PRODUCTION SCIENTIFIQUE
De 1930 à 1980, Pierre DEMERS a publié plus de 130 articles, en chimie ou physique nucléaire, dans des revues scientifiques canadiennes et internationales.
La liste des publications figure au curriculum vitae ci-joint.
Parmi
les publications, il faut noter l’ouvrage extrêmement important suivant de 864
pages, 39 tableaux, 402 figures, 3500 références, 2200 noms d’auteurs, réalisé
avec l’aide financière du ministère de l’industrie et du commerce et
publié par les Presses
Universitaires de Montréal en 1958 :
« P.Demers : Ionographie, les émulsions nucléaires,
« Principes et Applications »
Cet ouvrage constitue une référence fondamentale dont nous avons dénombré plus de 50 citations dans des articles en physique nucléaire au niveau international. Cet ouvrage est basé sur 13 années de recherche et d’applications de cette technique de détection et caractérisation de réactions nucléaires réalisées par Pierre Demers.
Cette technique, il l’a développée et perfectionnée et il y a ajouté la couleur pour mieux mettre en évidence les différentes réactions nucléaires. La technique a été adoptée par de nombreux scientifiques à travers le monde.
C’est la contribution majeure de la carrière de Pierre Demers non seulement pour l’avoir perfectionnée mais pour l’usage qu’il en a fait car plus des ¾ des travaux qu’il a publiés ou présentés à travers le monde sont basés sur l’Ionographie Corpusculaire.
Durant la même période, Pierre Demers a présenté plus de 80 communications à des congrès au Canada et un peu partout à travers le monde, comme, par exemple :
-
Une
communication à l ‘Académie des Sciences de Paris en 1950 portant sur
« L’anisotropie des rayons cosmiques étudiés par ionographie » ou
-
une
communication invitée sur « L’ionographie en
couleur » à la conférence annuelle de
la « Pakistan Atomic Energy
Commision » tenue à Nilore,
Pakistan, le 6 mars 1979.
3.
LE RENOUVELEMENT DE LA
PROBLÉMATIQUE ET L’ORIGINALITÉ DE LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE
En 1939-40, au Collège de France, il fait partie de l’équipe d’Irène et Joliot-Curie alors que ces derniers viennent de recevoir le prix Nobel pour leur découverte de la radioactivité artificielle. Et cette même équipe découvre, en 1939, la fission nucléaire pour la production d’énergie dans une centrale nucléaire, et prend un brevet.
Au Collège de France, Pierre Demers utilise la « méthode photographique » pour mettre en évidence et caractériser l’activité des neutrons. Il participe ainsi, par exemple, à l’identification du cycle du combustible nucléaire au thorium menant à la production de l’uranium 233. C’est durant cette même période que Pierre Demers découvre également une série de 7 nouveaux éléments radioactifs du neptunium.
En 1943, après son retour au Québec, Pierre Demers est invité à se joindre à l’équipe de scientifiques français, avec qui il avait travaillé à Paris, à qui se sont joint des scientifiques anglais et américains qui travaillent au projet Manhattan dans l’aile ouest du bâtiment de l’U. de M. Ces travaux mèneront à la 1ère bombe atomique et à la fin de la 2ième guerre mondiale.
Pierre Demers est le seul scientifique canadien-français du projet Manhattan.
Une plaque, fixée au mur de l’aile ouest du bâtiment principal de l’université de Montréal et visible de la cour centrale, porte le nom de Pierre Demers. Cette plaque, commémorant les travaux du projet Manhattan a été dévoilée le 17 mai 1962 par le Prince Philip qui est venu serrer la main du professeur Demers à cette occasion.
En 1945, dans le cadre du projet Manhattan, Pierre Demers, qui doit utiliser encore la « Méthode Photographique », travaille sur le développement d’une autre méthode plus performante pour le diagnostique des réactions nucléaires. Il met au point une nouvelle technique basée sur l’utilisation d’émulsions photographiques qui permettent une détection beaucoup plus facile et précise des traces laissées par les particules chargées.
Pierre Demers propose le terme « ionographie » pour sa découverte. Cette technique a servi par la suite à la réalisation de milliers de travaux de recherche nucléaire et cosmique. La première de ses applications publiée fut la découverte de la dualité du méson cosmique qui valut un Prix Nobel de physique à Powell en 1950.
À ce sujet, le réputé physicien Roumain, Wladimir Paskievici, dans sa lettre d'appui au présent dossier (Voir
p.-j.), a tenu à mentionner :
L’importance
de cette méthode de recherche a été reconnue par le comité de sélection du
Prix Nobel de physique qui a donné ce prix, en 1950, à Cecil Frank Powell,
pour « le développement de la méthode photographique d'étude des processus
nucléaires […] », seul concurrent du Professeur Pierre Demers dans
ce domaine.
Après la fin de la guerre, de 1946 à 1980, Pierre Demers, enseigne à l’U. de M., il y poursuit notamment ses travaux de recherche sur l’Ionographie corpusculaire pendant plus de 20 ans. Il améliore encore sa technique par une innovation inespérée en modifiant la composition des émulsions ce qui permet, en y ajoutant de la couleur, d’augmenter considérablement la résolution des traces laissées dans l’émulsion, par les réactions nucléaires. Il met ainsi au point l’ « ionographie en couleur» qui mènera à l’avancement des connaissances et à de multiples publications sur le rayonnement cosmique et solaire.
Dans
l’étude du rayonnement cosmique et solaire, au lieu de placer les détecteurs ionographiques en haut d’une montagne, Pierre Demers imagine de les placer sur des ballons lâchés dans l’atmosphère. En 1947, avec la
collaboration de CIL, il monte, à l’U. de M., un atelier de fabrication de ballons en
polythène. Jusqu’en 1954, le Professeur Demers réalisera, avec son équipe, 57
lâchers et récupérations, à Montréal, de trains de ballons équipés de
détecteurs ionographiques. L’analyse ultérieur des émulsions permit de mettre en évidence la présence
de « primaires lourds », qui sont à la source des grandes gerbes
d’Auger.
4.
LE RAYONNEMENT INTERNATIONAL
Apprenant
que je travaillais sur ce dossier de mise en candidature du Professeur Demers,
un de ses diplômés, Claude Cardinal (ccardin@videotron.ca) m’a envoyé, le 27 mars dernier, le message suivant:
À ma connaissance, l’apogée de la carrière de Pierre Demers dans le domaine de l'ionographie se situe en 1959, année où il organisa à Montréal, à titre de Président du comité canadien, le 2ième colloque de Photographie corpusculaire. Ce fut une contribution magistrale à la physique nucléaire qui fut appréciée par un grand nombre de physiciens présents venus d’autres pays.
En effet, ce 2ième colloque international de photographie corpusculaire tenu à Montréal en 1959, regroupa 150 auteurs, 87 communications et le compte rendu préparé par Pierre Demers est de 460 pages avec 360 figures.
Comme indication de l’implication de l’équipe Demers aux échanges scientifiques à l’international on note qu’elle présenta 3 communications au 1er colloque tenu à Strasbourg (1958), 7 communications au 2ième colloque de Montréal (1959), 3 communications au 3ième colloque de Moscou (1960) et 8 communications au dernier et 4ième colloque tenu à Munich en 1962.
Par ailleurs, comme le montre son c.v. (ci-joint), Pierrre Demers a publié dans de nombreuses revues scientifiques internationales comme : Atomes (France), CR Ac. Sc. Paris (France), J. Sci. Instr. (GB), Nature (GB), Nuovo Cimento (Italie) et Physical Review (É.U.).
En 1970-71, Pierre Demers passa une année sabbatique à Francfort et à Strasbourg au Laboratoire d’ ionographie des professeurs Shopper et Cuër.
En 1979, il fut conférencier-invité au congrès sur l’ionographie, tenu à Nilore au Pakistan, invité par le professeur Ishfaq Ahmad, directeur of the Institute of Nuclear Science.
Le
professeur Ishfaq Ahmad, ancien étudiant au doctorat
et post-doc. de Pierre Demers de 1954 à 1964 dirigera,
plus tard, les destinées de l'énergie atomique du Pakistan jusqu'à sa retraite
il est dernièrement président de l’
académie des sciences du Pakistan. Il est surtout célèbre pour avoir dirigé les
travaux qui ont mené au 1ers essais nucléaire du Pakistan en 1998.
5.
LA CONTRIBUTION À LA FORMATION
DANS LE DOMAINE SCIENTIFIQUE OU AU DÉVELOPPEMENT DU MILIEU
Au cours de ses 33 années d’enseignement de la physique à l’U. de M., Pierre Demers a dû enseigner à plus de 1000 étudiants, au bas mot. Parmi eux, Jacques Saint-Pierre, vice-recteur émérite de l’U. de M., Jacques Vanier, professeur au département de physique et aussi l’illustre astrophysicien et écrivain Hubert Reeves qui a d’ailleurs souhaité produire une lettre d’appui à la présente candidature.(Voir p.-j.)
Parmi ses étudiants à la maîtrise et au doctorat, plusieurs ont accédé à des fonctions majeures particulièrement Mm. Ishfaq Ahmad et Jacques l’Écuyer ; ces deux anciens étudiants du professeur Demers ont aussi préparé des lettres d’appui à la présente candidature.(Voir p.-j.)
Dans
sa lettre d’appui du 29 mars 1015, Jacques L’Écuyer a écrit :
[…] Pierre Demers a suivi avec attention et rigueur mon travail. Il m’a appris, à moi comme à plusieurs autres étudiants de cette époque, la discipline d’une recherche scientifique.[…] il était aussi un pionnier. À l’Université de Montréal, il a mis sur pied un laboratoire de premier ordre en physique, un des premiers capables d’accueillir des scientifiques provenant de partout dans le monde. […] j’ai côtoyé des chercheurs de France, Belgique, Pakistan, Espagne et Allemagne, ce qui témoigne de sa renommée internationale. Il était d’ailleurs régulièrement invité à des rencontres dans divers pays. »
À noter également que c’est Pierre Demers qui, en France, en 1957, a invité le Dr. Wladimir Paskievici pour des recherches postdoctorales dans son laboratoire. Le professeur Paskievici fondera plus tard l’Institut de Physique Nucléaire de Polytechnique. Le professeur Paskievici a aussi envoyé une lettre d’appui, jointe au présent dossier de candidature.
Le professeur Demers a très tôt milité pour la « La création, à Montréal, d’un Institut d’études nucléaires ». Jean-Marc Léger nous l'affirme dans Le Devoir du 1er aout 1957. Et, lorsqu’en 1963, sont préparés les dossiers de demande de financement auprès du gouvernement du Québec, du CNR et d’Énergie atomique du Canada, pour la construction du Laboratoire de physique nucléaire de l’université de Montréal, le nom du seul physicien Canadien-Français du projet Manhattan, Pierre Demers, fut mis de l’avant pour valoriser les demandes.
Par ailleurs, comme il est indiqué dans le Curriculum Vitae, comme seul physicien Canadien-Français ayant travaillé au projet Manhattan qui mena à la bombe «A», Pierre Demers est un témoin privilégié de cette époque. Il fut abondamment courtisé par les médias, journaux, radio et télévision et pendant la période 1945 à 1980, on a dénombré plus de trente entrevues publiées dans les journaux ou diffusées à la radio ou la télévision notamment, les trois entrevues avec René Lévesque dont deux en 1957 pendant la guerre froide sur le danger nucléaire et une suite à l’explosion d’une bombe atomique par les américains sur l’ile d’Amchikta en 1969.
6.
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
La préparation de ce dossier de candidature du Professeur Pierre Demers au Prix Marie-Victorin a été, pour moi, une expérience édifiante de par ma découverte de la carrière, des réalisations, des contributions et de la renommée internationale de cet illustre physicien nucléaire, véritable pionnier de la science au Québec.
Je suis, moi-même également physicien, Ph.D. D.Sc., diplômé du MIT, de l’U. de M. et de l’université de Paris-Sud. J’ai, à mon actif, 26 années de recherche à l’IREQ et, depuis, 20 années de recherche dans l’entreprise privée. Je suis présentement encore actif dans le monde de la recherche.
Sur la base de ma formation scientifique et de mon expérience en recherche, forte de 120 publications et 20 brevets d’invention, je bénéficie ainsi d’une compétence certaine pour apprécier la carrière enviable du Professeur Demers sous tous les aspects de qualité et d’envergure, d’originalité de la démarche et du rayonnement international sans oublier sa contribution inestimable à la formation d'une première vraie génération de chercheurs québécois qui, eux-mêmes, ont produit des carrières prestigieuses en sciences.
Nous avons volontairement omis de nombreux aspects de la carrière de Pierre Demers dans d'autres disciplines non-pertinentes ici mais qui témoignent tous de son esprit novateur étonnant, infatigable qui a permis l'avancement scientifique et social de notre pays et de notre monde durant le dernier siècle.
Je dois aussi souligner ce qui suit: Compte tenu de l'âge vénérable, de plus de cent (100) ans ! du professeur Demers, et bien qu'il soit toujours alerte et actif en recherche, nous n'aurons possiblement plus beaucoup d'autres occasions d'honorer ce véritable patriarche des sciences du Québec pour sa contribution qui a été comparée, de haute autorité, à celle d'un prix Nobel.
C’est donc avec force conviction que je recommande chaleureusement l’octroi du prix Marie-Victorin 2015 au Professeur Pierre Demers pour l'ensemble de sa carrière plus que remarquable.
Michel DROUET, Ph.D. D.Sc.
514 982 9883 drouet265@gmail.com
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