SF76.2
Fig. 2. Portion d'une affiche visible dans les bureaux de poste du Québec. Juin 2002.
..........
Si la Reine se croit bien-aimée des Québécois, la bienséance réclamerait un sentiment réciproque de sa part. Principe du "gracious living" que m'enseignait ma gouvernante écossaise. Or, le 24 juin 2002; a-t'elle pensé souhaiter aux Québécois leur fête nationale? Dans le calendrier de la Reine, rien ne le suggère. http://www.goldenjubilee.gov.uk/index.htm..........
Sa représentante au Canada y a-t'elle pensé? dans le calendrier de la gouverneure, rien ne le suggère. http://www.gg.ca/govgen_f.asp..........
Sa représentante au Québec a gentiment adressé un message, à l'allure personnelle, sans les mots "fête nationale". QUEBEC, le 23 juin /CNW/ - "La Fête de la Saint-Jean représente, à mes yeux, toute la richesse de la culture dont nous avons hérité, telle une force vive logée au plus profond de nous. Célébrons-la dignement, comme elle le mérite et comme le mérite chaque citoyen québécois, dans un grand réseau où nulle différence, nulle limitation ne pourra supprimer le sentiment de fierté qu'elle suscite. Bonne Fête de la Saint-Jean ."http://www.newswire.ca/releases /June2001/23/c7066.html
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La trahison des mots
Pierre Demers
De grâce, réservons "national" à ce qui est propre à la nation du Québec.
De grâce, décidons-nous à appeler systématiquement "pan-canadien" ce qui se rapporte à l'ensemble du Canada.
Canadien est parfaitement ambigu.
Il y a une population au Canada, mais pas une nation.
Appelons chat un chat et "pan-canadien" ce qui n'est pas propre à la nation du Québec.
Détourner certains mots de leur sens est une trahison politique.
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La création de la Société royale du Canada en 1882 fut-elle un bienfait?
Pierre Demers
Fig. 1. Pour la première fois, l'Annuaire mentionne dans son titre l'appellation générale "The Academy...", "L'Académie...".
Il était une fois, au XIXe siècle...
En 1882, William Dawson, président (ou chancelier)? de l'Université McGill et le marquis de Lorne, gouverneur général du Canada, créèrent la Société royale du Canada (Royal Society of Canada). Calquée sur le modèle de la Royal Society de Londres cette société a célébré en 1982 son centenaire et comporte une Académie des sciences (Academy of Science) (d'abord nommée Section III). Elle est reconnue et estimée par tout le monde.
Les organisations d'intérêt éducatif et culturel étaient rares à l'époque, aussi l'apparition suscita l'approbation des pouvoirs publics et des rares intellectuels du Québec, qui pouvaient y trouver un encouragement à leur activité. Le 1er 1er ministre québécois P. J. O. Chauveau (1820-1890) participa à la fondation et à l'activité des premières années de la Société.
Cependant, un siécle et 20 ans plus tard, et dans l'optique constitutionnaliste de l'an 2002, on peut examiner critiquement cette création : cette création était-elle légitime? Elle touchait explicitement le domaine de l'éducation surtout aux niveaux supérieurs. Elle établissait une unification territoriale ignorant les limites des provinces, entre autres celles entre le Québec et les autres provinces. Le principe de réserver aux provinces et spécialement au Québec, les pouvoirs exclusifs en matière d'éducation, était bien établi. L'Université Laval était active à cette époque. Devrait-on abolir la Société royale du Canada?
Nos politiciens de 1882 avaient bien d'autres chats à fouetter, entre autres dans le domaine des finances publiques. Dès son premier budget, en 1867, le trésorier du Québec, nommé Dunkin, faisait état de déséquilibre fiscal, Ottawa retenant les crédits destinés au Québec. Les questions éducatives débattues à l'Assemblée nationale touchaient surtout l'enseignement agricole. Nos politiciens pouvaient difficilement entretenir alors une vision nette de ce que nous commençons à comprendre aujourd'hui.
On peut d'ailleurs s'étonner que, s'écartant du modèle londonien que les fondateurs prétendaient suivre, on ait créé une académie pan-canadienne plutôt que locale. Les fondateurs auraient fort bien pu crééer une société royale de Toronto ou de Montréal, (ou d'Ottawa, mais cette ville était fort petite alors). On reconnaît qu'il y eut dès le départ une vision unitaire et centralisatrice de la culture et de l'éducation qui animait les politiciens d'Ottawa mais que nos politiciens du Québec n'apercevaient pas.
Le prestige d'une appellation et d'une approbation royales faisait oublier la dérogation aux principes de la constitution canadienne encore toute récente.
Les précédents sont importants en droit traditionnel britannique, pour établir par exemple ce qui remplace dans le Royaume-Uni une Constitution qui n'existe pas. La création d'une académie pan-canadienne en 1882 allait inspirer et justifier les ingérences futures.
Celles que la Commision Massey annonçait en 1950, celles que le projet "Les Académies canadiennes des sciences" s'apprête à réaliser en 2002.
... et aujourd'hui au XXIe siècle
Assurément, la critique après les faits est facile, mais ce n'est pas une raison pour s'en dispenser. En revanche, certains faits sont devant nous, et il n'y a pas de raison d'attendre le prochain siècle pour les scruter. Ces faits nouveaux annoncent de nouvelles ingérences.
La SRC participe, de gré ou de force -les renseignements à ce propos sont ambigus, à l'apparition d'une nouvelle académie au Canada, et même de plusieurs.
1o Dans sa propre dénomination (voyez la figure 1), elle ajoute, sinon une entité nouvelle, du moins un mot ayant force juridique et un concept nouveau pour se désigner elle-même. "La Société..." est désormais aussi "L'Académie..." Et en anglais : "The ... Society" est désormais aussi "The ... Academy". Puisque les traductions ne sont jamais de véritables équivalences, surtout au Canada, il faut tenir compte de 2 mots nouveaux .
Tableau I. Vocabulaire de la SRC.
Vocabulaire
......
A1
.....Académie des lettres et des sciences humaines2
.....Académie I3
.....Academy of Humanities and Social Sciences4
.....Academy II5
.....Académie des sciences6
.....Académie III7
.....Academy of science8
.....Academy III9
.....L'Académie canadienne des sciences, des arts et des lettres10
.....The Canadian Academy of the Sciences and Humanities
Jusqu'ici et depuis près d'un demi-siècle, le vocabulaire dénominationnel de la Société renfermait, sous la lettre A, 8 entrées. Depuis 1998-1999, il en renferme 2 de plus. (Référence aux Annuaires).
Pour alléger le langage nous utiliserons SRC au lieu de Société Royale du Canada. Ne pas confondre avec Société Radio-Canada, le contexte aidant.
Les entrées 5 à 8 se rapportent à un même groupe de membres. Les entrées 9 et 10 remontent à 1998-1999.
Quelle prolifération dans la descendance étymologique du jardin d'Akademos!
L'exemple du Royaume-Uni est pourtant là : depuis 1660, la Royal Society of London et ses Sections, tout en signalant qu'elles sont des Académies, continuent de s'appeler de la même façon. Pourquoi la SRC voudrait-t'elle changer, reniant ou dévalorisant ses origines historiques et royales?
Mais ce n'est pas tout.
Pourquoi faudrait-il maintenant que s'ajoute, de façon très officielle, une nouvelle création, portant aussi le nom d'Académie, qui engloberait la SRC en même temps que deux autres académies dont l'une au moins est fantomatique?
Du simple point de vue du vocabulaire, la confusion s'accentue.
Un organisme ...
Tableau II. Vocabulaire de la SRC (suite).
Vocabulaire
......
A11
.....Les Académies canadiennes12
.....The Canadian Academies13
.....Les Académies canadiennes des sciences14
.....The Canadian Academies of Science
Les documents émis par le Secrétariat d'État (sciences, recherche et développement), lequel fait partie du Ministère du commerce du Gouvernement d'Ottawa, ajoutent au vocabulaire ci-dessus relatif à la SRC. Il ajoutent 4 entrées nouvelles. Tableau II.
Ces 4 appellations s'appliquent à un seul et même organisme de caractère scientifique dont la création est proposée, 11 et 13 en français, 12 et 14 en anglais.
... ou plusieurs
On pouvait croire jusqu'à récemment que la SRC était l'Académie canadienne par excellence reconnue officiellement et exclusivement par le Gouvernement d'Ottawa, mais il faut déchanter : il y a désormais plusieurs Académies canadiennes reconnues, et la SRC n'est plus que l'une d'entre elles. La SRC a donc des soeurs, académies également reconnues, que les documents identifient, pour former une famille SRC. Il y a un vocabulaire SRC familial. Tableau III.
Tableau III. Vocabulaire de la SRC (suite et fin).
Vocabulaire
......
A15
.....L'Académie canadienne de génie16
....The Canadian Academy of Engineering17
.....L'Académie canadienne des sciences médicales18
.....The Canadian Academy of Health Sciences19
.....The Canadian Academy of ... (autres)20
.....L'Académie canadienne de... (autres)
15 et 16 : fondation en 1983. 17 et 18 : hypothétique, pourrait être créée par l'Institut canadien des sciences médicales Canadian Institute on Health Sciences. 19 et 20 : autres organismes sélectionnés au besoin, peut-être L'Académie canadienne pour l'avancement des sciences The Canadian Academy for the Advancement of Science.
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Gilbert Normand, secrétaire d'État (Sciences, Recherche et Développement)
au Parlement d'Ottawa
(Extraits)
Avertissement. Les mises en évidence sont de la Rédaction de Science et Francophonie.
une académie nationale des sciences (Une Académie pan-canadienne). La Société royale du Canada est ici ignorée. Le Dr Normand en connaissait-il l'existence?
des avis Pour répandre l'instruction des gens, il existe des étabissements d'enseigne,ment.
avec le repli Entre ministres de l'Éducation...
fédérale-provinciale Le Québec a-t'il alors réclamé l'exclusivité de ses droits et ressources?
http://www.parl.gc.ca/37/1 /parlbus/chambus/house/debates/007 _2001-02-06/han007_1120-f.htm
Hansard, le 6 février 2001.
1115
[Français]
L'hon. Gilbert Normand (secrétaire d'État (Sciences, Recherche et Développement) Lib.):
Monsieur le Président, je veux d'abord vous féliciter pour votre nomination et remercier tous les gens du beau et grand comté de BellechasseEtcheminsMontmagnyL'Islet de m'avoir permis de revenir à la Chambre. Je veux également remercier le premier ministre de la confiance qu'il m'a accordée au poste de secrétaire d'État aux Sciences, à la Recherche et au Développement.
...
Nos universités ont besoin d'un appui important.
...
Personnellement, je travaille actuellement à la création de ce que j'appellemais ce ne sera peut-être pas le nom définitifune académie nationale des sciences. Le Canada est le seul pays du G-8 à ne pas avoir un tel organisme, qui serait indépendant et pourrait donner des avis publics d'experts, des avis accessibles à toute la population.
,,,
Je dois également dire à la Chambre que les universités du Québec, particulièrement avec le repli du ministre de l'Éducation du Québec cette semaine, vont avoir besoin d'un appui très tangible.
...
Nous travaillons actuellement à l'établissement d'échanges fédéraux-provinciaux en ce qui concerne la science, la recherche et ledéveloppement. Dans les mois à venir, il y aura très probablement au Canada une première réunion fédérale-provinciale des ministres des Sciences.
LeDr Gilbert Normand, député de BellechasseEtcheminsMontmagnyL'Islet, qui fut Secrétaire d'État (science, recherche et développement) du ministère du Commerce à Ottawa
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Prière de verser votre cotisation (2001), 2002...)
MontréalAG2002Montréal
Assemblée générale annuelle, 1re partie,
samedi 3 août 2002,
au siège social
14h00 ajournement vers 15h30* pour faire place.
Une réception suivra à 16h. Chacun apporte quelque chose ou rien du tout.
"Aux impatientes"
1200, rue Latour, Saint-Laurent
Métro Sauvé ou Vertu puis autobus 121 ou 171
Ligne de banlieue station Montpellier
Merci de confirmer votre participation
aux deux événements
c3410@er.uqam.ca
514 747 2308
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2002
On prévoit continuer l'Assemblée générale fin novembre 2002 par une 2e partie consacrée à une table ronde sur le thème :
Faut-il créer une académie québécoise des sciences?
L'annonce vous parviendra plus tard.
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2003
Paris PPF Montréal dimanche 23 mars 2003 à midi
Soyez du traditionnel rendez-vous, le 15e, Pasteur parlait français , aux lieux connus, Montréal et Paris
Info : 1 514 747 2308, 33 1 48 25 86 05
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Science et Francophonie No 76, décembre 2001,
paraît le 6 juillet 2002
.FIN
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SF75